C'est plus une potée de plomb
qu'une potée d'étain car le métal saturnien y domine largement.
Il s'agit bel et bien de
stannate de plomb pulvérulent (putty powder) ou plus
précisément de peroxyde
d'étain mêlé d'oxyde de plomb.
La potée d'étain est toxique.
Elle a initialement servi à produire des "faïences à grand feu" comme
agent fondant.
A part son utilisation marginale dans le blanchiment des glaces et les
couvertes "à l'ancienne", sa vocation s'est progressivement restreinte aux
traitements à froid. Un emploi typique : le polissage et le lustrage de
matériaux comme les gemmes, le verre, les métaux, le granit et les pierres
demi-dures comme le marbre.
Elle est plutôt employée en mélange avec une graisse ou une huile imbibant
un tissus, un tampon, un feutre parfois monté sur un tour.
Utilisée notamment par les tailleurs de gemmes, la potée d'étain a du
en tuer plus d'un. Des industriels (Baccarat particulièrement) s'en sont
inquiétés durant les années 1890 et l'ont remplacée par un mélange dilué
dans de l'acide métastannique (2/3 d'acide pour 1/3 de potée). A ce sujet,
le compte-rendu du Dr Schmitt, médecin de la cristallerie de l'époque, ne
semble guère rassurant pour le lecteur du XXIème siècle (lire
le document du CNAM-CNUM).
L'acide oxalique
ou un mélange de cet acide et de son sel potassique sont aujourd'hui
employés comme substituts à la potée d'étain. Celle-ci demeure cependant
utilisée par des restaurateurs (cf. restauration des marbres de l'Opéra
Garnier, à Paris).
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