Sa réalisation n'est
pas toujours une chose aisée. Puis, le positif, dit aussi épreuve ou
copie est
créé par coulage d'un matériau dans le moule qui doit parfois être détruit.
Il n'est pas exceptionnel qu'un nouvelle empreinte doive être réalisée pour
créer une nouvelle copie.
* employée comme matériau de coulage (voir barbotine).
L'argile diluée dans l'eau est simplement coulée dans un moule.
Préparer
soi-même son argile
Il va de soi depuis les débuts du modelage que n'importe quelle
terre ne peut être considérée comme bonne à modeler. Quelle que soit la préparation qui lui est infligée, une terre mal
sélectionnée donne d'exécrables résultats. Les terres non modelables
représentent une immense majorité des variétés que nous trouvons sous nos
pieds.
Or nous lisons ici et là différentes recettes de purification, de
préparation, souvent issues d'expériences personnelles, qui éludent
totalement le choix initial de la terre, le plus déterminant, et nous
laissent perplexes !
Il faut être clair : quelle que soit la préparation : lavage, tamisage,
séchage, décantation, lavage à nouveau, avec une terre banale, aucune
méthode ne peut fonctionner.
L'emploi de terres comme pigments ne va déjà pas sans poser de problèmes.
Lorsqu'il s'agit d'en faire des sculptures, c'est-à-dire des structures
tridimensionnelles nécessitant des propriétés plastiques très
contraignantes, c'est encore pire !
Nous ne donnerons donc aucune recette miracle. Nous incitons au
contraire nos visiteurs souhaitant adapter une terre à un travail de modelage
à longuement tester, estimer la faisabilité de cette entreprise. L'intuition
est souvent bonne conseillère, l'expérimentation la valide ou l'invalide
depuis la nuit des temps.
La
purification de la terre : dans quel but ?
Il existe plusieurs degrés de purification.
Commençons par le plus élevé.
En dehors du cas particulier exposé ci-dessus, purifier la terre ou se
procurer une terre purifiée n'a de sens que lorsque l'on souhaite
* prendre l'empreinte d'une statue dans le
demi-frais (cas typique de
l'estampage, voir ci-dessous)
* utiliser l'argile comme matériau de coulage (barbotine).
La terre qui doit être moulée doit en théorie, dans l'idéal, être
totalement débarrassée de ses impuretés afin d'éviter les phénomènes
indésirables d'adhérence au moule et les floculations
intempestives dans le cas des barbotines. Cette opération de purification par
lessivage, tamisage et pulvérisation pourrait ressembler à la lévigation,
mais elle est en fait plus simple, moins précise : il s'agit seulement d'une
immersion dans quelques volumes d'eau, d'un filtrage effectué à l'aide d'un
tamis, puis d'un broyage à la molette. Chacun appréciera le degré de
purification dont il a réellement besoin.
Il faut ajouter que la surface du
moule lui-même peut être rendue moins adhérente (lire
passage ci-dessous).
Pour qui recherche une terre déjà très purifiée, certains fabricants
proposent une argile sous forme poudreuse sèche qui est utilisée dans la
fabrication de barbotines destinées au coulage en
moule.
Le niveau commun
Il nécessite rarement autre chose que l'inspection qui est faite lors du
malaxage préparatoire habituel (voir
ci-dessous).
Les exceptions sont naturellement les terres récoltées directement dans la nature,
celles qui sont par essence de mauvaise qualité et celles qui sont issues
d'un réemploi - il arrive qu'elles glanent des morceaux de bois, de métal,
de plâtre, etc.
Le niveau bas
Le principal but de l'épuration est l'évitement de l'accident de cuisson,
ce qui signifie qu'une terre ne devant pas être cuite ne nécessite quasiment
pas que l'on s'attarde sur cette opération, sauf dans le cas du réemploi,
mentionné ci-dessus.
Coulage
de l'argile
C'est une technique assez complexe, surtout en ce qui concerne le démoulage.
Nous en donnons un aperçu dans le passage
concernant l'estampage, mais un exposé plus précis sera rédigé
ultérieurement.
Modelage
de l'argile
Dotapea.com n'est pas un site
pédagogique à proprement parler.
Nos visiteurs ne trouverons pas ici une véritable méthode d'apprentissage du
modelage, mais une description des principaux concepts et techniques.
Préambule 1. Tout procédé est sujet à polémique
Certains enseignants et auteurs affirment par exemple que la pulvérisation
d'eau est un mauvais procédé d'humidification des terres "brutes" et
des oeuvres en cours de réalisation. D'autres affirmeront l'inverse ou la moitié de l'inverse (d'accord
pour les terres, pas pour les oeuvres) et des polémiques acharnées peuvent en
découler.
Mais au fond, tout tient, semble-t-il, à la manière, liée à la
personnalité du sculpteur et à son expérience. La démonstration d'un
professeur en chair et en os est irremplaçable pour cette raison.
Pourtant, quelques règles sont communément admises.
Préambule 2. Éliminer tout ce qui pourrait
provoquer un accident de cuisson
C'est vraiment une règle importante, sauf pour un artiste souhaitant
"suicider" son oeuvre (encore une possibilité).
Préambule 3. L'argile déteste le plâtre et les
corps pulvérulents !!!
Un lieu où l'on travaille l'argile doit être séparé d'un lieu où l'on
travaille le plâtre et le pigment.
La raison en est simple, rationnelle : la poudre de plâtre et les corps de
composition indéterminée peuvent provoquer des accidents lors de la cuisson
des pièces d'argile.
Si un livre ou un enseignant conseille le séchage des terres trop humides
sur des plaques de plâtre, c'est assez mauvais signe, sauf procédé
particulier.
Préambule
4 : éviter la découpe au couteau
Elle présente en effet des risques. Le fil à découper est à la fois plus
efficace et peu coûteux.
Toujours pétrir la pâte
C'est la première opération. Elle va dans le sens du préambule 2. Il
s'agit en effet d'éliminer les bulles d'air, sources d'accidents de cuisson en
tous genre.
Les écoles s'affrontent : selon certains, l'opération ne peut être
réalisée qu'à mains nues, d'autres utilisent des gants de chirurgien pour
éviter le dépôt de transpiration, d'autres encore des rouleaux
ou des bâtons, sans compter ceux qui combinent adroitement ces techniques.
Quel que soit le moyen utilisé, l'important, c'est certain, est que les
bulles d'air soient éliminées. On notera que le pétrissage à la main a
l'avantage de permettre la détection de certaines impuretés.
Préparation du
support
Utiliser le bois du plateau de la selle comme support
direct n'est pas une très bonne idée pour plusieurs raisons :
* décoller l'oeuvre de son support est difficile
* le bois peut accélérer le séchage à la base de la pièce, ce qui
n'est pas souhaitable
* il peut aussi favoriser le développement de moisissures.
Il est donc conseillé d'intercaler entre selle et sculpture une planche de mélaminé
(bien adapté aux déplacements fréquents) ou un plastique.
Le support doit être parfaitement propre afin d'éviter l'incorporation dans
l'argile de substances pouvant causer des accidents de cuisson.
Suppression ou adjonction de terre
Ce sont les deux méthodes envisageables, qui peuvent être combinées.
Lors d'adjonctions, la seule chose à surveiller de près est de ne pas
enfermer une bulle d'air entre le support et la partie ajoutée.
Mentionnons une méthode classique d'ajout, utilisée également en poterie :
le colombinage.
Autre méthode : la confection de bandes ou de plaques à l'aide d'un
rouleau. Elles sont ensuite posées en cylindres, en arches (rendant l'évidement inutile)
ou bien empilées (rendant l'évidement nécessaire si la pièce doit être cuite).
La conservation
du frais
Pour la nuit, par exemple, le plus simple est de couvrir la pièce d'un sac
plastique ou mieux : fabriquer une sorte de cube aux faces vides sur lequel vous
pourrez poser le plastique sans qu'il touche l'oeuvre. Certains sculpteurs
n'hésitent pas à disposer des chiffons humides autour de la sculpture. Le sac
ou le dais doit entourer socle, chiffons et oeuvre le plus hermétiquement
possible.
Il n'est pas rare qu'en début de séance un sculpteur vaporise un peu d'eau
autour de la pièce. Comme nous l'avons dit, cette pratique est décriée par
certains artistes et enseignants. Chacun jugera !
Une terre qui doit être cuite doit être un
gruyère
...un gruyère dont les creux doivent disposer de cheminées capables
d'évacuer les vapeurs apparaissant lors de la cuisson, sans quoi l'éclatement
est garanti. L'évacuation se fait
généralement par le bas de la pièce ou tout autre partie demeurant cachée
une fois la pièce cuite.
L'intérêt des volumes creux réside principalement dans le fait qu'ils sèchent et cuisent mieux.
Sans eux, le séchage ne peut être homogène et un accident de cuisson est
pratiquement inévitable.
Une
terre ne devant pas être cuite peut également nécessiter des creux
Pour plusieurs raisons :
* obtention d'un séchage homogène
* diminution de l'effet de retrait.
Moins il y a d'argile, moins il y a d'eau et moins il y a de mouvements
occasionnés par le retrait
* évitement d'un affaissement partiel ou
global ou de distorsions sous l'effet du poids
* maintien d'une bonne tenue au niveau des armatures (voir
ci-dessous).
Il faut cependant noter que des terres "robustes" ayant un faible retrait au
séchage (typiquement les terres
chamottées) ne doivent pas forcément être creuses à condition d'être de
poids raisonnable et de forme massive, pyramidale par exemple.
Évidement
L'évidement des oeuvres peut être réalisé dès le début du travail
(notamment lorsque l'on colombine : le
creux est là, il n'y a plus qu'à aménager une cheminée si nécessaire) ou bien tout à la fin. Dans ce dernier cas, il faut le plus souvent pratiquer des coupes
(voir fil)
et ultérieurement des
assemblages à l'aide de barbotine (voir gaillochage).
Il existe d'autres méthodes d'évidement.
Citons celle, assez connue, de l'estampage.
Lire l'article
Estampe, estampage, estamper du Glossaire
La pièce de terre, à demi-sèche, est moulée dans du plâtre. Le moule
est lavé, séché et attentivement épousseté (cf.
préambule 3), enduit ou préparé (voir ci-dessous), puis des galettes de terre fraîche sont appliquées à
l'intérieur, sur une épaisseur assez faible lors de la première
application, de sorte qu'elle prenne bien la forme du moule. Dans les petits
creux, on utilise des boulettes de terre.
Plusieurs pièces de moulage sont
généralement nécessaires. Les méthodes d'assemblage sont variées.
Plusieurs moules peuvent être assemblés avant même l'application de la
terre, mais l'accès à l'intérieur devient plus délicat à mesure que l'on
"ferme la forme". Le procédé d'assemblage à la barbotine (voir
ci-dessus) peut s'avérer plus simple. Chacun appréciera ce qui lui convient
le mieux. Dans tous les cas, il est prudent de laisser agir quelques heures -
ou plus - le retrait de l'argile accentué par la soif naturelle du plâtre
avant de procéder au démoulage.
Il n'est pas exclu d'imbiber
préalablement la surface interne du moule
avec une solution très délayée de liant vinylique ou acrylique (en
tamponnant avec un chiffon non pelucheux, en plusieurs fois si nécessaire)
afin d'éviter le dépôt de poudre à la surface de l'argile. Comme celle-ci
est littéralement malaxée lors de l'application, le plâtre pur et nu
risquerait en effet de s'inclure dans la terre et de provoquer des accidents
à la cuisson. D'autres agents peuvent être utilisés. Le plâtre lui-même peut
être enrichi d'un peu de vinyle.
Les Anciens utilisaient en lieu et place du plâtre un moule de terre
cuite. Mais la réalisation de celui-ci, lors de la prise d'empreinte, pose
d'autres problèmes (sauf original en pierre ou en bois).
L'estampage par coulage
C'est un procédé qui peut être réalisé en série, de manière
industrielle. Sa réalisation exige une mise au point assez difficile.
Une barbotine est coulée dans un moule. Un
temps d'attente est respecté de sorte à laisser se former une croûte solide
près des parois du moule. Le moule est renversé de sorte que la barbotine
encore liquide soit évacuée.
Le démoulage s'avère alors un exercice de haut vol.
Quelle que soit la technique employée, l'un des problèmes que pose l'évidement est le risque d'affaissement. Des
cartons, des matériaux solides fusibles à basse température peuvent être
placés dans les creux, jouant un rôle de soutien. Ils seront désintégrés
lors de la cuisson. Le polystyrène est
conseillé par certains auteurs mais il faut rappeler que la fusion de celui-ci
dégage des vapeurs particulièrement toxiques et polluantes. Pour les
oiseaux qui se posent près de la cheminée, les enfants qui jouent un peu plus
loin, merci d'y penser.
Les armatures
Il n'est pas rare de recourir à des pièces métalliques afin de
"soutenir l'édifice" qu'est la sculpture. Mais elles posent bien sûr
des problèmes lors de l'évidement.
Il faut aussi songer dès le début du travail au fait que l'armature doit
"tenir debout" et que l'ensemble devra pouvoir être déplacé
jusqu'au four.
Les tiges métalliques soudées à une plaque horizontale sont à ces points
de vue les plus pratiques.
Autre aspect problématique des armatures :
le séchage.
Le retrait de la terre n'est pas
accompagné d'un retrait de l'armature !
Le "mouvement" de l'argile qui sèche s'accompagne
donc de toutes sortes d'accidents : craquelures, distorsions, etc.
Pour limiter les dégâts, voire les éviter, il est
indispensable d'évider les pièces même si l'oeuvre n'est pas destinée à
être cuite.
Le séchage
Dans l'ensemble, la règle est : ne pas forcer les choses, maintenir un
environnement moyen.
Pas trop de chaleur, pas trop d'humidité ni de sécheresse, surtout pas de
soleil ni de poussière de plâtre ou d'autres minéraux.
Lorsque l'atmosphère est chaude ou humide, une installation en forme de cube
(par exemple) entourée de papier journal peut être placée autour de la
pièce.
Inversement, un dais en plastique sous lequel sont placés sculpture et
chiffons imbibés d'eau ou cuvettes peuvent aider à compenser une atmosphère
trop sèche.
Les procédés impliquant un contact direct de la pièce avec un tissus, un
papier journal ou un plastique nous ont semblé sujets à quelques réserves. Un
séchage local trop rapide ou trop lent n'est pas souhaitable et des fibres
peuvent s'incruster.
La cuisson
Ce sujet est abordé dans l'article Les
terres, substrats, supports. Un grand nombre de paramètres déterminent
le bon déroulement de cette opération assez complexe. Nous conseillons à nos
visiteurs non seulement un lecture compète de cette page, mais aussi la
consultation de professionnels (enseignants, artisans, artistes).
Les outils du
modelage
Ils font l'objet d'un article séparé.
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