Navigation thèmes

Pigments, couleurs

Courr. des lecteurs

Substrats, supports

Liants et procédés

Procédés de dessin

Sculpture

Outils

Produits auxiliaires

Concepts phys-chim

Concepts techniques

Réseau ArtRéalité 

Qui sommes-nous ?

Sites amis

- LaCritique.org

- LEntrepot.fr

 

 

 

 

 

 

Navig. page/section

Préc./Prec.
Sup./Above

_____

 

Sous cette page

_____

 

Pages soeurs

Blancs de synthèse
Terres blanches

_____

 

 

Copyright © www.dotapea.com

Tous droits réservés.
Précisions cliquer ici

 

Les terres blanches

English version

 

 

 

Les marnes (blanc de Meudon, d'Espagne, etc.)

Elles sont aussi appelées blancs naturels, blancs de craie ou marnes blanches. Elles sont utilisées pratiquement partout et depuis toujours, traitées ou non (on mentionne des traitements à la salive à Vanuatu et en Terre de Feu), pures ou non (en mélange à du riz, des excréments animaux, etc. en Afrique et ailleurs, ou bien sur à l'aide de liants et produits occidentaux classiques ou contemporains).

Sommaire

Les marnes (blanc de Meudon, d'Espagne, etc.)

Qu'est-ce qui les distingue de la poudre de marbre ?

Dégraisser une matière avec une terre blanche

Le kaolin

Le blanc de coquillages

Le blanc d'ombre

Surtout, elles ont été utilisées tantôt comme support pour véhiculer la couleur - façon pastel -, tantôt pour éclaircir, nuancer des couleurs, parfois pures pour tracer du blanc (souvent sur le corps, parfois combinées à des substances grasses), tantôt comme bases simples pour la fabrication d'enduits, ou encore comme apports de carbonate de calcium dans le domaine des arts du feu.

Attention : elles ne sont pas a priori moins toxiques que d'autres pigments parce qu'elles sont naturelles.

 

Les éléments naturels que l'on trouve dans les terres blanches (les marnes calcaires) sont

* deux métaux alcalinoterreux : le calcium - composant majeur des chaux et des marbres, principe fondamental des craies et des terres blanches sous sa forme carbonatée (voir calcite) - et, dans des proportions variées, le baryum.

* le silicium, un non-métal, et d'autres éléments (voir Talc).

 

Les blancs "synthétiques" (une appellation discutable) les plus proches, blanc de baryum, de lithopone, de silice, etc., sont aujourd'hui les produits d'un traitement chimique ou d'une extraction suivie de traitements simples à partir des marnes naturelles.

Tous ces pigments (sauf le blanc de silice en principe) peuvent éventuellement contenir du soufre non-moléculaire. Attention aux incompatibilités.

 

Une partie seulement des terres blanches est utilisée à l'état naturel et assez massivement dans la plupart des régions du monde contemporain. Il s'agit en Europe 

* du blanc d'Espagne, utilisé pendant la Renaissance pour la préparation des toiles mais aussi en peinture décorative, pour la fabrication du mastic de vitrier et dans le domaine des arts du feu, En fait, les usages du blanc d'Espagne sont assez nombreux.

* du blanc de Meudon, de Toulouse ou de Champagne (Troyes) - voir absolument Marnes, huiles et poisons in Gesso - histoire et fabrication et photo ci-dessus. La carrière de Meudon n'est plus en exploitation aujourd'hui. Elle est devenue un site classé.

Lectures conseillées :
Le blanc de Meudon sur Pourpre.com

Informations historiques site de la Mairie de Meudon

Ces blancs sont des craies calcaires. Ils sont de manière générale très nettement alcalins et de compositions relativement semblables.

Ils sont argileux (siliceux/alumineux) quand ils sont de mauvaise qualité (durs).

Ils ont été largement utilisés en détrempe, en mélange à la caséine, à la chaux, aux gélatines, en décoration intérieure ou extérieure. Ils sont souvent grisâtres et doivent généralement être associés à des blancs plus purs (lithopone, titane, zinc).

Leur transparence, lorsqu'ils sont combinés à l'huile, permettrait selon certains leur emploi massif comme "charge transparente", comme épaississant. Le résultat de nos tests n'est cependant pas à la hauteur de ces affirmations, pas plus que les différents témoignages que nous avons recueillis. Un emploi massif donne en effet une matière très opaque, grise et manquant horriblement de "plasticité" : les reliefs s'étalent, se mêlent et finissent par former un empâtement indistinct totalement arrondi. On reconnaît en cela l'action typique du calcium dans certains états. Ce métal alcalinoterreux peut réagir puissamment avec l'ester qu'est l'huile de lin (voir saponification). L'usage en glacis léger pourrait peut-être s'avérer un peu plus intéressant mais seules les peintures sans corps gras tels que les badigeons par exemple donneront des résultats durables avec ces pigments. On peut aussi envisager l'acrylique.

Comme nous le verrons plus bas, ceux-ci sont à prendre comme des dégraissants en puissance.

On nous signale une utilisation très particulière du blanc de Meudon (ou autres terres blanches) : voir Gros blanc

Enfin, dans le domaine des arts du feu, les barytes sont utilisés comme apport de baryum, les calcites (craies) comme apports de calcium.

 

Qu'est-ce qui les distingue de la poudre de marbre ?

La composition chimique est très sensiblement la même (calcite plus quelques autres éléments). La différence réside

* dans leur formation. Le marbre a subi des pressions métamorphiques. Les craies seraient plutôt des alluvions (information non confirmée). En tout cas elle n'ont pas subi une telle transformation suscitant une cristallisation.

* dans leur structure, à cause de cette différence de formation. Notamment, le marbre est dur, imperméable et cristalloïde alors que le blanc de Meudon n'est qu'un agglomérat colloïdal très fragile de petites particules. La poudre de marbre est essentiellement une charge (lien), les terres blanches sont des pigments. Propos à moduler notamment en fonction de la teneur en silice et de la structure plus ou moins cristalline de la terre blanche concernée.

Voir La poudre de marbre

 

Dégraisser une matière à l'aide d'une terre blanche

Un témoignage pour commencer. Il s'agit d'une recette donnée par un peintre faux-marbrier.

Pour dégraisser une peinture glycérophtalique, appliquer par-dessus au chiffon ou à l'éponge du blanc de Meudon pur, sans liant. Laisser agir une nuit puis laver. De cette manière, la surface pourrait, nous a-t-on dit, être peinte avec n'importe quelle peinture à l'eau.

[L'usage de ce procédé nous a été confirmé
par un lecteur qui ajoute quelques variations
supplémentaires. Le courriel est lisible  ici]

De fait, nous découvrons que dans différentes techniques décoratives, les marnes naturelles sont employées pour dégraisser différentes surfaces - notamment peintes à l'huile -, parfois combinées à de l'alcool à brûler, susceptible de faciliter l'application du pigment. Nous conseillons un alcool plus pur (éthanol à 95%, alcool à vernir de bonne qualité) de sorte à ne pas trop altérer la surface avec les dénaturants. L'avantage de l'alcool est de s'évaporer assez vite et d'attaquer beaucoup moins les graisses que d'autres produits.
Il s'agit, sur le plan chimique, de saponifier un ester gras à l'aide d'une substance alcaline. On obtient ainsi superficiellement des matières séparées (acides et alcools) qui ont grand peine à se reconstituer en corps gras.

Pour obtenir exprès une couche qu'il sera aisé de retirer localement pour créer certains effets, on saupoudre de blanc de Meudon une surface peinte à l'huile (sèche), puis on applique directement de la peinture à l'eau. C'est quand même un traitement de choc pour la couche d'huile.

Tous ces procédés évoquent le foulage réalisé avec la terre à foulon. De fait, celle-ci semble également utilisée en peinture décorative pour dégraisser les surfaces.

 

Le kaolin

Le kaolin, silicate d'aluminium se présentant sous forme de roche tendre, est utilisé de par le monde depuis au moins cinquante mille ans (source Anne Varichon) comme pâte pigmentaire (masques, maquillages), mais son emploi en peinture - y compris décorative - demeure extrêmement minoritaire. En Europe, il aurait servi de charge pour alléger le pouvoir couvrant de certains pigments (voir épaississants colorés).

En tant que pigment, il ne vaudrait rien avec les liants gras (huile, oeuf, etc.), probablement à cause des temps de séchage qui lui laissent l'occasion de démontrer qu'il a tendance à ne pas se mêler au liant et... tombe, ce dernier ne le freinant pas (voir Pâtes, charges et agrégats). Peut-être cette tendance peut-elle être compensée à l'aide d'adjuvants adaptés, des cires par exemple.

Il aurait cependant tendance à faire écailler toutes les peintures. Néanmoins, il est réputé donner de bons résultats avec la caséine et la gomme arabique. Avec la gomme arabique, il pourrait supporter une concentration assez forte (2/3 par rapport à l'eau gommée, en volume, ce qui est considérable). Information non confirmée.

 

Le blanc de coquillages

Produit à partir de coquillages réduits en poudre (la conque notamment), ces pigments ont été utilisés tels quels en Inde puis en Chine et au Japon ou bien, en différents lieux de la planète - dont l'Égypte ancienne - sous forme calcinée, à l'instar d'une chaux et utilisés comme celle-ci à fresque.

Un emploi comme fixatif pour teinture est également mentionné en Chine au XIIème BC tandis que l'usage de coquilles ou de coquillage est avéré en Amérique et en Afrique pour la peinture corporelle.

La coquille d'oeuf, elle, n'est pas exactement un blanc. Elle est traitée dans les épaississants colorés.

 

Voir aussi Les blancs, Badigeon, Foulage, terre à foulon.

Dotapea ne dispose que de quelques témoignages guère probants à ce jour (n'hésitez pas à nous écrire). Nous conseillons la lecture du merveilleux ouvrage "Couleurs, pigments et teintures dans les mains des peuples", par Anne Varichon.

 

Le blanc d'ombre

Dans un liant ordinaire, huile ou acrylique ce n'est pas un blanc mais une charge. Il en est largement question au long du chapitre XXXIII des Dialogues de Dotapea. Cliquer ici.

 

 

Retour début de page 

 

Communication