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Les terres d'ombre et autres bruns  

 

 

[Lectures conseillées :
Le brun dans la langue française, Pourpre.com
Le marron, le chocolat,
La couleur brune, Pourpre.com]
 

Les pigments bruns contiennent presque le plus souvent des oxydes de fer. Leur emploi remonte en Occident à 40 000 BC environ, tout comme les terres jaunes.

Dans l'ensemble, un brun terreux rougeoyant est assez envahissant sur un tableau. Par exemple, le brun Van Dyck, bien qu'occupant une bonne place parmi les ventes, souvent présent dans les coffrets, n'est en fait guère facile à manipuler et ne doit pas être conseillé trop systématiquement aux débutants. C'est véritablement une couleur "dure", un peu dans tous les sens du terme. La terre d'ombre brûlée, plus subtile, est déjà d'une manipulation un peu plus aisée.

Les bruns les plus subtils et pleins d'emplois sont plutôt ceux qui tirent vers les couleurs froides et correspondent plus ou moins aux terres non brûlées. Quelques exceptions sont cependant à mentionner du côté des synthèses contemporaine de type quinacridonique, qui sont chaudes, certes, mais transparentes. Elles méritent toute notre attention notamment pour le travail en glacis.

Sommaire

Les terres d'ombre

Tendances chromatiques

Caractéristiques, comportement

Utilisations

Toxicité

Autres bruns

Bruns divers

L'oxyde de fer brun pur

Le brun Van Dyck

Les bruns de quinacridone

 

Les terres d'ombre

Les terres d'ombre contiendraient à l'état naturel du dioxyde de manganèse, puissant siccatif des huiles et de l'argile ainsi que des oxydes de fer en quantité plus faible que dans la terre de Sienne.

Lecture conseillée : L'ombre sur Pourpre.com

Leur nom prêtent à confusion : oui, elles sont utiles pour le peintre qui cherche à figurer les carnations ombrées (avec la terre d'ombre naturelle rehaussée de blanc et mêlée à d'autres couleurs - ce type d'emploi est déjà attesté dans la peinture égypto-hellénique du Fayoum) mais leur étymologie découle uniquement, selon toute vraisemblance, de leur provenance, l'Ombrie, une province d'Italie située au Sud de la Toscane et au Nord du Latium. Certaines sources mentionnent une terre d'ombre de Cologne et une terre d'ombre de Chypre (Grèce), plus verte, réputée de très haute qualité et dite à tort "'ombre de Turquie", ainsi qu'une terre de Sicile (Italie) dont nous ne connaissons pas les particularités. Plusieurs autres variétés proviennent du Vaucluse (France) et de Cassel (Allemagne). 

Cette terre existe à l'état naturel sur tous les continents.

 

Tendances chromatiques

En fait, sa tendance à l'état non calciné, est bleue-verte : elle est relativement froide (à cause du manganèse sans doute), et pourtant assez brune pour que l'on sente en elle la présence d'oxyde de fer anhydre.

D'un point de vue chromatique, elle est très riche et intéressante (voir photo ci-contre).

 

Sa variété calcinée (ci-dessous) donne un marron foncé relativement proche de ce que l'on pourrait nommer un marron chocolat "standard" mais peut-être moins que d'autres bruns chauds.
Elle fait référence. Elle est assez utilisée en mélange (information obtenue de source commerciale - contredisant quelques auteurs). Tout particulièrement, le peintre débutant est généralement plus attiré par l'ombre brûlée - et il a tort, mais qu'est-ce qu'un apprentissage ?
Des modes, au cours de l'histoire de la peinture, on fait émerger périodiquement la même préférence.

Chimiquement parlant, la calcination provoque une déshydratation similaire à celle qui se produit lorsque l'on cuit de l'ocre jaune pour obtenir une couleur rouge. L'ombre brûlée est nettement plus rougeâtre que sa variété "crue", ce qui lui donne une aspect chocolat que l'on n'a peut être pas tort de trouver beaucoup moins subtil quoique non dénué d'intérêt.

 

Caractéristiques, comportement

La terre d'ombre brûlée (voir photo : une terre d'ombre calcinée à la casserole - lire Oxydes de fer) et la naturelle sont plutôt couvrantes - sans excès - et très permanentes dans un environnement chimique normal.

Leur pouvoir absorbant un peu supérieur à la moyenne leur vaut un rejet par certains auteurs, ce qui est un cas de figure classique (lire le texte consacré au pouvoir d'absorption dans l'article sur les caractéristiques des pigments). En ce qui nous concerne, nous ne voyons aucune raison de déconseiller ces pigments pour des raisons de cet ordre. Il faut simplement les lier de manière raisonnable (ne pas les saturer de liant).

La Sienne naturelle, recelant elle aussi du manganèse - soi-disant en moindre quantité, selon certaines sources discutables -, pose dans les faits bien davantage de problèmes de siccativation. Lire l'article sur la famille chimique des pigments au manganèse.

On a aussi accusé "les ombres" de noircir avec le temps. Cette hypothèse, qu'aucun de nous n'a vérifié, ne pourrait être valable qu'en mélange avec des éléments fortement acides. A ce moment-là, il n'est pas exclu que des associations se produisent et que des sels se forment. Mais l'évidence même est qu'il vaut mieux se passer d'éléments acides que de terres d'ombres !

 

Utilisations

L'emploi des terres d'ombre en glacis au-dessus d'une couleur chaude est particulièrement intéressant. La variété calcinée donne alors une impression de bois qui a été mise à profit de longue date dans la réalisation... des faux bois, en peinture décorative. Les deux ombres servent à ternir, vieillir, anoblir toutes sortes d'objets et de surfaces.

L'ombre naturelle est très puissante pour "casser" des colorations trop franches, du blanc au noir, quelle que soit la technique, quel que soit l'emploi (décoratif ou non). Elle ne présente pas le défaut de ternir ces couleurs, contrairement au noir pur. Seuls des noirs chauds comme la terre de Cassel très diluée peuvent à peu près remplir le même office.
Mais cette couleur remarquable connaît de nombreux autres emplois depuis des millénaires, notamment en mélange sur le tableau (alla prima comme en glacis), comme sous-couche locale ou encore comme imprimature.

Comme annoncé en introduction, la variété rouge est un peu plus difficile à maîtriser.

Autres informations :

Il est possible de créer un noir chromatiquement "riche" en associant l'une des terres d'ombres à un bleu (de l'outremer au gris de Payne).

Leur emploi à fresque est conseillé, même à l'extérieur.

 

Toxicité

Du point de vue de la toxicité, l'ombre n'est pas complètement anodine à cause de sa teneur en manganèse : inhalée ou ingérée à une forte dose, elle provoquerait des troubles nerveux de type parkinsonien. Il n'est pas inutile de prendre quelques précautions, notamment lors de l'ouverture des pots de pigments (couvrir d'un plastique), même si le risque d'accumulation de métaux dans l'organisme semble négligeable.

 

Autres bruns

 

Bruns divers

La plupart des bruns sont à base d'oxyde de fer et d'argile. Ils sont très répandus sur tous les continents. C'est la présence de manganèse ou d'autres éléments qui peut faire l'intérêt spécifique de certaines variétés telles que les terres d'ombre.

 

L'oxyde de fer brun pur est un pigment très intéressant quoi que d'un emploi malaisé : il est couvrant et colorant à l'extrême. De plus, il est extrêmement bon marché. Ses très puissants pouvoirs chromatiques le rendent difficile d'emploi lors des premiers contacts. Par la suite, il devient un auxiliaire utile et transformable (en violet de Mars, par cuisson à la casserole). Il suffit de l'employer à faible dose.

 

Le brun Van Dyck

Plutôt envahissante, ce n'est pas une couleur très facile à employer. Même sur les tableaux de ce Maître un peu particulier, ils ont gardé une certaine "présence" qui peut déplaire à certains. Cette couleur correspond bien à l'oeuvre de ce peintre officiel, oeuvre aux accents souvent solennels, parfois tragiques et rarement joyeux. Van Dyck ne recherchait manifestement pas une composition très aérée mais mettait plutôt en oeuvre, d'une certaine manière, des affirmations chromatiques massives au service de ses motifs princiers. Soyons justes mais clairs : l'oeuvre de Van Dyck comme le brun Van Dyck ont un grand intérêt mais ne sont pas "d'un accès facile".

Le pigment serait un ocre jaune suffisamment calciné pour devenir brun, mêlé éventuellement d'autres éléments (de l'humus, selon certains auteurs qui mentionnent également le bitume, pigment exécrable abandonné depuis longtemps, et le dioxyde de manganèse calciné, effectivement toujours utilisé). D'autres sources indiquent que ce brun proviendrait de Cassel (Allemagne). Si cela semble effectivement possible, il ne faut pas pour autant confondre le brun Van Dyck avec la terre de Cassel car ces couleurs sont profondément différentes.

Dans les faits, les industriels adjoignent souvent au brun initial un noir quelconque. De toute manière, aujourd'hui, la composition de la couleur finale varie en fonction du fabricant. Sa permanence varie de même. Elle est souvent moyenne, parfois bonne. Sa transparence varie en fonction de la proportion d'oxyde de fer, substance couvrante.

En principe, cependant, le brun Van Dyck, sans être transparent, n'est pas très couvrant. Lorsqu'il est conforme à cette spécification, il permet de transformer efficacement l'aspect des métaux - dont les dorures (feuille d'or ou peinture dorée) -, des faux bois et des faux marbres, sans parler des glacis en peinture dite artistique. Des variétés opaques existent cependant et sont largement disponibles dans le commerce.

Il ressemble assez à la terre d'ombre brûlée, bien qu'un peu plus rouge.

 

Les bruns de quinacridone, superbes pigments ultramodernes tirant tantôt sur l'orangé, tantôt sur le rouge (photo ci-contre) et vendus sous des intitulés variés. Lire l'article consacré aux quinacridones.

Ils donnent des glacis magnifiques.

Leur floculation est parfois très intéressante, comme le montre l'image.

 

 

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