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Les terres de Sienne  

 

 

 

 

Provenance, description, composition

Ces terres proviennent bien de la ville italienne éponyme, mais aussi des Ardennes ! Elles sont à peine plus transparentes que les ocres et bien moins que la terre verte véritable.

En plus des oxydes de fer, elles contiennent du dioxyde de manganèse (lire l'article sur la famille chimique, pas tout à fait anodine, des pigments au manganèse). Les terres d'ombre en recèlent également et il n'est pas impossible de détecter visuellement la subtile parenté chromatique qui en découle - une note d'un gris sourdement verdâtre ou bleuâtre. L'argile est également présente mais en moindre proportion que dans l'ocre jaune ou rouge. Certaines sources signalent la présence d'oxyde d'aluminium, élément neutre.

Sommaire

Provenance, description, composition

Comportement (absorption, siccativité)

La Sienne naturelle

La Sienne brûlée

Toxicité

Emplois

La légende du bleu

Lecture conseillée : La terre de Sienne sur Pourpre.com

 

Comportement

Les terres de Sienne posent un problème en peinture à l'huile : testées et comparées à d'autres pigments, les "Sienne" battent tous les records d'absorption. Il faut pourtant éviter de les saturer d'huile lors du liage (réflexe naturel face à un pigment trop absorbant) car cela risque de poser le problème inverse. La réputation de transparence des terres de Sienne a peut-être été exagérée pour cette raison : un surplus d'huile rend la couleur plus transparente alors qu'après quelques tests comparatifs, le peintre peut se rendre compte du pouvoir couvrant quand même assez puissant de ces pigments (dépassé cependant par les ocres). De même, la saturation d'huile au liage pourrait être à la source de la réputation de médiocre siccativité du pigment. En fait, celui-ci est siccatif pour l'huile, contenant de l'oxyde de manganèse, mais il est beaucoup plus absorbant que, par exemple, les terres d'ombre qui en contiennent également. C'est ce déséquilibre qui rend sa manipulation relativement malaisée au liage (voir facteur absorbant et facteur siccativant). Il faut en effet trouver la "juste quantité" des ingrédients.

Certains fabricants de peinture en tubes y sont parvenus, mais ils ne sont pas si nombreux que cela. Nous avons pu constater quelques anomalies.

 

Deux variétés de terres de Sienne sont connues :

* la naturelle (voir ci-dessus). Sa beauté la rend suffisamment indispensable pour qu'elle demeure très présente sur les palettes malgré les problèmes de liage. Elle a quelque chose de délicieusement raffiné, discret, séduisant. Il est difficile d'y renoncer, et c'est la raison pour laquelle elle continue à être utilisée malgré les inconvénients qu'elle implique.

Le peintre souhaitant l'utiliser en peinture à l'huile a intérêt à se méfier des embus (employer un médium brillant comportant par exemple de la résine dammar).

Certaines sources déconseillent l'empâtement pour cause de risque de craquelure. Nous n'avons pas expérimenté le phénomène, mais de toute manière, étant donné les caractéristiques particulières d'absorption - et le risque de différentiel qu'elles impliquent - il est certain que le dépôt en relief de Sienne naturelle ne semble pas forcément indiqué pour tous les cas. L'emploi en glacis est certainement le plus aisé.

Pour le reste, elle semble avoir une assez bonne tenue dans la durée - à moyen terme au moins.

Son utilisation pour les carnations n'est vraiment pas malvenue.

* la variété brûlée (voir ci-contre). Elle contiendrait 30 à 48% d'oxyde de fer rouge seulement car elle serait encore plus chargée en dioxyde de manganèse que la Sienne naturelle.

Elle pose le même problème d'absorption excessive que la Sienne naturelle.

Elle est plus rouge que l'ocre rouge qui est lestée d'argile.

Certains auteurs souhaitent voire en elle le plus lumineux des bruns. Ils avancent que la terre de Sienne naturelle doit être cuite à haute température pour obtenir la variété brûlée. Nous nous permettons de mettre en doute cette affirmation. La Sienne brûlée n'est pas vraiment brune mais plutôt rouge ou rousse, c'est du moins la constatation que l'on peut faire en la comparant avec n'importe quel oxyde de fer brun. Il est très possible qu'une cuisson à haute température ait été pratiquée dans le passé, donnant effectivement un résultat plus brun.

Nous avons effectué plusieurs tests consistant à calciner de la Sienne naturelle à l'aide d'une simple casserole et d'une cuisinière. Le résultat obtenu est proche de la Sienne brûlée du commerce quoiqu'un petit peu plus froid. L'origine du pigment, extrait en tel ou tel point de la région de Sienne, pourrait faire varier la composition de ce matériau, sa teinte à l'état naturel et à l'état calciné. Au vu du résultat de l'expérience, il ne nous paraît en tous cas pas certain qu'une calcination à haute température soit forcément indispensable. Nous réservons cependant tout diagnostic définitif à des temps ultérieurs. 

 

Toxicité

Aucune toxicité n'est signalée concernant ces pigments.

La quantité de manganèse n'est pas réputée suffisante pour induire un quelconque effet nocif. Cependant, il n'est pas à exclure qu'une exposition répétitive puisse provoquer des réactions biologiques. On s'inspire là de données concernant les terres d'ombre. Cliquer ici.

 

Emplois

Leur utilisation en peinture à l'huile et a tempera est ancienne.

Leur usage à fresque, à l'intérieur ou à l'extérieur est éprouvé de longue date.

En usage décoratif, la Sienne naturelle peut être employée comme patine pour altérer une couleur, la vieillir.

 

La légende du bleu

La Sienne brûlée, mêlée au blanc en peinture aqueuse, donnerait selon certaines sources (non confirmées) des bleutés intéressants. Peut-être existe-t-il en effet un blanc bien particulier entrant en réaction avec la Sienne brûlée. Il est possible aussi qu'une Sienne vraiment très chargée en manganèse puisse accentuer cet effet, mais nous ne disposons d'aucun témoignage précis.

Toute personne ayant constaté un véritable bleuissement lors d'un mélange de Sienne brûlée avec du blanc est cordialement invitée à nous en faire part.

--> une piste possible, de l'ordre de la confusion : l'oxyde de bore combiné à des oxydes ferreux produirait bien un bleu lors de la cuisson de glaçures. Il faut noter aussi que le calcium, très présent parmi les blancs naturels, s'associe naturellement très facilement avec le bore comme dans le minerai de colémanite et que le point de fusion des deux métaux est particulièrement bas. Une sorte de blanc de Meudon chauffé en présence de terre de Sienne - ou d'un autre minéral ferrugineux - a pu donner des effets bleus, mais nous ignorons dans quelles conditions précises. De toute façon, il ne s'agit pas ici de peinture.

--> une autre piste, sans doute plus sérieuse : il semblerait que la terre blanche de Nocera Umbra (ville italienne située en Ombrie) puisse être mêlée avec des ocres de la région pour obtenir un effet de bleu. Enquête en cours.

Du nouveau ! --> lire le chapitre X des Dialogues de Dotapea, L'ocre bleue.

Scoop ! --> lire le chap. XXXIII, "Ocre bleue : la solution ?"

 

 

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