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Gras sur maigre  

 

Une présentation condensée est
publiée dans le Courrier des Lecteurs.
Cliquer ici

 

Une règle bien connue en peinture.

Mais que signifie-t-elle au juste ? Quel bénéfice peut-on en tirer ?

Essayer de répondre à ces questions n'est vraiment pas si simple qu'il pourrait sembler de prime abord.

L'article du glossaire consacré au gras donne un tout premier éclairage essentiel (à lire de préférence en premier lieu). Mais au fil des expériences et des lectures, rapidement, on se rend compte de la complexité du problème.
Les liants synthétiques à l'eau réservent de drôles de surprises : certains adhèrent même sur la peinture à l'huile sous certaines conditions (voir textes Étonnant in Acrylique, Surprise ! in Vinyle). Il est vrai qu'une peinture à l'huile, par contre, adhèrera sans condition à une surface peinte avec une peinture à l'eau bien sèche (sauf avis contraire, sait-on jamais).

La règle du gras sur maigre est peut-être liée en partie à un passé où les liants aqueux (couramment, la gomme arabique, la caséine et la chaux) pouvaient être considérés comme toujours plus maigres que les liants oléagineux. C'est fini, il est devenu impossible de raisonner de cette manière.

peinture aqueuse ≠ peinture maigre

Aujourd'hui, nous avons affaire à des chimies croisées, d'une grande complexité, dont on est loin d'imaginer les ressources.

Et même dans le domaine des peintures grasses, la règle du gras sur maigre connaît non pas des exceptions, mais des spécificités :

une surface originellement très grasse mais parfaitement sèche peut être couverte d'une peinture assez diluée, infiniment plus maigre.

... à condition quand même de raviver un peu la surface (voir note).
Ce n'est pas un phénomène nouveau. On a utilisé depuis des siècles des diluants "mordants" pour réaliser des glacis maigres sur des surfaces peintes grasses mais sèches, sans parler de certains vernis. Il est important de considérer aussi qu'il existe d'autres types de peintures, correspondant à d'autres chimies, qui autorisent ce même type d'audaces. La gomme laque, ki-urushi et les polyuréthanes peuvent être utilisés tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de peintures grasses, et leurs diluants mêmes jouent un rôle dans la qualité de l'accrochage.

Cela tient à une autre règle :

Une peinture, en séchant, se polymérise et se sature. Elle "maigrit".

Elle perd son liant. L'article consacré à la saturation expose ce phénomène absolument essentiel, central, qui concerne pratiquement tous les liants, colles et enduits. Cliquer ici.
Le diluant, quant à lui, joue souvent un rôle presque mécanique dans l'accrochage des couches nouvelles aux couches anciennes. Souvent, il rend poreuse une surface ancienne trop lisse en attaquant en premier lieu les liaisons les moins solides, engendrant de la porosité et une légère viscosité.

 

Mais le fait le plus important est que la siccativation, notamment en peinture à l'huile, altère - dans le bon sens du terme - la substance peinte. La règle du respect des temps de séchage vaut donc bien autant, sinon plus, que celle du "gras sur maigre", qui supporte des exceptions depuis les débuts de la peinture à l'huile pour ne citer qu'elle. Certaines techniques permettent d'accélérer ce processus (tonking, emploi de siccatifs), ou plus radicalement, de dégraisser une peinture. Lire l'article consacré au dégraissage.

 

Il faut tout de même reconnaître un bienfait majeur à la règle traditionnelle : en peinture à l'huile particulièrement, elle évite des erreurs, la plus courante consistant à commencer un tableau avec une matière trop grasse, ce qui ne pardonne pas. A moins d'attendre des années, les glacis et autres peintures plus ou moins maigres posés par-dessus ne tiendront guère.

Cette règle continue également à nous rappeler qu'il est impossible de réaliser une aquarelle ou une gouache, entre autres, par-dessus une peinture à l'huile, ce qui n'est pas rien. On remarquera cependant qu'il existe des techniques comme le repoussé (voir article) exploitant cette "répulsion" entre les deux types de peintures

 

En guise de conclusion temporaire, nous avancerons que la règle du gras sur maigre demeure globalement valable à condition de ne pas oublier le respect des temps de séchage, règle tout aussi importante, ainsi que les possibilités nouvelles de la chimie contemporaine. Nous proposons donc une transcription contemporaine de la règle traditionnelle, sorte de synthèse adaptée aux nouveaux produits comme aux anciens :

 

Peu saturé sur plus saturé, le plus à sec possible

 

NOTE

Comme indiqué plus haut, une couche parfaitement sèche est souvent lisse, ce qui ne facilite pas l'accrochage. Il faut donc ajouter un rappel à cette synthèse : il peut être nécessaire, particulièrement pour la peinture à l'huile, d'employer certains médiums ou certaines essences (cf. aspic particulièrement) pour faciliter l'accrochage de la couche que l'on veut ajouter.

 

 

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