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Le ciment

 

 

 

Visite conseillée : infociments.fr

 

Etymologie : du latin caementum, originellement "pierre naturelle, non taillée".

 

Le ciment est un produit très commun dans la civilisation contemporaine, mais il est mal connu du grand public. Sa fabrication est une prouesse technique que l'on ne soupçonne pas.
Ses emplois artistiques sont assez nombreux, mais beaucoup de sculpteurs ne tiennent pas profit de la légèreté qui peut être apportée à une oeuvre grâce à la dureté de ce matériau. Une artiste a bien voulu nous décrire la réalisation classique d'une oeuvre figurative en ciment : armature en grillage + grands clous et ciment blanc + mat de verre. Les habits : de la toile de coton trempée dans le ciment. Les cheveux : de la filasse synthétique de staffeur + ciment. Le socle : béton cellulaire patiné... au lait en poudre en plusieurs couches puis enduit de cire à céruser.

 

Fabrication, composition, historique

Sommaire

Fabrication, composition, historique

Prise et maturation, durcissement

Coulage du ciment

Coloration du ciment

Inconvénients, limites, remèdes

Le ciment est un liant à base de silicate de chaux, une forme de chaux maigre, hydraulique, ou plus précisément un mélange constitué de calcaire (80%) et d'argile (20% - voir marne), parfois adjoint d'alumine sous forme de bauxite, chauffé à haute température (1450°C) dans un four en forme de tube où il circule à proximité d'une flamme de 2000°C, avant d'être refroidi brutalement. Le produit cuit, pratiquement vitrifié, s'appelle le clinker (d'un mot hollandais) en référence au son qu'il émet lorsqu'il est brisé. Plus que brisé, il est d'ailleurs broyé. Dans cette étape, on lui adjoint du gypse et, si nécessaire, d'autres substances permettant d'obtenir différentes propriétés.

La poudre obtenue se mélange à l'eau et durcit à l'air ou même dans l'eau car c'est celle-ci qui provoque son durcissement. (voir aussi passage in Les dialogues de Dotapea, chapitre XVI)

Frais, le ciment peut être coulé dans un moule. Solide, il peut être taillé, bien qu'il soit plus ou moins dur et cassant.

Le procédé de fabrication du ciment tel que nous le connaissons aujourd'hui est récent. Il daterait, selon Philippe Clérin, du XVIIIème et fut amélioré aux XIXème et XXème siècles. Cependant, des Romains - qui créèrent "l'ancêtre" du ciment en pilant des briques et en mêlant à de la chaux les morceaux broyés - aux inventeurs du béton, dont il est le constituant principal, il n'a échappé à personne que la robustesse, la plasticité et la résistance aux intempéries de ce type de matériaux sont exceptionnelles. Ces qualités sont dues à la cristallisation assez complexe, particulièrement résistante, d'une association de base chimique vraiment simple (3 CaO + SiO2) sous l'effet de l'incorporation d'eau.

La nature produit également des ciments. Certains phénomènes volcaniques très violents (lahars, nuées ardentes, coulées pyroclastiques) où les températures peuvent varier brutalement produiraient des matériaux comparables (information non confirmée).

 

Prise et maturation, durcissement

La "maturation", c'est-à-dire la cristallisation complète du ciment est assez lente et s'accompagne d'un retrait pouvant occasionner des fissures généralement réparables par colmatage. La durée de ce processus oscille entre une ou deux journées (ciment aluminé) et presque un mois (ciment sans alumine). La simple "prise" du ciment alumineux est trois fois plus rapide environ que celle des autres variétés, aussi celles-ci sont-elles souvent préférées par les sculpteurs qui apprécient de disposer d'un "temps de frais" plus long. Elle peut être accélérée par un produit tel que le dichlorure de calcium (CaCl2), qui absorbe l'humidité tout en émettant de la chaleur.

Le ciment n'est véritablement "prêt" qu'après évaporation de l'excédent d'eau, ce qui peut durer quelques semaines, voire davantage selon les cas.

Les opérations de finition (taille locale, polissage) sont souvent effectuées à partir de ce moment.

Il est possible de durcir la couche externe du ciment par l'application de sels fluosilicates (F6MgSi, F6ZnSi).

 

Coulage

Dans le domaine du bâtiment, le ciment est souvent coulé dans des caissons en bois, mais d'autres matériaux sont aussi employés en arts plastiques : le plâtre surtout, parfois le sable et quelquefois aussi, des RTV spéciaux.

Il est souvent associé à des agrégats et/ou des armatures, parfois (oeuvres de taille moyenne ou importante) à du mat de verre ou de la toile de jute imbibés de ciment et posés en strates entre deux couches de ciment pur.

 

Coloration

Il vaut mieux d'abord compter avec la couleur du ciment lui-même. Le choix des agrégats peut ensuite être très déterminant. Enfin, des produits colorants peuvent être adjoints dans la masse.

Le pigment pur n'est pas à conseiller systématiquement : il dilue les propriétés liantes du ciment, pouvant même fragiliser celui-ci lorsque les quantités atteignent une certaine importance.

Le ciment, même s'il contient de la chaux - déjà fortement mise à contribution en tant que corps insaturé en quantité minoritaire -, n'est pas vraiment un liant à peindre ! C'est-à-dire qu'il n'est pas à même de protéger le pigment comme le feraient la chaux pure, l'acrylique, l'huile, etc.

Même lorsque l'on adjoint un liant, la dispersion de celui-ci est telle qu'il y a de quoi se demander jusqu'à quel point on peut le considérer comme protecteur. Pourtant, cette solution peut être retenue tant qu'il s'agit de faibles quantités. Les "colorants universels" sont souvent utilisés.

Dans l'ensemble, les autres facteurs de coloration du ciment et du béton mis en oeuvre en amont, lors de la fabrication, semblent plus stables.

 

Inconvénients, limites, remèdes

Le modelage du ciment est un exercice difficile car cette substance lourde a moins de tirant que de poids, si l'on peut dire. Des formes pyramidales soutenues par des renforts sont plus faciles à élaborer. Il est par ailleurs possible de créer des formes par impression à la surface d'un coffrage.

Les formes fines sont cassantes. Elles doivent donc être renforcées, armées, adjointes de fibres, mais même ainsi, elles ne supporteront pas forcément les vibrations. Règle importante : un ciment trop liquide au moulage devient plus fragile à sec. La présence d'un accélérateur de séchage peut jouer un rôle bonifiant dans certaines conditions, en provocant l'élimination rapide de l'eau. De plus, le type de ciment est déterminant. Pour des créations plutôt fines, le ciment blanc et des produits proches semblent à conseiller.

La solubilité partielle des éléments calciques du ciment peut nécessiter un traitement chimique lorsqu'il s'agit d'oeuvres devant être exposées aux intempéries de manière extrême. Un imperméabilisant bien connu est le stéarate d'ammonium (un sel azoté complexe de formule brute C18H39NO2).

La conservation du ciment en poudre est forcément problématique puisque ce matériau réagit fortement en présence d'eau. Elle ne peut s'effectuer que dans des lieux secs et même, pour une longue durée de stockage, dans des récipients très étanches.

 

Voir aussi mortier.

 

 

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