Le
graphite
Du grec graphein, écrire.
Cette variété du carbone est très employée dans la
fabrication de crayons
et substituts de "mines de plomb" (dans ce
sens, synonyme de plombagine).
Nous n'évoquerons dans cette page le graphite qu'en tant qu'outil brut. Pour
toute information sur la "matière graphite" et les crayons noirs,
lire l'article consacré aux
crayons et mines.
Le dernier point de cette introduction
se doit d'être un avertissement concernant la fixation :
le graphite est éphémère s'il n'est pas fixé.
Mine
de plomb et mine graphite
Comme annoncé, oublions maintenant le crayon.
La mine de plomb est aujourd'hui du graphite (cf. article sur
les crayons et mines). Elle se distingue cependant de ce que l'on nomme la "mine graphite" :
* la "mine de plomb" est classiquement recouverte d'une sorte de
film
plastique intimement collé. Il est possible - quoique pas si aisé - d'éplucher
intégralement celle-ci à l'aide d'une
bonne lame. L'intérêt de cette opération pourrait sembler discutable, mais il
devient évident lorsque l'on sait que l'on rencontre davantage de variétés de
graphites parmi les mines de plomb que parmi les autres formes habituellement
disponibles dans le commerce. Ainsi par exemple, pour qui recherche une poudre
9B, il n'y a guère d'autres solutions simples que de décortiquer une mine 9B et
la mettre en poudre.
Le diamètre de ces outils est à peu près toujours le même, celui d'un crayon.

* la "mine graphite", généralement hexagonale, n'est pas recouverte.
Il s'agit de graphite nu.
Voir photo ci-contre.
Plus épaisse que la mine de plomb, elle se prête bien à être sculptée.
* dans la même famille d'outils, certaines mines
pour porte-mines "artistiques" sont
également faites de graphite. Leur diamètre est un peu plus modeste que les
variétés précédentes.
Il est possible de tailler toutes ces mines "à façon" à l'aide de papier
abrasif notamment pour les dégrossir, puis avec un simple papier. On peut ainsi
créer des arrondis, des méplats, de sorte à réaliser des aplats et différents
types de lignes fines ou épaisses.
Enfin; le graphite peut être réduit en poudre avec du papier
abrasif ou un gros taille-crayons. L'application peut alors être réalisée de multiples manières, un
peu comme avec la poudre de pastel.
Autres
formes de graphite
La pierre noire semble un mélange naturel de
graphite et d'argile tout à fait semblable aux mines de crayons actuelles, plus
homogènes.
La poudre de graphite peut aussi être achetée directement sous cette forme,
bien que certaines enseignes aient abandonné ce produit.
Mentionnons les gros blocs de graphite,
informes, destinés soit à être mis en poudre, soit à utilisés tels quels sur de
grandes surfaces. Ils peuvent atteindre une certaine valeur.
Enfin, il existe un graphite synthétique
colloïdal
dont le procédé de fabrication, à base de Carborundum ®, fut inventé par
Edward Goodrich Acheson. Il s'agit d'un mélange d'huile ou d'eau (Oildag ® et
Aquadag ®), de graphite
extrêmement pur et de substances organiques variables. Il est utilisé dans
l'industrie comme lubrifiant, mais qui sait s'il ne trouvera pas un jour
d'autres applications ? Pour plus d'informations, cliquer
ici.
La
mise en solution du graphite : techniques originales
Sur les traces d'Acheson, explorons différentes méthodes de mise en
solution.
Étape préalable : mettre en poudre le graphite si nécessaire (voir ci-dessus). Les
graphites gras (HB à 9B ou plus) donnent des résultats moins estompés et plus
facilement diluables.
La poudre peut être mélangée avec
1. une essence
L'essence de
térébenthine donne des résultats très
intéressants !
Il suffit de mélanger la poudre avec un peu de térébenthine de sorte à
obtenir une encre légèrement épaisse que vous diluerez ensuite à votre
souhait, toujours avec de l'essence. Étaler au pinceau (d'autres outils comme
le chiffon ou l'éponge peuvent convenir).
Le résultat est vraiment étonnant.
Le tracé de "l'encre" pure ressemble par sa couleur et sa
matière à celui d'un fusain très tendre. Par contre, la touche permise par
l'application au pinceau est comparable à celle que l'on obtient avec les
encres habituelles. De plus, il est possible non seulement d'obtenir des lavis
très dilués, mais aussi d'étaler le
graphite une fois sec ou de le diluer à nouveau !
Pour cette raison, le travail terminé doit vraiment être fixé.
L'huile de lin peut être utilisée à cette fin.
Nous n'avons pas encore testé le mélange essence
de pétrole raffinée + graphite, qui devrait cependant donner des
résultats en bonne partie comparables à ceux qu'offre la térébenthine.
2. de l'eau
Il n'y a pas mariage intime entre l'eau et le graphite (comme avec le
fusain).
Au contraire, les surfaces obtenues sont très hétérogènes.
L'étalement à sec est réalisable.
La fixation en fin de travail est pratiquement
indispensable.
3. de l'alcool, de l'huile, d'autres produits
... les tests que nous avons réalisés ne donnent rien de particulièrement
notable.
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