Elément
métallique
Pb.
Peinture et plomb
--> Voir incompatibilité
soufre/plomb,
siccatifs de l'huile,
toxicité.
Lire également
« Khôl : les vertus protectrices
inattendues du plomb »
in section Hi-tech.
La toxicité des différentes formes
oxydées de plomb utilisées en peinture n'est plus à prouver. Certaines
administrations, dans tous les pays, en ont bien pris conscience.
Ce thème est abordé dans la section des
siccatifs et dans le chapitre consacré à la
céruse.
Un autre aspect, plutôt surprenant
et méconnu du plomb, est évoqué dans un
passage à la fin de l'article La transmutation. Il s'agit de la
pérennité de ce métal.
Reste à évoquer différentes autres
aspects et emplois du métal de Saturne.
L'oxyde de plomb est utilisé pour réaliser des
glaçures depuis l'antiquité assyrienne (voir glaçure,
galène). C'est un fondant
de tout premier ordre (voir potée d'étain), encore très utilisé. Son comportement à la
cuisson est excellent, il donne des résultats brillants aux couleurs
pleines d'éclat et de subtilité. Son seul défaut sur le plan purement
technique est de se volatiliser à une température assez basse : 1200°C,
ce qui le rend utilisable pour certaines terres. Il a tendance a se
déposer progressivement sur les parois des fours.
Attention :
l'oxyde de plomb est toxique par inhalation, par ingestion et par contact.
Dans le passé, les cas d'intoxication ont été innombrables. Il est
hautement déconseillé de l'employer à l'état brut.
Il est théoriquement moins dangereux de se procurer
des frittes plombées qui sont en principe sans danger.
Qu'en est-il de la dangerosité d'une glaçure au
plomb ?
Elle n'est pas forcément nulle. Si la cuisson s'est opérée au dessous
de 1000°C - comme c'était probablement le cas chez les Assyriens - ou si
la quantité de plomb est trop importante, le risque est accentué. Ce
risque, décrivons-le : la glaçure risque de se dissoudre légèrement en
présence d'acides même faibles, ce qui pose un réel problème pour l'usage
alimentaire.
Nous ne souhaitons pas adopter le ton rassurant
de certains auteurs. Le plomb pose un vrai problème de santé publique.
Il est encore très présent autour de nous et des générations y
ont été largement exposées. Quand on sait que la problématique
médicale des métaux lourds a ceci de commun avec celle des rayonnements radio-isotopiques qu'il y a dans les deux cas accumulation irréversible
d'un potentiel nuisible, l'argument de la quantité soi-disant
"faible" et négligeable ne vaut tout simplement pas un clou. Il
est important de garder à l'esprit que les sources d'empoisonnement dans
le monde moderne sont
multiples - et souvent furtives - à l'échelle d'une vie.
On nuancera cependant ce discours en ajoutant que dans un lointain
passé, le plomb était moins présent dans la vie de tous les jours et qu'il
a indéniablement constitué un remède à certaines infections comme l'a
prouvé Philippe Walter (C2RMF, médaille d'argent du CNRS en 2009). Un
article de la section Hi-tech est consacré à cette découverte.
Lien.
Dans des conditions optimales plus théoriques
que réelles, une glaçure au
plomb pourrait peut-être s'avérer anodine pour un usage alimentaire,
c'est tout ce que nous pouvons dire car une grande prudence s'impose.
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