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Les liants émulsions  

 

 

 

 

Lire avant tout de préférence l'article Émulsion du glossaire

Ici, c'est la définition n°2 de cet article qui est concernée : il s'agit de mélanges intimes de substances a priori non miscibles et plus particulièrement de l'association de l'huile et de l'eau par l'intermédiaire de liants et adjuvants particuliers.

 

Principe corps enrobant/corps enrobé

Le rapport liant aqueux/liant oléagineux définit le type d'émulsions, car au point de vue concret, telle ou telle substance (huile, eau), va littéralement enrober l'autre :

* un présence majeure de liant aqueux définit les émulsions maigres
* une prédominance d'huile définit les émulsions grasses

La substance qui enrobe l'autre détermine intégralement le traitement de la peinture et notamment le choix du diluant.

Sommaire

Principe corps enrobant/corps enrobé

Émulsions maigres

Émulsions grasses

Les produits

Les émulsions et l'huile : problématique du gras sur maigre

Émulsion huile/liant à l'oeuf

URUSHI/sumac

Émulsion huile/liant méthylcellulosique

La cire saponifiée (article externe)

Les alkydes

Émulsions à la caséine

Émulsions à la chaux

Émulsion-enduit au savon noir, dite "enduit mixte"

Emulsion à la gélatine

Encres "lino"

Adjuvants facilitant l'émulsion

C'est la substance enrobante qui mène le jeu, voila la règle : "(...) plus la quantité de liant enrobant sera importante, plus les gouttelettes de liquide enrobé seront éloignées les unes des autres (...)" (réf. Pierre Garcia, p. 79). L'enrobant, son type, son abondance, déterminent en effet l'aspect général et le comportement de la peinture.

 

Émulsions maigres

L'émulsion maigre se comporte à peu près comme un liant aqueux. On la travaille à l'eau de A à Z (dilution, séchage, nettoyage du matériel).

La présence d'huile permet certains types de travaux en transparence inaccessibles à la peinture 100% aqueuse.

Il faut cependant prendre garde à la réversibilité partielle de certaines émulsions maigres : les couches n'acquièrent pas forcément l'autonomie permise par les émulsions grasses. 

 

Au point de vue physique, les molécules d'eau se combinent à l'air ambiant, autorisant les molécules oléagineuses à s'organiser en macromolécules très stables autour du pigment. Ceci n'est qu'une vérité statistique : les éléments du liant aqueux ne disparaissent pas pour autant. S'ils sont réversibles, ils demeurent des réceptacles pour l'eau.

 

Les émulsions maigres ne donneraient selon certains auteurs que des films aux qualités mécaniques modérées ou faibles. Elles pourraient craqueler dès le séchage. Cependant, les peintures alkydes, utilisées avec des adjuvants comme le Liquin ®, se situant pourtant bien dans la catégorie des émulsions maigres, n'ont pas ce défaut semble-t-il (merci de nous faire parvenir tout complément d'information à ce sujet).

l'oeuf est naturellement une émulsion maigre (lire l'article sur l'oeuf et la tempera).

 

Émulsions grasses

Elles ont une viscosité très intéressante par rapport au travail habituel à l'huile, autorisant de forts empâtements et diminuant légèrement le risque de coulure.

Au séchage, les molécules d'eau sont progressivement chassées par l'huile encore fraîche, liquide. Les vides laissés sont comblés progressivement. Il y a un retrait, d'autant plus modéré que l'émulsion est grasse.

L'épaisseur sera d'autant plus importante que le liant enrobé (et non l'eau seule) sera proportionnellement plus présent.

La laque japonaise KI-URUSHI est une émulsion grasse naturelle.

 

 

Les produits

 

Les émulsions et l'huile : problématique du gras sur maigre

Lire préalablement l'article Gras sur maigre.

Les peintures et médiums alkydes, l'oeuf et le liant méthylcellulosique peuvent être employées en peinture à l'huile.

Une émulsion adjointe à une huile, n'est pas plus maigre simplement parce qu'elle contient plus d'eau ! En effet, celle-ci s'évapore en bonne partie assez rapidement (sauf empâtement trop épais). Par contre, si vous augmentez la proportion de liant aqueux, vous rendez effectivement la pâte plus maigre.

Par ailleurs, une citation de Pierre Garcia (Le métier du peintre, chez Dessain & Tolra) nous a semblé intéressante :

"Pour tout dire, les émulsions ont un comportement assez facétieux : il n'est pas rare en voulant réaliser une émulsion maigre d'obtenir une émulsion grasse (ou vice versa)." Cette remarque vaut surtout pour l'oeuf et les produits dont le peintre ne connaît pas bien la composition (produits "à base de" ceci ou cela).

 

 

Émulsion huile/liant à l'oeuf

En lui-même, le jaune d'oeuf est une émulsion plutôt maigre : 30% d'huile d'oeuf, dite lécithine.

Ses particularités sont la finesse et un satiné très particulier. L'oeuf se prête assez bien aux enductions crayeuses classiques (voir gesso). Dans le passé, il a d'ailleurs joué un rôle important en tant que liant a tempera (icônes, etc.). 

Noter que le temps de séchage de l'oeuf et des produits à l'oeuf (sauf émulsions vraiment grasses) est plutôt court.

Le jaune d'oeuf peut être directement combiné à l'huile de lin ou une autre huile de cette manière-ci par exemple (recette en grande partie empruntée à Pierre Garcia) :

* un jaune d'oeuf vidé, sans sa membrane
* le même volume d'eau distillée
* la même quantité (eau + jaune) d'huile introduite très progressivement en battant le mélange au fouet
* un conservateur (pas forcément le vinaigre - voir Éléments pour recettes dans l'article sur l'oeuf).

ce qui produit en théorie une émulsion maigre (en théorie car tous les oeufs n'ont pas précisément la même composition). Pour adapter la recette à vos besoins, lire la liste d'éléments pour recettes dans l'article sur l'oeuf et la tempera. Un site consacré à la tempera à l'oeuf a également retenu notre attention : eggtempera.free.fr/fr.

Quitte à surprendre, notons qu'une mayonnaise est une émulsion à l'oeuf avec laquelle il est possible de peindre. Lire texte in L'oeuf.

 

KI-URUSHI/sumac

C'est une émulsion naturelle utilisée depuis la nuit des temps. La première laque, dit-on.

Elle n'est autre que la sève d'un arbre (URUSHI en japonais, sumac en persan et en français).

Elle donne lieu en Asie à de nombreux procédés de laques continentales ou japonaises.

Lire absolument l'article consacré à La laque japonaise.

 

Émulsion huile/liant méthylcellulosique

Le liant méthylcellulosique n'est pas en lui-même une émulsion mais il autorise les émulsions (lire l'article sur ce produit).

L'Alcasit ®, le Glutolin ® et les produits similaires ont un côté blanchâtre un peu désagréable, qui s'estompe en partie au séchage. Cependant, la plupart des produits destiné à favoriser l'empâtement ont ce type de défauts (colorations intempestives).

Leur siccativité surprend, leur retrait aussi.

Proportions : elles sont laissées à discrétion du peintre, mais par exemple, 67% d'alcasit pour 33% d'huile est une proportion déjà importante pour fabriquer un liant (par opposition avec un médium - lire l'article sur la fabrication du médium huile/méthylcellulose). 

 

La cire saponifiée

Lire texte in Les cires, l'encaustique.

 

Les alkydes

Lire la page consacrée à ces peintures.

 

Emulsions à la caséine

Il est possible - mais pas très simple - de fabriquer une émulsion caséine/huile. L'huile étant un ester et la caséine une base, il faut s'attendre à ce qu'une réaction se produise (voir Saponification) et donc utiliser de très faibles proportions de caséine ou essayer de neutraliser sa charge.

La réalisation de ce type de produits combinés requiert de nombreux contrôles et une mise au point précise.

Plus simple en apparence à cause de la relative facilité de préparation des produits, une émulsion réalisée avec

* une caséine soluble diluée normalement dans l'eau
* une cire blanche mise sous la forme d'une encaustique

s'avère en réalité parfois ardue à effectuer correctement ! Verser la caséine dans l'encaustique à froid provoque l'apparition de sortes de grumeaux irréductibles. Il en va de même si l'on plonge la caséine froide dans l'encaustique chaude. Il faut donc réchauffer la caséine ou l'émulsion, ce qui ne va pas sans problèmes car une véritable cuisson modifierait la structure moléculaire des protéines de la caséine.

De plus, nous avons constaté que cette dernière est fort discrète une fois le travail séché (on constate juste une sorte de léger épaississement de la pâte). Il faut donc une proportion de cire assez faible.

 

Émulsions à la chaux

Lire Utilisation en peinture à l'huile in La chaux.

 

Émulsion-enduit au savon noir

Cet enduit est surtout destiné à des surfaces non lisses. Il est utilisé en décoration.

Une recette typique :

* 10 grammes de colle, 10 grammes d'huile de lin, 100 grammes d'eau, 1 ou 2 grammes de savon noir "pour émulsionner l'huile" (dit-on).
* du pigment (blanc ou autre)
* remuer vigoureusement.

Il pourrait également être employé comme liant à peindre. Merci de nous communiquer toute information quant à l'emploi de l'émulsion au savon noir comme liant. Nous émettons cependant quelques réserves : certains liants saponifiés donnent d'excellents résultats, d'autres, mal préparés (ingrédients ou dosages ne convenant pas) ou mal conçus, peuvent donner des résultats instables.

 

Émulsion à la gélatine

La gélatine en question peut être une colle de peau ou d'os (proportions à peu près similaires), de poisson ou autre (quantités à ajuster) - voir gélatines.

Proportions approximatives :

* 20 parts de colle de peau ou d'os diluée (compter très environ 7 grammes par décilitre d'eau)
* 2 parts d'huile éventuellement mêlée de standolie. Cette proportion d'huile peut être doublée, ou davantage, pour réaliser une émulsion grasse. Son rôle, on s'en doute, est solidifiant et assouplissant, sans parler de ses vertus picturales.
* "un peu" d'eau.
* une part de
carbonate d'ammonium, destinée à faciliter le mélange intime, l'émulsion huile / colle aqueuse par saponification de l'huile. Cette opération essentielle peut induire une charge électrochimique déséquilibrée. Il est prudent de tester le pH de la pâte obtenue.

L'huile doit être incorporée très progressivement dès que la colle bouillonne. Le carbonate d'ammonium doit être introduit quasiment "au goutte-à-goutte" pendant cette étape.

L'application doit être réalisée à chaud sur une surface encollée non grasse.

Cette émulsion est surtout utilisée en peinture décorative. Nous ne l'avons pas encore testée.

 

Encres "lino"

Ce sont des émulsions de composition souvent mystérieuse qui sont utilisées pour la linogravure, mais aussi pour le monotype.

Les meilleurs résultats seraient obtenus avec les encres lino les plus grasses. Le diluant de ces encres est généralement une essence.

 

Adjuvants facilitant l'émulsion

Comme on a pu le remarquer dans les différentes recettes de cet article, le carbonate d'ammonium permet la formation d'émulsions. Lire l'article consacré à ce produit.

Le camphre pourrait aussi jouer un rôle, mais nous avouons ignorer pour l'instant lequel précisément.

 

 

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