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L'argile

(modelage, moulage)

 

 

 

L'argile en tant que matériau est traitée dans l'article Les terres, supports, substrats et dans la page consacrée au matériau brut. Le visiteur trouvera dans ces pages une description des terres, de leurs propriétés non seulement en tant que substrats du modelage, mais aussi en tant que supports (émaux, peinture) et substrats porteur de couleur (engobe).

Il est question dans cet article-ci de tout autre chose.

Le travail de l'argile est l'une des plus anciennes acquisitions techniques de l'être humain. Il est difficile de ne pas se décourager face aux prouesses déjà réalisées au néolithique et même au paléolithique. Mais comment ne pas reconnaître la chance que nous avons, en vivant au XXIème siècle, de disposer de règles simples et synthétiques éprouvées par le temps, sans parler des outils de cuisson et d'apuration perfectionnés ni des moyens de transmission de l'information dont le sculpteur et l'artisan préhistoriques ne disposaient pas ?

 

Emplois de l'argile

L'argile peut être

 - destinée à créer un exemplaire unique. Généralement, il faut pour cela la cuire, mais il arrive qu'elle soit simplement séchée. Des détails sur ces types de procédés sont donnés dans l'article Les terres, supports, substrats.  La cuisson autorise l'ajout de glaçures et de couvertes (voir Email). Elle est alors réalisée en deux temps (voir biscuit).

* utilisée comme matériau transitoire. Une empreinte de l'oeuvre modelée est prise, ce qui dans certains cas peut provoquer la destruction de l'original. Cette empreinte est nommée moule ou négatif.

Sommaire

Emplois de l'argile

Préparer soi-même son argile

La purification de la terre : dans quel but ?

Coulage de l'argile

Modelage de l'argile

 - Préambule 1 : tout procédé est sujet à polémique

 - Préambule 2 : éliminer tout ce qui pourrait provoquer un accident de cuisson

 - Préambule 3 : l'argile déteste le plâtre et les corps pulvérulents

 - Préambule 4 : éviter la découpe au couteau

 - Toujours pétrir la pâte

 - Préparation du support

 - Suppression ou adjonction de terre

 - Conservation du frais

 - Une terre qui doit être cuite doit être un gruyère

- Une terre qui ne doit pas être cuite peut nécessiter des creux

 - Évidement

 - Les armatures

 - Le séchage

 - La cuisson

 - Les outils du modelage (article externe)

Définition de l'argile (glossaire)

Autres emplois de l'argile (page externe)

Sa réalisation n'est pas toujours une chose aisée. Puis, le positif, dit aussi épreuve ou copie est créé par coulage d'un matériau dans le moule qui doit parfois être détruit. Il n'est pas exceptionnel qu'un nouvelle empreinte doive être réalisée pour créer une nouvelle copie.

* employée comme matériau de coulage (voir barbotine). L'argile diluée dans l'eau est simplement coulée dans un moule.

 

Préparer soi-même son argile

Il va de soi depuis les débuts du modelage que n'importe quelle terre ne peut être considérée comme bonne à modeler. Quelle que soit la préparation qui lui est infligée, une terre mal sélectionnée donne d'exécrables résultats. Les terres non modelables représentent une immense majorité des variétés que nous trouvons sous nos pieds.

Or nous lisons ici et là différentes recettes de purification, de préparation, souvent issues d'expériences personnelles, qui éludent totalement le choix initial de la terre, le plus déterminant, et nous laissent perplexes !

Il faut être clair : quelle que soit la préparation : lavage, tamisage, séchage, décantation, lavage à nouveau, avec une terre banale, aucune méthode ne peut fonctionner.

L'emploi de terres comme pigments ne va déjà pas sans poser de problèmes. Lorsqu'il s'agit d'en faire des sculptures, c'est-à-dire des structures tridimensionnelles nécessitant des propriétés plastiques très contraignantes, c'est encore pire !

Nous ne donnerons donc aucune recette miracle. Nous incitons au contraire nos visiteurs souhaitant adapter une terre à un travail de modelage à longuement tester, estimer la faisabilité de cette entreprise. L'intuition est souvent bonne conseillère, l'expérimentation la valide ou l'invalide depuis la nuit des temps.

 

La purification de la terre : dans quel but ?

Il existe plusieurs degrés de purification.

Commençons par le plus élevé.

En dehors du cas particulier exposé ci-dessus, purifier la terre ou se procurer une terre purifiée n'a de sens que lorsque l'on souhaite

* prendre l'empreinte d'une statue dans le demi-frais (cas typique de l'estampage, voir ci-dessous)

* utiliser l'argile comme matériau de coulage (barbotine).

La terre qui doit être moulée doit en théorie, dans l'idéal, être totalement débarrassée de ses impuretés afin d'éviter les phénomènes indésirables d'adhérence au moule et les floculations intempestives dans le cas des barbotines. Cette opération de purification par lessivage, tamisage et pulvérisation pourrait ressembler à la lévigation, mais elle est en fait plus simple, moins précise : il s'agit seulement d'une immersion dans quelques volumes d'eau, d'un filtrage effectué à l'aide d'un tamis, puis d'un broyage à la molette. Chacun appréciera le degré de purification dont il a réellement besoin.

Il faut ajouter que la surface du moule lui-même peut être rendue moins adhérente (lire passage ci-dessous).

Pour qui recherche une terre déjà très purifiée, certains fabricants proposent une argile sous forme poudreuse sèche qui est utilisée dans la fabrication de barbotines destinées au coulage en moule.

Le niveau commun

Il nécessite rarement autre chose que l'inspection qui est faite lors du malaxage préparatoire habituel (voir ci-dessous).

Les exceptions sont naturellement les terres récoltées directement dans la nature, celles qui sont par essence de mauvaise qualité et celles qui sont issues d'un réemploi - il arrive qu'elles glanent des morceaux de bois, de métal, de plâtre, etc.

Le niveau bas

Le principal but de l'épuration est l'évitement de l'accident de cuisson, ce qui signifie qu'une terre ne devant pas être cuite ne nécessite quasiment pas que l'on s'attarde sur cette opération, sauf dans le cas du réemploi, mentionné ci-dessus.

 

Coulage de l'argile

C'est une technique assez complexe, surtout en ce qui concerne le démoulage. Nous en donnons un aperçu dans le passage concernant l'estampage, mais un exposé plus précis sera rédigé ultérieurement.

 

Modelage de l'argile

Dotapea.com n'est pas un site pédagogique à proprement parler.
Nos visiteurs ne trouverons pas ici une véritable méthode d'apprentissage du modelage, mais une description des principaux concepts et techniques.

 

Préambule 1. Tout procédé est sujet à polémique

Certains enseignants et auteurs affirment par exemple que la pulvérisation d'eau est un mauvais procédé d'humidification des terres "brutes" et des oeuvres en cours de réalisation. D'autres affirmeront l'inverse ou la moitié de l'inverse (d'accord pour les terres, pas pour les oeuvres) et des polémiques acharnées peuvent en découler.

Mais au fond, tout tient, semble-t-il, à la manière, liée à la personnalité du sculpteur et à son expérience. La démonstration d'un professeur en chair et en os est irremplaçable pour cette raison.

Pourtant, quelques règles sont communément admises. 

 

Préambule 2. Éliminer tout ce qui pourrait provoquer un accident de cuisson

C'est vraiment une règle importante, sauf pour un artiste souhaitant "suicider" son oeuvre (encore une possibilité).

 

Préambule 3. L'argile déteste le plâtre et les corps pulvérulents !!!

Un lieu où l'on travaille l'argile doit être séparé d'un lieu où l'on travaille le plâtre et le pigment.

La raison en est simple, rationnelle : la poudre de plâtre et les corps de composition indéterminée peuvent provoquer des accidents lors de la cuisson des pièces d'argile.

Si un livre ou un enseignant conseille le séchage des terres trop humides sur des plaques de plâtre, c'est assez mauvais signe, sauf procédé particulier.

 

Préambule 4 : éviter la découpe au couteau

Elle présente en effet des risques. Le fil à découper est à la fois plus efficace et peu coûteux.

 

Toujours pétrir la pâte

C'est la première opération. Elle va dans le sens du préambule 2. Il s'agit en effet d'éliminer les bulles d'air, sources d'accidents de cuisson en tous genre.

Les écoles s'affrontent : selon certains, l'opération ne peut être réalisée qu'à mains nues, d'autres utilisent des gants de chirurgien pour éviter le dépôt de transpiration, d'autres encore des rouleaux ou des bâtons, sans compter ceux qui combinent adroitement ces techniques.

Quel que soit le moyen utilisé, l'important, c'est certain, est que les bulles d'air soient éliminées. On notera que le pétrissage à la main a l'avantage de permettre la détection de certaines impuretés. 

 

Préparation du support

Utiliser le bois du plateau de la selle comme support direct n'est pas une très bonne idée pour plusieurs raisons :

* décoller l'oeuvre de son support est difficile

* le bois peut accélérer le séchage à la base de la pièce, ce qui n'est pas souhaitable

* il peut aussi favoriser le développement de moisissures.

Il est donc conseillé d'intercaler entre selle et sculpture une planche de mélaminé (bien adapté aux déplacements fréquents) ou un plastique.

Le support doit être parfaitement propre afin d'éviter l'incorporation dans l'argile de substances pouvant causer des accidents de cuisson.

 

Suppression ou adjonction de terre

Ce sont les deux méthodes envisageables, qui peuvent être combinées.

Lors d'adjonctions, la seule chose à surveiller de près est de ne pas enfermer une bulle d'air entre le support et la partie ajoutée.

Mentionnons une méthode classique d'ajout, utilisée également en poterie : le colombinage.

Autre méthode : la confection de bandes ou de plaques à l'aide d'un rouleau. Elles sont ensuite posées en cylindres, en arches (rendant l'évidement inutile) ou bien empilées (rendant l'évidement nécessaire si la pièce doit être cuite).

 

La conservation du frais

Pour la nuit, par exemple, le plus simple est de couvrir la pièce d'un sac plastique ou mieux : fabriquer une sorte de cube aux faces vides sur lequel vous pourrez poser le plastique sans qu'il touche l'oeuvre. Certains sculpteurs n'hésitent pas à disposer des chiffons humides autour de la sculpture. Le sac ou le dais doit entourer socle, chiffons et oeuvre le plus hermétiquement possible.

Il n'est pas rare qu'en début de séance un sculpteur vaporise un peu d'eau autour de la pièce. Comme nous l'avons dit, cette pratique est décriée par certains artistes et enseignants. Chacun jugera ! 

 

Une terre qui doit être cuite doit être un gruyère

...un gruyère dont les creux doivent disposer de cheminées capables d'évacuer les vapeurs apparaissant lors de la cuisson, sans quoi l'éclatement est garanti. L'évacuation se fait généralement par le bas de la pièce ou tout autre partie demeurant cachée une fois la pièce cuite.

L'intérêt des volumes creux réside principalement dans le fait qu'ils sèchent et cuisent mieux. Sans eux, le séchage ne peut être homogène et un accident de cuisson est pratiquement inévitable.

 

Une terre ne devant pas être cuite peut également nécessiter des creux

Pour plusieurs raisons :

* obtention d'un séchage homogène

* diminution de l'effet de retrait. Moins il y a d'argile, moins il y a d'eau et moins il y a de mouvements occasionnés par le retrait

* évitement d'un affaissement partiel ou global ou de distorsions sous l'effet du poids

* maintien d'une bonne tenue au niveau des armatures (voir ci-dessous).

Il faut cependant noter que des terres "robustes" ayant un faible retrait au séchage (typiquement les terres chamottées) ne doivent pas forcément être creuses à condition d'être de poids raisonnable et de forme massive, pyramidale par exemple.

 

Évidement

L'évidement des oeuvres peut être réalisé dès le début du travail (notamment lorsque l'on colombine : le creux est là, il n'y a plus qu'à aménager une cheminée si nécessaire) ou bien tout à la fin. Dans ce dernier cas, il faut le plus souvent pratiquer des coupes (voir fil) et ultérieurement des assemblages à l'aide de barbotine (voir gaillochage).

Il existe d'autres méthodes d'évidement.

Citons celle, assez connue, de l'estampage.

Lire l'article Estampe, estampage, estamper du Glossaire

La pièce de terre, à demi-sèche, est moulée dans du plâtre. Le moule est lavé, séché et attentivement épousseté (cf. préambule 3), enduit ou préparé (voir ci-dessous), puis des galettes de terre fraîche sont appliquées à l'intérieur, sur une épaisseur assez faible lors de la première application, de sorte qu'elle prenne bien la forme du moule. Dans les petits creux, on utilise des boulettes de terre.

Plusieurs pièces de moulage sont généralement nécessaires. Les méthodes d'assemblage sont variées. Plusieurs moules peuvent être assemblés avant même l'application de la terre, mais l'accès à l'intérieur devient plus délicat à mesure que l'on "ferme la forme". Le procédé d'assemblage à la barbotine (voir ci-dessus) peut s'avérer plus simple. Chacun appréciera ce qui lui convient le mieux. Dans tous les cas, il est prudent de laisser agir quelques heures - ou plus - le retrait de l'argile accentué par la soif naturelle du plâtre avant de procéder au démoulage.

Il n'est pas exclu d'imbiber préalablement la surface interne du moule avec une solution très délayée de liant vinylique ou acrylique (en tamponnant avec un chiffon non pelucheux, en plusieurs fois si nécessaire) afin d'éviter le dépôt de poudre à la surface de l'argile. Comme celle-ci est littéralement malaxée lors de l'application, le plâtre pur et nu risquerait en effet de s'inclure dans la terre et de provoquer des accidents à la cuisson. D'autres agents peuvent être utilisés. Le plâtre lui-même peut être enrichi d'un peu de vinyle.

Les Anciens utilisaient en lieu et place du plâtre un moule de terre cuite. Mais la réalisation de celui-ci, lors de la prise d'empreinte, pose d'autres problèmes (sauf original en pierre ou en bois).

L'estampage par coulage

C'est un procédé qui peut être réalisé en série, de manière industrielle. Sa réalisation exige une mise au point assez difficile.

Une barbotine est coulée dans un moule. Un temps d'attente est respecté de sorte à laisser se former une croûte solide près des parois du moule. Le moule est renversé de sorte que la barbotine encore liquide soit évacuée.

Le démoulage s'avère alors un exercice de haut vol.

 

Quelle que soit la technique employée, l'un des problèmes que pose l'évidement est le risque d'affaissement. Des cartons, des matériaux solides fusibles à basse température peuvent être placés dans les creux, jouant un rôle de soutien. Ils seront désintégrés lors de la cuisson. Le polystyrène est conseillé par certains auteurs mais il faut rappeler que la fusion de celui-ci dégage des vapeurs particulièrement toxiques et polluantes. Pour les oiseaux qui se posent près de la cheminée, les enfants qui jouent un peu plus loin, merci d'y penser.

 

Les armatures

Il n'est pas rare de recourir à des pièces métalliques afin de "soutenir l'édifice" qu'est la sculpture. Mais elles posent bien sûr des problèmes lors de l'évidement.

Il faut aussi songer dès le début du travail au fait que l'armature doit "tenir debout" et que l'ensemble devra pouvoir être déplacé jusqu'au four.

Les tiges métalliques soudées à une plaque horizontale sont à ces points de vue les plus pratiques.

Autre aspect problématique des armatures : le séchage.

Le retrait de la terre n'est pas accompagné d'un retrait de l'armature !

Le "mouvement" de l'argile qui sèche s'accompagne donc de toutes sortes d'accidents : craquelures, distorsions, etc.

Pour limiter les dégâts, voire les éviter, il est indispensable d'évider les pièces même si l'oeuvre n'est pas destinée à être cuite.

 

Le séchage

Dans l'ensemble, la règle est : ne pas forcer les choses, maintenir un environnement moyen.

Pas trop de chaleur, pas trop d'humidité ni de sécheresse, surtout pas de soleil ni de poussière de plâtre ou d'autres minéraux.

Lorsque l'atmosphère est chaude ou humide, une installation en forme de cube (par exemple) entourée de papier journal peut être placée autour de la pièce.

Inversement, un dais en plastique sous lequel sont placés sculpture et chiffons imbibés d'eau ou cuvettes peuvent aider à compenser une atmosphère trop sèche.

Les procédés impliquant un contact direct de la pièce avec un tissus, un papier journal ou un plastique nous ont semblé sujets à quelques réserves. Un séchage local trop rapide ou trop lent n'est pas souhaitable et des fibres peuvent s'incruster.

 

La cuisson

Ce sujet est abordé dans l'article Les terres, substrats, supports. Un grand nombre de paramètres déterminent le bon déroulement de cette opération assez complexe. Nous conseillons à nos visiteurs non seulement un lecture compète de cette page, mais aussi la consultation de professionnels (enseignants, artisans, artistes).

 

Les outils du modelage

Ils font l'objet d'un article séparé.

 

 

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