Navigation thèmes

Pigments, couleurs

Courr. des lecteurs

Substrats, supports

Liants et procédés

Procédés de dessin

Sculpture

Outils

Produits auxiliaires

Concepts phys-chim

Concepts techniques

Réseau ArtRéalité 

Qui sommes-nous ?

Sites amis

- LaCritique.org

- LEntrepot.fr

 

 

 

 

 

 

Navig. page/section

Sup./Above
Suiv./Folwg.

_____

 

Sous cette page

_____

 

 

 

Copyright © www.dotapea.com

Tous droits réservés.
Précisions cliquer ici

 

Les terres jaunes  

 

 

 

Pour information : le jaune de Naples est, stricto sensu, une terre jaune.

Certains fabricants le placent parmi les terres dans leurs nuanciers, d'autres non.

Étant donné sa composition vraiment très originale, il n'est pas traité dans cet article mais sur une page séparée.

 

L'oxyde de fer jaune

 

De la Sienne naturelle au jaune de Mars, le principal ingrédient des terres jaunes est l'oxyde de fer jaune (voir photo ci-dessous). Couvrant et colorant, il est utilisé dans toutes ses variétés locales - innombrables - depuis la naissance de l'homme, tant pour décorer son environnement que pour les travaux plus purement artistiques.

Sommaire

L'oxyde de fer jaune

L'ocre jaune

Lévigation de l'ocre

Un broyage un peu particulier

Autres terres jaunes

Divers

Le jaune de Naples (page séparée)

Certains auteurs signalent cependant que les terres rouges auraient, selon eux, été utilisées bien avant les jaunes et les bruns (dont les premières traces en Occident remontent "seulement" à 40 000 BC environ, utilisés en peinture pariétale). La découverte du procédé d'obtention des ocres rouges par chauffage des jaunes daterait d'ailleurs de la même époque.

 

Presque pur dans le jaune de Mars (ou "oxyde de fer jaune"), le pouvoir colorant de ce minéral est si grand qu'il peut même devenir encombrant. Il n'est pas exagéré de le considérer comme un principe concentré, essentiel, et de l'utiliser comme tel. Certains fabricants de couleurs ne s'y sont pas trompés en proposant un jaune de Mars constitué d'oxyde de fer jaune + une charge. La nature a fait à peu près le même travail en nous offrant des oxydes chargés d'argile, de manganèse et autres élément.

 

L'ocre jaune

 

Mêlé naturellement à l'argile (voir silicate, kaolin), l'oxyde de fer jaune devient le très vénérable ocre jaune (voir photo ci-dessous) et atteint une forme de perfection par son raffinement. C'est sûrement l'un des pigments les plus remarquables tant par sa beauté que pour sa stabilité dans les mélanges (il est compatible avec n'importe quel pigment et la plupart des liants), sa neutralité chimique, sa permanence, son pouvoir colorant, son pouvoir couvrant et son faible coût. Il est très intéressant de décliner ses valeurs avec du blanc (il devient majestueux, distingué et subtil) ou au contraire de le salir pour obtenir d'autres formes chromatiques expressives, de le tester en mélange avec le bleu outremer comme substitut de la terre verte, etc. Attention : en mélange avec des couleurs transparentes, il risque fort de dominer. Il vaut mieux utiliser de petites quantités.

Les variétés les plus réputés de l'ocre jaune proviennent de l'Yonne et d'autres régions de la moitié nord de la France. Certaines sources mentionnent une appellation "JFLS" signifiant "jaune fine, lavée, surfine" ("lavée" correspond au procédé de lévigation, voir ci-dessous) et désignant un ocre jaune de bonne qualité - pas exhaustivement car il existe de nombreux procédés et appellations comparable. L'industrie de l'ocre et des terres évoque parfois les hauts artisanats locaux, leurs "AOC", etc.

 

Lévigation de l'ocre

 

Selon Kevin Mac Cloud, le lavage d'une terre correspond à un procédé connu des Romains, nomme "lévigation", correspondant à l'intitulé moderne de terre "lavée" (voir ci-dessus).

Pendant trente minutes, un petit morceau de terre est mis à mariner dans trois fois son volume d'eau, dans un récipient fermé. Le couvercle doit être distant d'au moins trois centimètres du liquide.

Le mélange doit ensuite reposer quelques secondes avant d'être transvasé. Les impuretés et même les gros morceaux argileux doivent être laissés au fond du premier récipient. L'opération est répétée en augmentant à chaque fois le temps de marinage.

A la fin, il reste à faire sécher le mélange et le broyer à la molette - ou à l'aide d'un moulin, si on en dispose.

Il faut noter également que l'ocre est très souvent prélevé dans des sols sableux, voire très sableux. Il faut donc extraire le sable qui, plus lourd que l'ocre, se dépose au long de rigoles en pente douce. La matière délayée est ensuite récupérée dans des bassins de décantation, puis séchée ou traitée, comme indiqué ci-dessus, par lévigation, et broyée.

Ces opérations sont parfaitement réalisées par les artisans et les industriels. Elles ne sont citées ici que pour mémoire.

Lire le texte consacré à la fabrication "maison" de pigments à partir de terres naturelles.

 

Un broyage un peu particulier

 

Contrairement à une rumeur délirante, il n'est pas du tout nécessaire de gaver ce pigment d'huile (ni de tout autre liant) lors du broyage.

On remarque, lors de cette opération, la présence de morceaux vraiment très durs, métalliques, sous la spatule, même quand le broyage est bien fin. Pas d'inquiétude : c'est tout à fait normal. La palette sera un peu rayée mais la spatule n'en sera que mieux affûtée. C'est vrai : l'ocre jaune a cette particularité d'affûter grandement les spatules. Gare aux coupures !

Même en tube, cette couleur aurait, selon les témoignages recueillis, la même tendance. Cela ne doit en aucun cas faire douter le peintre de l'intérêt de ce pigment indispensable et irremplaçable.

 

Autres terres jaunes

 

La terre de Sienne naturelle, également chargée d'oxyde de fer jaune, est traitée dans la page réservée aux deux terres de Sienne.

La terre d'Italie lui ressemble un peu.

Il existe de très nombreuses variétés de terres jaunes provenant d'Italie, de France, d'Amérique, et plus tellement du Royaume Uni (jaune anglais) où l'ocre d'Oxford, qui a connu son heure de gloire, n'est plus extrait depuis longtemps.

Selon les cas, elles contiennent plus ou moins d'argile, de l'oxyde de fer évidemment et d'autres composants.

Les grés du type "ocre de Puisaye" sont surtout utilisées en poterie et arts du feu. Voir Oxydes.

 

Divers

Aucune toxicité précise ne semble caractériser ces pigments. Cependant, étant donné la variété de leurs compositions, une certaine prudence pourrait être utile en cas d'emploi répétitif.

Leur emploi à fresque ne pose aucune problème : leur stabilité autorise l'association avec des éléments alcalins. Ils résistent également aux éléments acides et aux UV. Ils peuvent être utilisés pour colorer notamment le ciment, le béton, le plâtre et le badigeon.

En mélange aux oxydes de fer rouges, ils donnent une sorte d'orangé particulier.

Ils sont utilisés en sous-couche pour les dorures à cause de leur affinité chromatique avec le métal précieux (diminuant ainsi la visibilité des craquelures de la feuille d'or).

 

 

Retour début de page 

 

Communication