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L'argile

 

Nom féminin


L'étymologie de ce mot découle en principe du latin
argilla, mais il n'est pas inintéressant de lire celle du mot marne.
 

Terre principalement composée de silicates hydratés d'aluminium, mais aussi de métaux et de molécules provenant de restes sensiblement organiques (composés présents dans les estuaires). "L'argile théorique" est composée de silice, d'alumine et d'eau : 2 SiO2 + Al2O3 + H2O. Le matériau le plus proche de cette définition idéale est le kaolin. Au sujet du H2O "piégé", lire passage in Electronégativité, liaisons, liaisons polaires.

Produite par la "décomposition" de feldspath et souvent altérée au cours du cycle de formation des roches métamorphiques, l'argile peut avoir diverses teintes : blanche lorsqu'elle est calcaire (voir marne, kaolin), jaune en présence d'oxyde de fer hydraté (voir ocre jaune), ou rouge (alors créée dans les fonds océaniques, parait-il). Au sujet de la coloration artificielle de l'argile, lire l'article sur l'engobe.

 

L'argile est avide d'eau lorsqu'elle est crue (et sèche) et totalement imperméable lorsqu'elle est cuite car ce qu'il reste du matériau est une sorte de verre (voir notamment glaçures).

 

En modelage, on la dit grasse ou maigre notamment en fonction de son degré d'imbibition d'eau (l'argile considérée comme grasse est la plus imbibée). Contrairement à ce que suppose la définition habituelle du gras, elle est plus adhérente lorsqu'elle est diluée. Il faut entendre ces appellations avec un peu de recul. On peut par exemple songer à une toile peinte à l'huile qui a séché, n'adhérant plus à rien, comparée à un tableau encore frais et visqueux. Dans ce sens, l'huile fraîche est plus "grasse" que l'huile sèche et l'argile fraîche est plus "grasse" que l'argile sèche.

Par ailleurs, une tout autre acception de l'expression "argile maigre" est liée à sa composition, plus précisément à l'abondance de silice libre (ou d'autres "dégraissants", voir paragraphe suivant) en elle. Cette fois, on retrouve directement le sens habituel du mot maigre puisque une quantité supérieure de silice libre (cristalloïde) correspond à une viscosité inférieure.

Certaines argiles sont naturellement plus grasses que d'autres. Celles qui contiennent du carbone sont particulièrement visqueuses. D'autres, comme la faïence rouge, le sont plus modérément, mais encore assez pour rendre parfois nécessaire l'emploi d'agents "dégraissants" : "les silices" et la chamotte.

Une argile peut être amenée à son point de fusion et se vitrifier en refroidissant.

 

L'argile entre dans la composition des chaux maigres.

Cette substance très importante présente d'innombrables aspects. Ses emplois sont très anciens mais aussi très contemporains (céramiques couvrant les engins spatiaux, prothèses dentaires, etc.).

Voir aussi Foulage, terre à foulon, Le ciment, L'argile (modelage, moulage) et surtout l'article consacré aux terres.

 

 

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