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Les terres(supports, substrats)  

 

 

 

Lire préalablement de préférence l'article du glossaire

Modelage et moulage de l'argile : lire l'article consacré à ce sujet

L'argile dans le ciment : lire l'article consacré au ciment

 

La terre comme support ou comme substrat de l'oeuvre artistique, c'est pratiquement toujours de l'argile. Nous connaissons celle-ci sous des noms variés : kaolin, argile rouge, faïence, porcelaine, grés, etc. 

Elle est aussi courante qu'utile. L'humanité lui doit des avancées extraordinaires. Notamment, l'avènement du néolithique coïncide dans de nombreuses régions avec la réalisation des premières poteries cuites (en France, dès 5 000 BC *, au Japon bien avant **). Stockage et transport deviennent infiniment plus aisés, acquis essentiel à l'heure où l'être humain commence à devenir ici agriculteur, là citadin. Sans oublier que la marmite apparaît en même temps, signalant la naissance de la cuisine mijotée, autre grandiose invention humaine.

L'art du paléolithique exploitait déjà sporadiquement les possibilités plastiques formidables, même à froid, de l'argile avant la naissance des arts du feu (extraordinaires bison de la grotte du Tuc d'Audoubert, Ariège, France). La cuisson se révèle cependant nécessaire dans la plupart des cas, qu'il s'agisse d'emplois utilitaires ou artistiques.

 

 

Précisions préliminaires

Dans cet article, conformément à notre choix éditorial de segmenter le moins possible le savoir, les informations présentées concernent autant la sculpture que la poterie ainsi que toute technique d'application utilisant la terre comme support ou comme substrat.

De nos jours, des sculpteurs s'intéressent à des techniques considérées naguère comme relevant de la poterie ou de la mosaïque (les émaux notamment). 

Les techniques de modelage et de cuisson des terres sont innombrables et d'une grande complexité.

De nombreuses terres peuvent être employées pures. D'autres nécessitent un mélange. Cela dépend à la fois de la nature de la matière et du type de travail à effectuer. Dotapea n'est pas à proprement parler un site pédagogique et l'on n'y trouvera pas d'informations sur les proportions à respecter dans les mélanges en fonction des facteurs plasticité, couleur, température de cuisson, adhérence de l'émail (couverte ou glaçure).

Sommaire

Précisions préliminaires

Granulation et autres facteurs déterminant la plasticité

Composition, genèse

Le retrait, les retraits

Les phases de la cuisson

La vitrification

Contraintes préalables à la cuisson

Évidement

Adjonction initiale de terres et de produits

Entassement de pièces dans le four

Aspects connexes

En vrac

Couleurs

L'argile, support à peindre

Durcir sans cuisson

L'adobe (I)

Argiles à briques et arts plastiques

Types d'argiles

La faïence

Le kaolin

Les terres glaises

Les ball clays

Le grès

Cas particuliers

Les terres à feu ou argiles réfractaires

Les terres à casettes

La terra cota

L'adobe (II)

Le schiste

La bentonite

L'argile (modelage, moulage)

Les émaux (article externe)

Les oxydes (article externe)

Les outils du modelage (article externe)

De même, l'exposé sur les techniques d'évidement des pièces - à lire dans l'article L'argile (modelage, moulage) - ne prétend en rien se substituer à l'enseignement de professeurs non virtuels.

 

Les enseignants, les ouvrages pédagogiques, mais aussi les notices des fournisseurs sont irremplaçables.

 

Granulation et autres facteurs déterminant la plasticité

 

Lire en premier lieu l'article du glossaire consacré à la plasticité de préférence

Sur le plan physique, comme on l'a vu dans l'article du glossaire consacré à l'argile, un certain nombre de facteurs déterminent les possibilités plastiques inégalées que cette matière offre à l'être humain.

La combinaison de ces facteurs est le résultat d'une alchimie géologique d'une durée parfois inimaginable. Lire l'article consacré aux roches métamorphiques. Les argiles relativement fines sont surtout utilisées pour le travail de poterie au tour, mais même les variétés grossières au toucher (sans parler des terres chamottées), servant notamment à la fabrication de briques et de tuiles, comportent en fait un énorme quantité de cristaux microscopiques, de taille inférieure au micron.

Les termes "argile fine" ou "argile grossière" sont donc assez subjectifs. C'est une question d'échelle et de sensation.

Pratiquement tous les types d'argiles ont des variétés dites fines et des variétés dites grossières. Ces appellations ont un lien direct avec l'impression ressentie au toucher et pas nécessairement avec la plasticité de la terre.

 

Composition, genèse

 

La composition de l'argile est si variable qu'elle peut déterminer l'emploi que l'on souhaite en faire. Deux molécules prédominent cependant : la silice (de 45 à 60%) et l'alumine (de 20 à 40%), particulièrement présente dans le kaolin et les argiles blanches en général. Il faut mentionner ensuite le fer (Fe2O3  : 5 à 6% dans l'argile rouge, 0,5% environ dans les variétés blanches), le calcium (CaO, jusqu'à 5% dans les variétés rouges) et d'autres éléments assez communs.

L'argile blanche contient généralement moins d'éléments. En fait, nous ne dirons pas que l'argile rouge est plus impure (qui définira ce qu'est l'impureté ?) mais seulement qu'elle est soit plus jeune, soit au contraire beaucoup plus ancienne. Des éléments solubles, les métaux alcalins principalement - notamment sous forme de calcite -, sont davantage présents dans l'argile blanche (comme dans la plupart des gisements de faïence, souvent rendus inutilisables par ces matériaux), prouvant soit que l'épreuve de l'eau ne leur a été imposée que partiellement, soit qu'elles ont été longuement charriées dans des régions où elles ont amassé d'autres substances.

Pour éclairer ce point de vue, il faut distinguer deux catégories d'argiles, comme le fait Daniel Rhodes.

Les argiles primaires sont le résidu de la décomposition par l'eau (et éventuellement le gaz) des roches feldspathiques sans qu'aucun transport ait eu lieu. Il s'agit principalement de kaolins au grain grossier (n'ayant pas été broyés sous l'action de l'eau des rivières et des océans) piégés par le relief en des régions bien circonscrites. Ce cas de figure est rare et tous les kaolins ne sont pas des argiles primaires.

Les argiles secondaires, très courantes, ont été éloignées de leur "roche mère" par l'eau, les glaciers ou même le vent. Dans le premier cas, la sédimentation donne lieu à des grains homogènes, regroupés par strates. Les glaciers donnent des gisements beaucoup plus variés sur le plan de la taille des particules. Sur les argiles secondaires formées par le vent, nous ne disposons pas d'informations précises.

 

Des composants organiques, présents dans les estuaires où se fabriquent le plus souvent les argiles, peuvent jouer un rôle non négligeable au moment de la cuisson. Notons en passant que le carbone et le soufre sont les premiers éléments qui s'évaporent (voir ci-dessous).

Des bactéries peuvent aussi s'implanter dans l'argile au moment-même ou nous la travaillons. Un apport modéré de bactéries, survenant après quelques jours d'exposition atmosphérique, est même souhaitable selon certains (d'autres évoquent des décennies d'exposition).

 

Il existe une "argile théorique", sorte de description chimique de la base de cette famille de terres. Elle correspond à la kaolinite.

 

Le retrait, les retraits

 

A cause de la préparation de l'argile par adjonction d'eau, celle-ci connaît un retrait au séchage, puis à la cuisson. Il faut dire qu'une argile préparée pour la sculpture, la poterie, etc., est constituée d'un quart à un tiers d'eau "libre" en termes de poids (l'eau "libre" est l'eau qui n'est pas intimement associée à l'argile à l'échelle moléculaire). L'élimination de cette eau libre au séchage entraîne une première perte de masse de l'ordre de 3 à 8%, les argiles les plus fines et les plus "pures", se rapprochant de la kaolinite, perdant toujours plus d'eau. Les autres, nommées "argiles ouvertes", contiennent suffisamment de corps imperméables (quartz, sable, feldspath, etc.) ouvrant des "canaux" permettant une bonne évacuation de l'eau. Après cuisson, les terres "ouvertes" s'avèrent souvent plus résistantes aux chocs thermiques.

L'eau libre demeure donc présente en quantité importante dans l'argile (eau dite "hygrométrique"). Elle est éliminée au début de la cuisson.

Lorsque le retrait s'effectue mal au séchage, on constate déformations, fendillements et autres accidents. Le séchage doit être lent, en atmosphère très modérément humide, et bien homogène (lire Le séchage in L'argile (modelage, moulage)). Il est également possible d'ajouter de petites quantités de sable (ou d'un autre matériau imperméable cité ci-dessus) afin d'améliorer l'écoulement d'eau. La plasticité de la terre en souffrira cependant. De trop grandes quantités risquent de compromettre l'adhérence aux éventuelles structures de support et même, finalement, de nuire à l'homogénéité du séchage. En effet, trop chargée, la terre a tendance à s'imbiber de la moindre humidité ambiante.

 

Rappelons-nous à quel point, lorsque nous faisions des châteaux de sable, la plage semblait imbibée d'eau jusqu'à des profondeurs insondables, longtemps après la marée haute. Il n'y a pas plus "ouvert" que les matériaux imperméables et cette ouverture peut être franchie dans les deux sens : le flux et le reflux.

Les terres chamottées ne posent pas ces problèmes (lire l'article du glossaire). On remarque que la chamotte n'est employée qu'avec les argiles rouges qui sont très "plastiques", voire collantes. La diminution de la plasticité par l'adjonction d'éléments imperméables est dans ce cas plutôt souhaitable.

L'excellent comportement des terres chamottées au séchage et à la cuisson autorise la création aisée de pièces plus grandes qu'avec d'autres terres.

Un retrait se produit également lorsque l'on pousse la cuisson jusqu'à la vitrification. Voir ci-dessous.

 

Les phases de la cuisson

 

La cuisson est un processus réellement complexe. Elle peut facilement durer une vingtaine d'heures en comptant le temps de refroidissement, égal au temps de réchauffement.

Nous ne saurions trop conseiller le recours à des professionnels, au moins dans un premier temps : enseignants, artisans et sculpteurs peuvent éviter un grand nombre d'erreurs et d'accidents.

 

A la cuisson, la perte d'eau "hygrométrique" est considérable, mais s'effectuant par évaporation et non par capillarité, elle ne pose pas les mêmes problèmes qu'au séchage. Un savoir-faire et surtout une connaissance expérimentale de la terre utilisée - donc des tests - sont nécessaires. Chaque terre est un cas particulier.

Les accidents les plus courants - du moins en ce qui concerne les conséquences de la perte d'eau - sont liés à l'accumulation interne trop soudaine de vapeur dans les premiers temps de la cuisson. La quantité d'eau restante, après le séchage, est en effet de l'ordre de 20 à 30% de la masse des pièces. Les risques d'éclatement sont d'autant plus important que les épaisseurs sont conséquentes. C'est la raison pour laquelle un évidement préalable est très souvent nécessaire (voir plus loin, Contraintes préalables à la cuisson et Évidement in L'argile (modelage, moulage)).

 

A partir de 100°C, une sorte de plateau ou de progression lente doit être respectée de sorte à laisser à la vapeur le temps de s'échapper. Une élévation trop rapide de la température provoque une accumulation de vapeur qui, malgré les "cheminées" aménagées lors de l'évidement, peut provoquer des explosions.

De 350 à 500°C, l'eau contenue dans les associations macromoléculaires de l'argile (voir kaolinite) s'évapore à son tour. Elle représente une masse de 14% qui doit être, elle aussi, libérée très progressivement non à cause d'un risque de retrait, mais d'éclatement.

A partir de 500°C, l'aération du four devient essentielle. En effet, tous les éléments doivent impérativement s'oxyder pour supporter ces températures.

 

A 573°C, c'est le quartz qui s'altère, provoquant parfois des incidents. Lire l'article du glossaire consacré au quartz.

 

En deçà de 900°C, se produit progressivement l'élimination du carbone, du soufre, du calcium et d'autres éléments. Là aussi, la lenteur du réchauffement permet de diminuer le risque d'accidents divers - même si à partir de 600°C une hausse un peu plus rapide de la température devient moins risquée.

La présence d'air et son renouvellement permanent constituent des facteurs peut-être plus déterminants. Comme nous l'avons dit, cette étape est celle de l'oxydation d'éléments et de l'élimination de ceux qui ne s'oxydent pas.

Elle est emblématique des arts du feu car la calcination qui est mise en oeuvre présente des points communs avec le développement de n'importe quel incendie ou feu de cheminée à cause de l'importance essentielle de la présence permanente d'oxygène. Le carbone, notamment, a besoin de cet élément, produisant des associations moléculaires célèbres, le dioxyde et  le monoxyde de carbone qui posent tant de problèmes à nos civilisations.

Le but de cette cuisson qui peut sembler un peu alchimique est l'élimination des éléments produisant des effets chromatiques indésirables. Ce feu-là peut d'une certaine manière être dit purificateur (des mots "poids lourd"), mais gardons-nous de toute exagération : il s'agit simplement, dans les faits concrets, d'une transformation de la matière et d'une sorte de filtrage.

 

La vitrification

 

L'aspect final de l'objet cuit dépend du réchauffement qui lui a été infligé au-delà de 900°C. Le processus qui s'opère alors, la vitrification, peut être plus ou moins mené à terme, laissant une résultat poreux ou totalement imperméable. Il occasionne un nouveau retrait.

La vitrification correspond au passage à l'état liquide lors de la cuisson, puis à l'état vitreux au refroidissement (l'état vitreux n'étant qu'un autre état liquide - lire passage in Les dialogues de Dotapea). Des cristaux de mullite se forment lors de ces processus, tissant un réseau solidifiant à l'intérieur de la masse vitreuse. L'argile vitrifiée ne produit pas exactement un simple verre amorphe.

En fait, une partie de l'argile se liquéfie en premier lieu et "dissout" le reste de la matière. A terme, c'est toute la terre qui peut se liquéfier et devenir vitreuse. La cuisson la plus proche de ce résultat extrême serait, dit-on, celle de la porcelaine. Elle est d'une grande complexité. La liquéfaction pose en effet un gros problème : la déformation.

 

Les terres rouges contiennent une importante quantité d'oxydes métalliques, particulièrement l'oxyde ferreux. Ce genre de composés a tendance a favoriser la vitrification en se liquéfiant avant les autres composés qu'il "dilue". Aussi ce type de terre a-t-il une température de fusion de 1250°C (± 30°C environ) alors qu'une terre blanche pure ne se liquéfie qu'aux alentours de 1800°C.

 

La vitrification doit être maîtrisée en fonction de la composition du matériau : des gaz peuvent se libérer, faire des bulles et autres accidents. De plus, le passage à l'état liquide, puis à un état solide nouveau, modifie le volume de la matière, tandis que la masse diminue sous l'effet de la perte de matière gazeuse. Le retrait peut être important, mais il varie en fonction du type de terre et de cuisson.

 

Contraintes prépalables à la cuisson

 

Evidement

Un problème se pose avec les sculptures, plus rarement en poterie : les fortes épaisseurs de terre sont susceptibles de piéger de l'eau ou de l'air, provoquant l'éclatement lors de la cuisson.

Aussi est-il très courant d'évider les pièces et de créer des sortes conduites d'évacuation pour les gaz. Pour cela, couramment, la pièce est découpée, évidée puis recollée à l'aide d'une barbotine.

Une description plus précise peut être lue dans l'article L'argile (modelage, moulage). Mais ne souhaitons pas que ces pages fassent figure de pâle substitut d'un véritable enseignement de ce type de techniques. Nous conseillons vivement à nos visiteur de recourir à des professeurs non virtuels pour ce type d'apprentissages.

 

Adjonction initiale de terres et de produits

Les besoins en termes de température de cuisson, de retrait, de couleur et de plasticité rendent souvent nécessaire l'adjonction de terres et autres produits dès le début du travail.

 

Concernant la température de cuisson, il est courant que l'on cherche à l'abaisser. On utilise alors ce que l'on nomme des "fondants" comme le talc, l'oxyde de fer, les frittes, etc. (voir notamment oxydes non pigmentaires)

Lorsque l'on souhaite élever la température de cuisson, on utilise le kaolin, la chamotte, les silices, l'alumine, l'oxyde de calcium, les ball clays et, bien sûr, les terres à feu.

 

Une terre trop visqueuse peut nécessiter l'adjonction de kaolin, de silices, de chamotte, de terres à feu ou de tout autre terre peu "plastique". Ce type d'adjonctions réduit également le retrait (il s'agit de produits à grain grossier facilitant l'évacuation d'eau).

Dans le cas d'une terre manquant de viscosité, les additifs habituels sont les ball clays et la bentonite.

 

Les propriétés d'un terre dans le domaine du retrait peuvent être modifiées par les produits mentionnés dans le paragraphe consacré au retrait, ci-dessus.

 

Comme indiqué ci-dessous, la couleur d'une terre peut également être changée. Cette opération doit être réalisée dès le début du travail.

 

Entassement de pièces dans le four

Il n'est pas rare de cuire plusieurs pièces en une seule opération.

Certains fours sont même conçus dans cette optique.

Dans le cas contraire, il est essentiel de respecter une libre circulation de l'air et d'éviter un contact entre les pièces pouvant provoquer des fusions intempestives.

Les pièces à cuire doivent parfois être isolées du fond (c'est le cas lors de la cuisson des glaçures). Certaines pièces pointues, les pernettes, permettent d'éviter ce contact.

 

 

Aspects connexes

 

En vrac

Couleurs. Les argiles sont naturellement blanches, roses, rouges, brunes, noires, jaunes, parfois verdâtres, mais elles peuvent être teintées dans la masse avec des pigments pouvant supporter la cuisson (voir oxydes, engobe). Ces matières pigmentaires peuvent modifier le comportement des terres tant au séchage qu'à la cuisson.

L'argile, support à peindre. L'argile non vitrifiée - dite "ouverte", c'est-à-dire poreuse - est un excellent support pour la peinture (acrylique, patines, etc.). Certains auteurs ajoutent que même le crayon graphite, la sanguine et d'autres procédés de dessin sont parfaitement utilisables sur ces supports. Nous préciserons seulement que seul un faible degré de vitrification autorise l'emploi de ces techniques et que les contraintes de fixation ou de vernissage demeurent valables comme sur n'importe quel support.

Durcir sans cuisson. Mentionnons encore l'existence d'argiles durcissant sans cuisson, parfois colorées dans la masse. Leur prix est élevé mais elles peuvent s'avérer utiles dans certains cas. Certaines peuvent être manipulées par des enfants. En général, il est possible de les peindre avec une peinture acrylique. Nous ignorons tout de leur composition chimique.

L'adobe. Enfin, une argile peut parfaitement être moulée en brique et séchée au soleil, un usage antique. L'objet obtenu (adobe, mot espagnol) est cependant nettement moins résistant qu'une terre cuite au four. voir absolument ci-dessous paragraphe adobe

 

Argiles à briques et arts plastiques

La plupart des argiles à gros grain contenant du sable (donc peu "plastiques") peuvent être utilisées certes pour la fabrication de briques, mais aussi, généralement en mélange, pour faciliter la fabrication de pièces artistiques de grande taille. Il nous a semblé aussi que leurs "matières" rugueuses et rustiques pouvaient intéresser les artistes, d'autant plus que leur manque de plasticité peut être compensé par un moulage, comme dans le cas de l'adobe.

 

Types d'argiles

 

La faïence

Cette section traite de "la terre faïence". La technique de la faïence est abordée dans le glossaire. Cliquer ici.

C'est l'argile la plus courante. La faïence a servi à réaliser la grande majorité des terres cuites ou séchées sur notre planète.

Elle est plastique. Parfois trop, surtout la variété rouge. Il faut alors la marier à une autre terre.

Les minerais rouges sont extrêmement courants sur terre mais beaucoup sont inutilisables à cause de la présence en eux de métaux alcalins (voir ci-dessus, Composition, genèse). Cependant, la réserve de terre utilisable est immense.

Il existe également des variétés blanches, grises, etc., mais aussi des argiles chamottées (en principe artificiellement) d'usage courant en arts plastiques notamment. En fait, la faïence rouge convient autant à la sculpture qu'à la poterie. La faïence rouge la plus banale, cuite à 1250°C environ, produit un verre brunâtre propice à l'émaillage. Cette opération fut réalisée pour la première fois en Chine, où les plus hautes températures furent atteintes en premier. Voir vitrification.

La température de cuisson (et non de fusion intégrale) des faïences disponibles un peu partout dans le commerce est souvent de 1050°C (plus généralement de 850 à 1100°C). Elles contiennent tout au plus 2/3 de silice, les autres composants jouant le rôle de fondants.

Beaucoup de faïences peuvent être employées pures.

 

Le kaolin

Au-delà de ce qui a déjà été spécifié dans le glossaire (à lire en premier lieu de préférence. Cliquer ici) et ci-dessus, ajoutons que le véritable kaolin chinois est réputé plus aisé à travailler, plus plastique que les autres variétés (ce qui pourrait expliquer que certains auteurs ne connaissant que celles-ci évoquent le kaolin comme peu plastique), très adapté aux travaux de poterie et cuisant bien blanc - comme le kaolin anglais, dit-on. Les kaolins, dans l'ensemble, ont un grain relativement grossier par rapport à d'autres terres à modeler (et non par rapport aux terres à briques).

Les kaolins primaires seraient nettement plus plastiques et plus blancs après cuisson que les kaolins secondaires.

Rappelons que la température de fusion du kaolin est particulièrement élevée : en principe 1800°C environ, au mieux 1500°C. Pour abaisser cette température et, lorsque l'on est en présence de certaines variétés, pour disposer d'une meilleure plasticité, il est courant de lui associer des terres à grain plus fin, notamment les ball clays, mais aussi, lorsque la plasticité est indifférente, à ce que l'on nomme "les silices".

Il est courant que le kaolin représente à peine la moitié du mélange. Un exemple type de mixture utilisée en poterie met en oeuvre 40% de kaolin, 10% de ball clays, 20% de silices et 30% de feldspath (chiffres Daniel Rhodes, proportions confirmées par ailleurs). Ces données ne sont fournies qu'à titre indicatif, la variété de kaolin et le type de l'objet à réaliser pouvant rendre nécessaire un ajustement important.

 

Le kaolin, grâce à son grain relativement grossier qui autorise un écoulement satisfaisant de l'eau, pose peu de problèmes de retrait.

 

Les terres glaises

Lire d'abord de préférence l'article Glaise du glossaire

Argiles sédimentaires très impures, elles sont aussi les plus colorées. Elles regorgent de molécules variées, principalement des marnes, des hydrocarbures et des oxydes de fer. Pour cette raison, elles sont très fusibles et très plastiques.

 

Les ball clays

Ce sont des terres très plastiques, chargées de carbone car leurs gisements sont souvent situés entre des strates de charbon. Leur grain est très fin. Elles contiennent aussi plus de silice qu'une argile moyenne.

Elles ne peuvent être employées pures à cause d'un retrait excessif. Par contre, associées à des kaolins ou d'autres terres en quantités faibles (1/10ème environ), elles apportent un gain de plasticité.

Leur couleur naturelle est grise (rarement blanche) et rosâtre, à cause de la présence d'oxyde de fer (sauf exceptions). Elles cuisent clair.

 

Le grès, les terres à grès

Lire d'abord de préférence l'article du glossaire.

Les grès n'ont pas une définition très précise quant à la composition, la température de cuisson et même la couleur. Cependant, on peut dire que l'emploi de ces terres correspond souvent à la recherche de coloris subtils.

En principe, elles se vitrifient à une température assez élevée (vers 1200-1400°C), exigeant des fours puissants dits "fours à grès", mais une cuisson normale ne nécessite pas forcément de si hautes températures.

Elles ont, comme la plupart des terres rouges, une bonne plasticité. Ces argiles de type secondaire sont assez courantes et sont quelquefois employées pures, de manière artisanale. Un haut niveau de connaissance des matériaux est cependant souhaitable. Pour qui souhaite établir des formules, un ouvrage semble particulièrement conseillé, "Le Montmollin".

 

Cas particuliers

 

Les terres à feu ou argiles réfractaires

Ce ne sont pas des argiles précises. En principe, toute argile est dite "terre à feu" si sa température de fusion (matériau pur) est supérieure à 1500°, quelle que soit sa composition.

L'utilisation la plus célèbre des terres à feu est la fabrication de briques réfractaires. L'emploi de ces briques est très varié : de l'assemblage de fours à la protection externe d'engins spatiaux.

Ces argiles dénuées de fer mais rarement blanches, à grain souvent grossier, ont un autre intérêt particulier : leur usage additionnel autorise la réalisation de travaux de grande taille. Le grain grossier combiné à un grain plus fin est en effet un gage de solidité (principe du béton et de la terre chamottée).

 

Les terres à casettes

Lire l'article du glossaire consacré aux casettes et terres à casettes.

 

La terra cota

L'étymologie très vague de ce mot (terre cuite) est à l'opposé de ce qu'il signifie de nos jours - bien que le sens premier semble persister chez certains auteurs - : la terra cota est une argile bien précise.

Elle est très chargée en fer, donc cuit à basse température.

Son grain est grossier, ce qui autorise un séchage d'excellente qualité (écoulement rapide et homogène de l'eau entre les grains).

Elle semble à conseiller pour les travaux de grande taille mais nous manquons d'informations concernant sa plasticité.

Lire aussi l'article du glossaire.

 

L'adobe

Le terme adobe (de genre masculin) désigne un type particulier de briques, mais aussi, par extension, la terre servant à le fabriquer et le mode de fabrication, connu déjà dans l'ancienne Égypte, dans le royaume de Kerma et en Assyrie notamment. Fabrication de l'adobe : voir ci-dessus.

L'adobe en tant qu'argile est une terre grossière et sableuse récoltée en surface.

Elle a peu de plasticité. Son emploi semble réservé aux régions arides où sa conservation n'est pas millénaire, comme en témoignent notamment les "tells" d'Irak, collines informes faites de vestiges de bâtiments construits avec ces briques, effritées et affaissées. A l'inverse, les briques cuites de Mohenjo-Daro (civilisation de l'Indus, 3 500-1 500 BC) ont remarquablement résisté jusqu'à nos jours. L'adobe a cependant rendu de très grands services à l'humanité et peut encore en rendre dans différentes régions du monde.

Nous la mentionnons pour plusieurs raisons :

* son ancienneté, les preuves qu'elle a données sont notables

* les références historiques qu'elle évoque peuvent être mises en scène dans un travail artistique

* sa facilité d'emploi, de fabrication et d'extraction est unique.

Une variante est la bauge (ou le torchis, ou le pisé), enrichie de foin et pas forcément préparée sous la forme de briques.

 

Le schiste

Lire en premier de préférence l'article du glossaire

Cette argile stratifiée ne peut être utilisée pour les arts du feu sinon après réduction en poudre fine.

Très peu "plastique", elle est surtout utilisée dans la fabrication de briques.

Cependant, la variété des schistes et les expérimentations possibles nous ont semblé justifier leur mention sur cette page.

 

La bentonite

De Fort Benton, ville des États-Unis située
sur le Missouri près des Highwoods mounts.

C'est une argile naturellement gavée de matières collantes. Son origine est volcanique.

Elle est utilisée en très petite quantité pour accroître la plasticité d'autres terres et pour aucun autre usage car :

* en présence d'eau, son volume augmente considérablement

* elle connaît un très fort retrait au séchage

* elle colle fortement, pour ne pas dire trop.

 

L'argile (modelage, moulage)

Lire l'article consacré spécifiquement à l'utilisation de l'argile en modelage et moulage.

 

Les émaux

Lire l'article consacré spécifiquement aux émaux.

 

Les oxydes

Lire l'article spécifique sur ces colorants et adjuvants divers.

 

_____

* Cf. Jean Guilaine. Réf. : cliquer ici.

** Le Japon semble un cas exceptionnel, ce dont attestent les extraordinaires poteries JOMON du néolithique. En fait, le Pays du Soleil Levant aurait été le premier lieu au monde où l'homme soit parvenu à cuire un récipient en terre. Ainsi, une poterie datant de 10 000 ou 11 000 BC aurait été trouvée dans une grotte du temple SENPUKUJI à SASEBO. La maîtrise technique et formelle des artistes-artisans japonais est tout à fait incomparable et semble hors du temps.

 

 

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