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Techniques de mélange de couleurs

 

 

 

Le mélange de couleurs était interdit dans le Moyen-âge chrétien. Ceci ne doit pas forcément surprendre le lecteur car différentes civilisations ont posé des interdits plus ou moins forts dans l'utilisation de la couleur (exemple : la polychromie fut décriée sous la dynastie Han en Chine). Si les peintres et miniaturistes ont quelquefois pu discrètement transgresser la règle sans trop de difficultés (ce qu'ils n'ont pas toujours voulu faire), les teinturiers durent attendre la Renaissance pour pratiquer la synthèse dans leurs cuves (même le mélange pratiqué en deux phases ne réapparût - très progressivement - qu'à partir de cette époque). 

Les ateliers d'enluminure utilisaient en effet tous les pigments alors que dans les teintureries, les couleurs chaudes et les froides étaient traités dans des ateliers différents. (à ce sujet et d'autres, lire un très intéressant ouvrage d'Anne Varichon, voir Références)

Sommaire

Travail alla prima

Glacis

Blaireautage, fondu

Putoisage

Avec ou sans le blanc

Le mélange de couleurs, largement pratiqué dans l'Antiquité, représente pourtant une ressource essentielle du peintre, comme l'explosion artistique de la Renaissance et tous les merveilleux travaux qui suivirent en attestent.

 

Travail alla prima

(de l'italien, signifiant à peu près à l'avance)

 

En peinture, technique de coloration par un mélange opéré sur le tableau, "dans le frais".

 

Une première couleur est posée. Sans attendre qu'elle sèche, une seconde couleur lui est adjointe, puis d'autres, éventuellement. Les "imperfections" du mélange qui en résulte sont souvent recherchées. Le procédé, de toutes manières, souligne la touche et incite celle-ci à danser.

La peinture à l'huile - qui reste fraîche plus longtemps que les autres - est certainement celle qui facilite le plus ce procédé. L'acrylique peut convenir, adjointe d'un retardateur de séchage.

L'illustration ci-contre représente un travail à l'huile - inspiré d'un tableau de Vuillard - réalisé en majeure partie "alla prima". Les nuances de rouges sont obtenues par l'adjonction dans le frais d'une multitude de couleurs : bleus, rouges, verts, bruns, etc.

 

Glacis

 

C'est un mélange qui n'en est pas un. Il s'agit plutôt d'une combinaison.

Lire la description de ce procédé dans la section des techniques d'application.

 

Blaireautage

 

Un terme qui recouvre plusieurs pratiques.

* La première tire son nom d'une analogie avec le pelage de l'animal, blanc et noir
Il s'agit de juxtaposer deux couleurs et de les fondre "dans le frais", ce qui fait apparaître une couleur de transition.
Toutes les peintures et encres peuvent être employées mais elles donnent des résultats très différents.
La peinture "en pâte" nécessitera une action mécanique pour forcer la fusion. Le procédé s'apparentera alors au travail alla prima. Les pinceaux employés pour réaliser le fondu seront généralement assez doux. La forme "éventail" est parfois utilisée.
Les peintures très liquides (aquarelle, lavis, etc.) ne nécessitent qu'une simple mise en contact des couleurs juxtaposées, parfois à l'aide d'une seule goutte d'eau.

* La seconde provient du poil proprement dit (voir photo de brosse à blaireauter ci-contre). Il ne s'agit pas d'une technique de mélange de couleurs.
On utilise le véritable poil de blaireau pour effacer les traces laissées lors de brossages antérieurs. Il s'agit de lisser mécaniquement des surfaces restées irrégulières ("coup de brosse" resté apparent).
Nous avons pu repérer ce type d'usages dans le domaine du vitrail. 

 

Putoiser

 

Putoiser a plusieurs sens, bien que les techniques concernées soient bien circonscrites : porcelaine, céramique, vitrail. Il s'agit toujours d'un travail de peinture de toutes manières.

Pour certains, il s'agit de mêler des teintes et de les fondre en douceur avec un pinceau en putois ou en blaireau de sorte à lisser les aplats et les lavis. L'assemblage du pinceau s'apparente à une brosse, un balais.

Pour d'autres, putoiser consiste à donner des aspects granités à l'aide de poils durs (putois, blaireau - peinture vitrail). Il s'agit d'une sorte de synthèse par juxtaposition.

Les pinceaux ou tampons en mousse synthétique et des petits-gris sont également utilisés. En fait, les formes et les poils sont très variés ainsi que les procédés et les objectifs.

 

Avec ou sans le blanc ?

 

C'est une question redoutable en peinture. Le choix peut entraîner d'innombrables répercussions sur la manière de travailler (voire de penser le travail de peinture) et pas seulement sur l'aspect plastique immédiat.

Le blanc, hormis le fait qu'il donne, en mélange avec les couleurs, un aspect "pastel", une apparence crayeuse pas forcément toujours souhaitable, a une autre particularité : même en petite quantité, il opacifie, il rend la peinture couvrante. Pour cette raison, son emploi en aquarelle et en glacis (huile, acrylique, vinyle, etc.), techniques jouant sur la transparence, est généralement réservé à des interventions très ponctuelles destinées à renforcer certains motifs précis. Il peut aussi, toujours dans le même contexte du glacis et de l'aquarelle, autoriser certains flous nettement vaporeux.

Pour l'emploi en pâte, il faut reconnaître que le blanc est pratiquement indispensable sauf utilisation de la transparence sur fond clair et emploi de médiums-gels.

Il existe un troisième type d'utilisation du blanc, ancien (peintres primitifs italiens et flamands) mais toujours d'actualité. Il faut d'abord faire un fond sombre ou mi-teinte (voir imprimatures) généralement de couleur froide, puis effectuer un travail précis de mise en place des valeurs à l'aide de teintes obtenues par mélange de la couleur du fond et de blanc. C'est par-dessus cette base que seront installés les chromatismes sans blanc, juste illuminés par transparence. Ce type de démarches est encore employé de nos jours pour certaines peintures traditionnelles d'un haut niveau artistique dont nous citerons l'une des plus remarquables : l'art pictural balinais.

 

 

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