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Les terres rouges  

 

 

 

Les terres rouges contiennent du fer et s'extraient à l'état naturel ou s'obtiennent par calcination artificielle des terres jaunes, oxydes de fer hydratés. Selon certains auteurs, l'ocre rouge aurait été employée avant l'ocre jaune (question, peut-être, de localisation géographique).

Selon Anne Varichon, le premier broyage attesté d'ocre rouge remonterait à 90 000 BC (Nazareth). L'emploi des terres rouges aurait en premier lieu trouvé un usage corporel. Paradoxalement, l'emploi de terres jaunes coïnciderait avec les premières calcinations de celles-ci, destinées à les faire rougir (voir calcination)  ! Faut-il y voir le souhait des artistes anciens, de pouvoir synthétiser une couleur qu'ils ne pouvaient plus trouver à l'état naturel, à cause, peut-être, de migrations ? La question reste entièrement ouverte.

Sommaire

Rouge vénitien, rouge indien, rouge anglais

Pigments à base d'oxyde de fer

- Calcination

- Association avec d'autres éléments

Sienne brûlée, rouge de Pouzzoles, d'Ercolano, de Falun, rouge Van Dyck, ocre de chair, macra, bol d'Arménie

La sanguine, l'hématite

Terres rouges en mélange, caractéristiques, utilisation

Rouge vénitien, rouge indien, rouge anglais

 

Le rouge vénitien, le splendide rouge indien ou encore le rouge anglais sont tous des rouges opaques très colorants.

Elles sont bien plus rouges que l'oxyde de fer rouge pur (rouge de Mars) ou l'ocre rouge, obtenus directement par cuisson de l'ocre jaune ou de l'oxyde de fer jaune, "jaune de Mars".

Ces terres qui n'en sont pas toujours véritablement sont cependant très permanentes.

Le vénitien est aujourd'hui parfois de fabrication synthétique (ce serait un "sulfate ferreux" adjoint de peroxyde de plomb - un archaïsme - pour certains fabricants, dénué de peroxyde de plomb selon d'autres). Un célèbre fabricant italien propose un rouge vénitien nettement plus naturel, fait de trois terres : une jaune, une rouge et une brune. C'est probablement la meilleure formulation.

 

Le rouge anglais, en tant que pigment, est aujourd'hui chez les fabricants une sorte de "synthèse à base de terres et d'autres minéraux" si l'on peut se permettre cette expression. Typiquement, c'est un oxyde de fer rouge adjoint d'aluminosilicate de sodium polysulfuré, c'est à dire de... bleu outremer (lapis) ! D'où son aspect assez violacé. Certains fabricants prétendent se contenter d'un simple oxyde de fer rouge, mais étant donné la couleur obtenue, il est permis d'en douter. Il est probable qu'un violet de Mars ait été discrètement adjoint, si ce n'est un bleu outremer.

Mais il existe un tout autre "rouge d'Angleterre". Il s'agit d'un abrasif utilisé jadis par les lapidaires. Trop colorant, il fut remplacé par la potée d'étain, elle-même remplacée à son tour par différents produits. Le rouge d'Angleterre avait-il la même composition et la même origine que le "rouge anglais", si l'on peut poser la question de cette manière ? Ce dernier était-il non pas un pigment, mais une couleur à proprement parler, c'est-à-dire par exemple la teinte d'un objet volontairement coloré au rouge d'Angleterre,  like dyied wood for instance (*) ?
Tout cela est plausible, mais nous ne saurions le garantir pour le moment.

Lecture conseillée : Le rouge anglais sur Pourpre.com

 

Le rouge indien est très proche du rouge anglais, à tel point qu'il est difficile de les distinguer selon les différentes fabrications. Certaines variétés sont réellement splendides : couvrantes, colorantes (probablement très chargées en oxyde de fer), mais d'un rouge affirmé. Une enquête sur ce pigment est en cours.

 

Dans l'ensemble, le terme de "sulfate ferreux", que l'on retrouve de-ci de-là dans les compositions de ces trois pigments, semble en réalité désigner l'ajout d'un bleu outremer (aluminosilicate de sodium polysulfuré) donnant la teinte rouge profonde, un peu violacée, qui caractérise ces pigments. Le rouge vénitien semble cependant un cas à part. Violacé dans les gammes non italiennes, il est plus terreux et probablement plus authentique dans les gammes... italiennes.

 

Pigments à base d'oxyde de fer

 

L'ocre rouge, le rouge de Mars (oxyde de fer pur) et la terre de Sienne brûlée ainsi que de nombreuses autres couleurs contiennent principalement un oxyde de fer naturel ou obtenu artificiellement par calcination (base Fe2O3).

Tous ces pigments contiennent de l'oxyde de fer débarrassé de la charge d'eau qui maintient le composé hydraté dans sa teinte jaune.

Ce qui les distingue du point de vue du peintre, ce n'est pas seulement la couleur. Le rouge de Mars, comme toutes les terres de Mars, dispose d'un pouvoir colorant extraordinaire, si intense que les fabricants l'associent avec des charges pour proposer des tubes de couleurs plus faciles à utiliser que le pigment pur. En ce qui concerne ce dernier, il existe trois moyens de l'employer  : 

* tel quel, pour former des aplats de couleur intense, sans transparence

* très dilué ou ajouté d'une charge incolore, en glacis

* en mélange avec une autre couleur. Il doit alors être dosé en quantités homéopathiques.

D'un point de vue chromatique, l'ocre rouge est assez subtil, à l'instar de son cousin jaune. Comme celui-ci, il peut avoir différentes qualités (RCLS, RFLES, RFL, etc.), cuit ou naturel, souvent en provenance du Vaucluse ou de la Nièvre (ocre de Puisaye).

La Sienne brûlée  (voir photo ci-dessus) est encore plus "sophistiquée", plus complexe par sa composition (lire l'article consacré aux terres de Sienne).

* Calcination

Ce procédé très simple date du paléolithique moyen (vers 40000 BC). Il pourrait s'agir du premier procédé de transformation chimique réalisé par un être humain.

La photo ci-contre montre en haut de l'ocre jaune à gauche et de l'oxyde de fer brun à droite, et les mêmes produits après cuisson dans le bas. Le détail du processus est expliqué dans l'article sur les oxydes de fer.

Dans cet article-ci, nous nous contenterons d'insister sur le fait que la calcination peut être réalisée dans une cuisine avec une simple casserole.

 

* Oxydes de fer associés à d'autres éléments

Bien souvent, les terres rouges naturelles, moins pures que le rouge de Mars, contiennent aussi de l'argile et d'autres ingrédients comme le manganèse. Il existe donc des variétés finalement assez différentes tant par leurs teintes que par leurs comportements et donc par leurs emplois. Les savoirs traditionnels concernant les terres locales sont souvent d'une grande pertinence car ils bénéficient d'une expérience humaine de durée incomparable.

 

Sienne brûlée, rouge de Pouzzoles, d'Ercolano, de Falun, rouge Van Dyck, ocre de chair, macra, bol d'Arménie

 

Terre de Sienne brûlée -> voir terres de Sienne.

Le rouge de Pouzzoles (terra rosa de Pozzuoli), du nom d'un ville proche de Naples est une ocre jaune légèrement calcinée, moins rouge que l'ocre rouge. Une synthèse nommée orange de Mars ressemble un peu à cette couleur.

Le rouge d'Ecorlano (Italie) est un peu plus rouge.

Le rouge de Falun (ville de Suède dotée d'un gisement) est nettement plus sombre sans être brun. Il semble plus ou moins violacé (voir violet de Mars). Pourtant, il contient du cuivre. Appelée Falurîd (littéralement rouge de Falun), cette couleur de très bonne tenue est extraite depuis le XIIIème siècle et utilisée pour la décoration extérieure.

Le rouge Van Dyck est une variété sans particularités spécifiques majeures que nous ne citons que pour mémoire. Plus claire et plus rouge que le brun Van Dyck, il pourrait s'agir d'une sorte de variante.

L'ocre de chair ou teinte chair est censé offrir des carnations roses d'un goût discutable. C'est typiquement un ocre rouge mélangé à du blanc (opération réalisable par un débutant). A ce sujet lire l'article La carnation du glossaire.

Le rouge macra proviendrait d'une terre rougeâtre. Tout ce que nous savons à son sujet et qu'il était l'un des trois rouges employés au moyen-âge pour peindre les enluminures (les deux autres étant le cinabre et le minium - voir vermillons). Toute information sera la bienvenue.

Le bol d'Arménie --> lire l'article du glossaire.

 

La sanguine, l'hématite

 

La sanguine est traitée dans un article séparé.

L'hématite est référencée dans le glossaire ainsi que dans l'article consacré aux oxydes de fer.

 

Terres rouges en mélange, caractéristiques, utilisations

 

En association avec un bleu outremer, ces terres donnent des violets et des mauves impurs, des bruns intéressants, gagnant à être rehaussés de blanc. Pures et adjointes de blanc, elles donnent de joyeux roses saumon utilisés depuis longtemps.

Les couleurs dérivées de l'oxyde de fer rouge sont très permanentes, non toxiques et utilisables à l'extérieur : elles résistent aussi bien que les oxydes de fer jaunes.

Comme ceux-ci, elles sont utilisées en dorure : elles servent de sous-couche devant recevoir une feuille d'or qui sera brunie par polissage (voir agate).

 

Lire aussi Terres jaunes.

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(*) "Comme du bois teint pas exemple". Pour revenir au corps du texte, cliquez sur le bouton "Précédent" de votre navigateur.

 

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