Le méthanol et l'alcool à brûler
Il est aussi employé comme simple dénaturant de
l'éthanol
* dans l'alcool à brûler (voir
ci-dessous)
* dans les alcools
à vernir et autres alcools, en association avec d'autres dénaturants.
Il est liquide et très odoriférant. Il s'évapore très
facilement, ses vapeurs ayant tendance à se répandre dans toutes les directions
car elles ont une densité proche de celle de l'air. D'où son emploi comme
dénaturant car il est infect.
Autre emploi, plus inattendu : celui de solvant de
l'aérogel.
Toxicité,
dangerosité
La volatilité du méthanol garantit une
relative innocuité lors de contacts avec la peau (laver simplement à l'eau
mais prévoir des protections avant manipulation : le contact répété peut
être dangereux - éviter absolument tout contact avec les yeux).
Il s'évapore
généralement avant d'être absorbé, sauf contact avec les yeux. Il est
inflammable et bien que généralement stable,
il est explosif dans certains cas (présence de diéthyle de zinc). Stockage
dans un endroit frais, contenants mis à la terre, bien loin des acides forts et
des bases fortes.
L'ingestion d'alcool à brûler est particulièrement dangereuse - pouvant être
mortelle - mais l'inhalation et le contact ne sont pas bénins non plus
notamment, nous dit-on (information non confirmée), parce l'éthanol - qui
s'évapore un peu plus lentement - prolongerait la durée de la mise en présence
de méthanol.
L'emploi fréquent d'alcool à brûler comme d'autres produits
contenant du méthanol pourrait provoquer de graves maux de tête ainsi que des
troubles visuels (on mentionne même la cécité). Nous avons recueilli un
témoignage vers 2002 qui correspondait exactement à cette description. Un
témoignage, c'est peu mais étant donné la documentation existant par ailleurs,
il y a lieu de surveiller ces points.
Un effet embryotoxique et fototoxique
du méthanol est
avéré chez l'animal. Le traversement du placenta est prouvé chez l'animal
ainsi qu'un effet tératogène, tandis que chez l'humain, le lait maternel est
un véhicule avéré (voir RepTox-CSST in
Références-Art et sécurité).
Conclusion : sans être extrêmes lors d'usages isolés, les effets de l'alcool à brûler sont plus
aigus et dangereux que ceux de l'éthanol pur.
Bien aérer le lieu de travail, bien reboucher les flacons et
surtout prendre des mesures de protection renforcée si vous devez employer souvent ce
produit. Le stockage en grande quantité nécessite des précautions
spécifiques. Voir Art et sécurité in
Références.
Mélange avec
l'éthanol : l'alcool à brûler
Le mélange éthanol + méthanol, l'alcool à brûler, est un
nettoyant remarquable, utile notamment pour détacher
le vinyle, l'acrylique
et différentes colles synthétiques,
mais aussi la gomme arabique, la peinture à
l'huile et les gélatines ainsi que différents corps gras et dépôts de saletés.
Il n'est pas une très bonne base pour la mise en solution de la
gomme laque car le méthanol qu'il contient a
tendance à corrompre intimement gomme et pigments. Il vaut mieux lui préférer de
véritables alcools à vernir.
On signale des alcools
à brûler "pharmaceutiques" dilués à 25% d'eau, de basse
qualité. Nous ne pouvons confirmer cette
information a priori douteuse car ne correspondant pas du tout aux proportions
annoncées par les fabricants d'alcool à brûler.
En général, ce produit est en effet constitué de 90% d'éthanol et de 5 à 10% de
méthanol.
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