Les
gélatines
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Il en existe de qualité alimentaire et de qualité
"artistique", si l'on peut dire. Le terme de
gélatine est en fait relativement flou. Pour certains, il désigne aussi bien la colle de peau que les
colles
de poisson et d'autres produits (dont la colle d'os
mais aussi la gelée de cerf asiatique, extraite des bois du
cerf, et d'autres variétés très nombreuses), tous provenant des la peau, des
sabots, des cornes ou des os animaux.
Les différences entre ces substances sont très importantes. Nous bouderons donc toute recette où le
terme de gélatine est employé sans autre précision ! Il en existe dans le
domaine de la peinture comme dans celui de la sculpture, car des gélatines
peuvent être employées pour prendre une empreinte et
servir de moule, voire même pour polir un métal, conjointement à un tissu (cf.
"patate" in Les abrasifs et les outils de polissage).
Les gélatines sont des substances protéiques,
mais contrairement aux caséines, plus solides, aux chaînes moléculaires plus
longues, elles ne contiennent que des
segments protéiques. Elles sont très majoritairement d'origine animale,
mais il existe au moins deux gélatines végétales, surtout utilisées en
moulage : l'alginate et
l'agar-agar.
Elles ne sont pas traitées dans cette section.
L'acétone,
le formol, l'acétate d'alumine et
l'alun
(qui a largement fait ses preuves en teinture notamment) pourraient servir d'imperméabilisants/insolubilisants pour les gélatines. Cependant, l'action de
ces substances pourrait être fragilisante. D'autre part, les gélatines
présentent des compositions variées pouvant offrir des réactions diverses à
ces produits. Le formol (inclus dans la gélatine ou badigeonné à sec) et l'acétone (à projeter sur la surface peinte) sont cependant conseillés par certains
auteurs, malgré la réserve toujours émise au sujet de l'accroissement de la
friabilité et... la dangerosité des telles opérations.
L'alun doit être incorporé au liant.
L'alcool
éthylique permet au contraire une remise en solution des gélatines, de
même que l'eau très chaude pour la plupart d'entre elles.
Cette
réversibilité
à l'eau constitue bien souvent un handicap important, tant en peinture
décorative qu'artistique. Dans les deux cas, les temps très humides, notamment
sous les latitudes européennes, peuvent
réellement provoquer des catastrophes picturales. Nous sommes quelques uns à l'avoir
constaté, mais il faut quand même préciser que ce n'est pas systématique. Il faut
cependant veiller aux conditions de conservation des travaux, au
moins autant que pour les peintures à la cire.
La gélatine d'emploi
"artistique" est en fait aujourd'hui réservée à des domaines
précis et limités : restauration, enluminure, enduction, collage et type de
peintures très particuliers (voir
La colle de peau comme liant).
Sa pureté est très déterminante. Certains auteurs affirment qu'une
gélatine sombre est toujours impure (information non confirmée). Il faut reconnaître
que les gélatines
alimentaires sont bien plus sombres que les autres.
Les gélatines se travaillent le plus souvent à chaud, exactement comme la colle
de peau de lapin, étant basées sur un même constituant commun : le collagène.
Certains auteurs reprochent aux gélatines leur manque d'élasticité, ce qui
a incité fabricants et peintres à leur adjoindre de la glycérine, agent
assouplissant généralement compatible avec les substances aux collagènes.
Malheureusement, cette adjonction a souvent été réalisée en proportions trop
importantes, ce qui provoque une altération de la viscosité de ces produits.
Note : une
gélatine qui a été humectée avant application pourrit très rapidement, perd son tirant et devient inutilisable.
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