Navigation thèmes

Pigments, couleurs

Courr. des lecteurs

Substrats, supports

Liants et procédés

Procédés de dessin

Sculpture

Outils

Produits auxiliaires

Concepts phys-chim

Concepts techniques

Réseau ArtRéalité 

Qui sommes-nous ?

Sites amis

- LaCritique.org

- LEntrepot.fr

 

 

 

 

 

 

Navig. page/section

Sup./Above
Suiv./Folwg.

_____

 

Sous cette page

_____

 

 

 

Copyright © www.dotapea.com

Tous droits réservés.
Précisions cliquer ici

 

Enseignement et techniques pédagogiques

 

 

 

Il est difficile d'évoquer ce sujet autrement que par un tour d'horizon qui ne pourra qu'être incomplet. Essayons cependant de faire le point.

 

 

 

L'apprentissage traditionnel, l'enseignement universitaire : une véritable opposition ?

 

 

Évoquons en premier lieu le contexte français classique. Ne sont pas concernés ici de sympathiques stages d'été ou de charmants cours du soir (dont la valeur en termes de sensibilisation n'est plus à prouver), mais bien des formations inscrites dans les contextes institutionnels ou assimilés.

 

Sommaire

 

L'apprentissage traditionnel et l'enseignement universitaire :
une véritable opposition ?

 

Les concours

 

Autres types d'enseignement, méthodologies

 

Focus sur la méthode Martenot

 

Cerveau droit et cerveau gauche

 

Réalité actuelle des enseignements non professionnels

 

"L'ancienne école" n'est sans doute rien d'autre qu'une transposition ou une survivance - selon le cas - de l'organisation réellement archaïque de l'enseignement par l'apprentissage : l'élève est un apprenti qui reçoit l'enseignement d'un seul Maître dans le cadre d'un atelier où le massier, chargé de gérer la "masse" (sorte de cagnotte, trésor de l'atelier) est désigné par le Maître. Être nommé massier, c'est en même temps une sorte de reconnaissance, de titre honorifique - peut-être à deux sous et à double tranchant.


Dans cette sorte d'archaïsme persistant, on est bien loin de la législation contemporaine concernant les formations et stages comme du droit universitaire. Ceux-ci imposent en effet l'élection de délégués représentatifs. Disons le : le concept classique de l'enseignement dans ce domaine - mais peut-on véritablement parler d'enseignement ? - est plus que réactionnaire. Seule évolution en deux siècles : l'apprenti n'est plus tenu à travailler pour le maître. Mais il n'est pas rémunéré non plus, ni logé : au contraire, il paye.

 

 

Ce système est encore à l'ordre du jour sous différentes formes (dans certaines institutions, l'élève a quand même le statut d'étudiant et bénéficie d'une représentation). Cela demeure presque inchangé en différents lieux grâce notamment à quelques tours de passe-passe juridiques.


Selon sa chance, dans certaines écoles d'art, de fait, l'élève peut perdre des années sous la dictature d'un enseignant abusif et omnipotent relayé auprès des élèves par un massier infatué et complaisant (ceci n'est malheureusement pas une caricature) ou bien bénéficier de l'enseignement enrichissant d'un bon Maître qui ne prendrait pas cet esprit-là au pied de la lettre.

 

Mais même dans ce dernier cas, on peut certainement reprocher à ces formations de ne pas être tellement formatrices car elles ne donnent pas à l'élève un véritable recul sur la discipline ou les disciplines qu'il souhaite connaître. Sortant de certaines écoles, dans bien des cas, l'élève X du Maître Y devient un Y bis voué à terme à changer de spécialité, pas un jeune artiste X. C'est le danger numéro un. Il est souvent, très souvent fatal à de réels talents artistiques.


On dit parfois que précisément, seuls les authentiques futurs bons artistes émergent de ce type d'enseignements. Opinion radicale qui ne semble guère garantir une réelle diversité de la production artistique à venir.


A l'opposé, un véritable enseignement "multi-ateliers" tel qu'il est aussi, en partie, pratiqué en France - notamment à l'université -, semble nettement plus adapté à la réalité des arts plastiques contemporains qui sont essentiellement "multi-techniques", "multi-médias", "multi-inspirations".

 

 

 

Les concours

 

 

Un fait historique doit sûrement rester présent dans notre mémoire : Cézanne, qui aujourd'hui fait office de référence majeure pour tant d'enseignants, fut recalé au concours d'entrée de l'école des Beaux-arts de Paris et dut recourir à une célèbre institution privée.

 

Bien sûr, l'École Nationale des Beaux-Arts (ENSBA) a changé et il ne s'agit en aucun cas de mettre en question la qualité de sa sélection actuelle. Seulement le cas de Cézanne n'est pas isolé (il y a eu Rodin par exemple) dans le monde des "écoles à concours", et ce pour une raison évidente : un jeune artiste étant voué par nature à évoluer, aucune sélection ne peut être parfaite puisqu'il s'agit à un instant t d'imaginer une carrière à construire. Tâche difficile.

 


 

Ceci devrait sans doute être entendu en premier lieu par les personnes jeunes qui souhaitent recevoir un enseignement.


S'adresser à ce type d'écoles n'est pas forcément une démarche en adéquation avec une vocation naissante, même parvenue à un stade prometteur. Le concours n'est pas un "must". Il existe d'autres solutions dans les secteurs public et privé ainsi que dans les autres pays, qui conviendront bien à certaines personnalités.

 

Dans le contexte des concours, l'élève potentiel se trouve clairement en situation de demande. Dans différents autres contextes, la situation est neutre : l'élève bénéficie simplement d'un service public, dans le contexte privé il est client. Tout particulièrement dans les domaines de l'architecture et du design, il peut rappeler qu'il est client si certaines dérives se produisent.

 

 

 

Autres types d'enseignements, méthodologies

 

 

Cela bouge beaucoup et dans tous les sens.

 

Il existe une demande et une offre pour des disciplines qui n'étaient pas abordées antérieurement. Produits naturels, cuisine des liants et des pigments, techniques cognitives, etc. Une véritable ébullition qui concerne un large public.

 

Le problème de l'enseignant est souvent de gérer l'attente de l'élève car au-delà des apparences, des mots passe-partout un peu lénifiants comme "civilisation des loisirs", "cours du soir", etc., il s'agit souvent de passions longtemps refoulées, parfois devenues impérieuses. Comment leur donner forme ?

 

La théorie ne semble pas toujours en phase avec l'évolution de la civilisation. Il était encore possible de décréter "je fais de la méthode Martenot" dans les années 80-90. C'est devenu plus difficile. La demande de qualité et de contenu est plus importante. Et ce changement est sûrement une bonne chose.

 

Mais qu'entendait-on par ces mots, "je fais de la méthode Martenot" ?

 

 

Focus sur la méthode Martenot

 

La méthode Martenot, initialement conçue pour l'enseignement de la musique a été transposée dans d'autres domaines artistiques.
Plusieurs "ateliers Beaux-Arts" se réclamaient de Martenot dans les années 1990, ceci en relation avec la dimension ludique voire même « loisirs » (sic) de leur enseignement.



Deux citations du livre de Maurice Martenot et Françoise Déhan (p. 7) :

« Ici, il importe bien plus de sentir, puis de ressentir, que de comprendre. »

« Parce qu'en faisant appel à l'imagination créatrice, qu'il s'agisse d'imaginer des lignes, des couleurs, des mouvements sonores ou des gestes d'expression plastique, on éveille l'une des plus enrichissantes facultés : l'une des joies les plus profondes, celle de créer. »

Ajoutons que dans cette méthode, les difficultés sont sériées de sorte à identifier la source du blocage général d'un élève en retard, par exemple. Cette méthode est essentiellement scolaire.

 


Mais il existe un présupposé cognitif derrière ce choix pédagogique : il existerait un « circuit » sensoriel et un autre « circuit », celui du raisonnement. Maurice Martenot fait d'abord appel au premier (cf. première citation), sans oublier l'autre mais le concept sans doute le plus notable semble la dichotomie entre les deux apprentissages et les deux « circuits ».
 


La méthode implique des recours à des « renforcements » qui renvoient aux expériences réflexologiques du début du XXème siècle et à leurs prolongements comportementalistes. Il ne faut sûrement pas sous-estimer une possible froideur dans les présupposés cognitifs ou dans la pédagogie de cette méthode.


De plus, apprendre à jouer d'un instrument - bien davantage que manier la brosse -, n'est-ce pas apprendre à sentir, ressentir, réfléchir et créer simultanément et instantanément, dans un mouvement cognitif global impliquant une vaste série de schèmes beaucoup plus imbriqués que ceux que Martenot prend pour bases ? La sensibilité, l'arc réflexe, la mise à plat des difficultés, d'accord, mais ne s'agit-il pas ici d'une démarche possiblement réductrice et de plus, fondamentalement scolaire et adapté à un autre art ? Peut-on transposer cette méthode dans le monde des adultes ou celui des loisirs ? Les auteurs n'ont aucunement prétendu à cela.

 

Quoiqu'il en soit, l'assimilation pure et simple de la dimension ludique ou de loisirs d'un enseignement à des éléments de la méthode Martenot pourrait constituer une trahison du propos des auteurs.

 


Méthode Martenot
Maurice Martenot & Françoise Déhan
Magnard 1979
 

 

Cerveau droit et cerveau gauche

 

Quelques années après l'émergence de la méthode Martenot, d'autres auteurs, enseignants et intervenants mettent en avant la méthode dite "du cerveau droit".


Ce n'est pas une méthode aussi globale que celle que proposait Martenot, bien que la part théorique s'inscrive tout à fait dans la même lignée. On y met en scène la même dichotomie entre d'une part sensibilité, spatialisation, globalisation, etc., et d'autre part raisonnement, langage, logique, etc. L'un des problèmes liés à cette théorie réside précisément dans ces "etc." qui ont ouvert la voie à des interprétations parfois plus que discutables.

 

Mais la nouveauté principale, par rapport à la méthode d'enseignement Martenot, semble qu'elle apporte certaines précisions pratiques et une efficacité réelle, au contraire d'une démarche d'ensemble incluant des perspectives plus ou moins comportementalistes.

 

 

Il est vrai que cela fonctionne remarquablement, particulièrement dans le domaine du dessin. D'ailleurs, la démarche n'est pas nouvelle. Avant de prendre des traits scientifiques, elle a été mise à l'oeuvre en premier lieu et allègrement, par les impressionnistes. Dehors, la théorie de la perspective, les sfumatos calculés et convenus, l'anatomie qui ne parle ni des veines subitement gonflées, ni des visages brièvement empourprés, ni des ombres troublantes qui viennent jouer sur les corps et les vêtements des danseurs dans telle ou telle guinguette : je vois ce que je vois, je peins ce que je vois.

 

Le mouvement était radical et frappait très fort, très juste. Mais même à cette époque, il dépendait grandement de raisonnements extrêmement précis, d'inventions dûment méditées comme par exemple les Cathédrales ou les Nymphéas de Monet. Sensibilité et raisonnement étaient indissociables et le demeurent.

 

 

La théorie sur le cerveau droit est incontournable même si elle est discutable scientifiquement et artistiquement parlant - car oblitérer le langage et le raisonnement est aussi impossible que peu souhaitable passées les premières semaines d'apprentissage. Elle fournit une méthode d'excellente qualité et bien contemporaine, mais manifestement, elle ne peut que s'inscrire dans une démarche pédagogique plus vaste.

 

 

 

Réalité actuelle des enseignements non professionnels

 

Il est difficile de la décrire tant elle présente de facettes. La tendance globale des cours "qui marchent" semble axée sur trois éléments prégnants :

* une écoute accrue de la sensibilité de l'élève. Un cours d'arts plastiques n'est pas une leçon de solfège ou de mathématiques, cela semble de plus en plus compris.

* la présentation et l'initiation à des techniques plus variées, de manière plus détaillée que dans le passé, qui commencent à être prises au sérieux par tous.

* une demande de plus en plus importante et surtout de plus en plus précise. Certains cours sont réellement désertés, d'autres affichent complet. Une meilleure adaptation à la demande semble nécessaire.

 

 

Retour début de page 

 

Communication