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Les "oxydes", colorants et composants des arts du feu

 

 

 

Les couleurs nommées usuellement "oxydes" sont celles qui, parmi l'éventail des pigments naturels ou synthétiques, peuvent supporter une cuisson à haute température. Elles sont donc utilisées dans tous les arts du feu, notamment pour colorer la terre (engobe), l'émail ou le verre.

Il se trouve qu'elles sont toutes des oxydes métalliques.

Précisons que si les éléments présents dans les terres ne sont pas tous oxydés avant cuisson, l'apport d'oxygène dans le four entre 500 et 900°C a justement pour fonction de permettre cette oxydation.

Sommaire

Oxydes non pigmentaires

Liste d'oxydes colorants

Quelques produits naturels importants

Opacifiants

Influence de l'atmosphère du four

Interaction avec l'émail, rôle de la glaçure

Toxicité  : une parenthèse importante

 

Par ailleurs, la plupart des composants non pigmentaires - c'est-à-dire peu ou pas colorants - utilisés pour altérer le comportement d'une terre ou d'un verre à la cuisson ou modifier d'autres propriétés sont aussi des oxydes. Ces produits ne sont pas traités dans cet article mais dans les pages du glossaire. Comme ils ont souvent d'autres applications, nous avons essayé de grouper les informations sur leur emploi dans les arts du feu dans la dernière partie de chaque article.

En voici la liste :

* alumine

* oxyde de sodium

* de potassium

* de plomb (toxique),

* de calcium

* de baryum (matifiant),

* de magnésium

* de zinc

* de strontium

* d'antimoine

* de lithium,

* de bore.

 

Comme souvent dès lors qu'il y a cuisson, les résultats varient en fonction de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci, nous citerons bien sûr la nature de l'oxyde, mais aussi notamment la température et le temps de cuisson, la concentration pigmentaire, la nature de l'émail ou de la terre et l'atmosphère de la cuisson (les gaz présents dans le four), sans parler des conséquences des associations entre couleurs. Cela explique en partie la difficulté des arts du feu.

 

Liste d'oxydes colorants

Le nombre d'oxydes métalliques disponibles dans la nature pouvant être employés est assez limité, mais ils peuvent être associés pour former un éventail assez large.

Les "oxydes" se présentent le plus souvent sous la forme d'une poudre blanchâtre dont la couleur ne se révèle qu'après cuisson, exigeant de l'artiste ou de l'artisan une représentation mentale particulièrement délicate, par anticipation.

Note : une formule particulière, peu courante, doit être mentionnée : l'oxyde en granulés. Il permet de créer aisément des effets de taches.

Dans tous les cas, ces produits seraient mêlés d'un liant (gomme arabique ou autre, qu'importe, le liant est brûlé à la cuisson) permettant l'adhérence au biscuit après mouillage à l'eau. L'application au pinceau est courante, mais d'autres méthodes peuvent être utilisées : le trempage, la pulvérisation et tout ce qui peut venir à l'esprit.

La superposition est possible moyennant le respect du temps de séchage et bien sûr la compatibilité des substances mises en présence.

 

Voici les éléments métalliques utilisables (toujours oxydés). Les couleurs mentionnées dépendent de beaucoup de facteurs et ne sont spécifiées qu'à titre indicatif. Les paramètres de cuisson doivent être relevés dans les catalogues des fabricants.

* le fer, dont la teinte va du jaune au noir. La variété jaune a tendance à se transformer en rouge à la moindre cuisson par perte de H2O dès que 100°C sont atteints. On remarque cependant que des ocres siliceux parviennent à rester assez jaunes. Voir ci-dessous Puisaye et la page Oxydes de fer.

* le titane, beige lorsqu'il est associé au fer (lire l'article sur les titanes). Mélangé à l'oxyde de zinc, il pourrait favoriser l'apparition de cristaux lors du refroidissement des pièces.

* le cuivre, vert ou bleu. Utilisé cuit dès l'Antiquité égyptienne, il serait propice à la fusion de l'émail. Le carbonate de cuivre, considéré comme "pigment colloïdal", donne des rouges. Le sulfate de cuivre donne une couleur plus rompue et ne peut être cuit que sous certaines conditions

* le chrome, vert. Exemple : le vert émeraude dans sa formulation originelle.

* le chromate de fer, de couleur grise.

* le cobalt, bleu. Associé au carbone (carbonate de cobalt), il est homogène et d'un teinte subtile. Sans cela, il est franchement bleu, voire légèrement violacé. Associé au soufre (sulfate de cobalt), il donne des résultats impurs et ne peut être cuit que sous certaines conditions.
Dans le domaine de la porcelaine, le cobalt poserait de gros problèmes à la cuisson. Nous ignorons ce qu'il en est en verrerie, mais dans les autres disciplines, il est couramment employé sans problème notable - sinon son coût

* le nickel, gris brun pouvant donner des couleurs très différentes en association avec d'autres éléments

* le cadmium non sulfureux (CdO), de couleur rouge. Il est fritté puis broyé, comme le smalt

* le manganèse (dioxyde de manganèse). La coloration n'a pratiquement aucun rapport avec ce que l'on obtient en peinture. Il s'agit ici d'ivoires, de bruns-rouges (avec le plomb) et de violets (avec des émaux chargés de métaux alcalins). On utilise parfois le manganèse associé à un carbonate (CO3) pour obtenir une plus grande homogénéité. Lire l'article Manganèse du glossaire et la page Les manganèses dans Familles chimiques de pigments.

* le chrome, vert employé seul, rouge en association avec le plomb et le potassium (bichromate de potasse + plomb), brun foncé avec le fer.

* l'or, sous forme Au2O3 (sesquioxyde d'or) : employé notamment en verrerie, il donne une couleur rubis. La coloration des corindons que sont les rubis de Cassius est d'ailleurs due à la présence de cet or oxydé (découverte de Faraday, 1857).
--> Attention, une erreur a été détectée sur ce dernier point. Elle est en cours de correction

* l'antimoine, allant d'une sorte de jaune de Naples (avec le plomb éventuellement adjoint de nickel ou de titane ou avec le vanadium) à l'orangé suivant l'association que l'on lui impose. L'oxyde d'étain (lui-même opacifiant) est fréquemment employé comme stabilisant. Lire l'article Antimoine du glossaire.

* le vanadium (teinture de vanadium). Il donne une sorte de jaune de Naples en association avec l'antimoine.

TRÈS IMPORTANT : selon la masse en présence, particulièrement selon le type d'émail ou de verre, la couleur peut varier radicalement. Voir ci-dessous interaction avec l'émail.

Les versions sulfurées de ces pigments ont une teinte rompue.

La présence de carbonates accentue l'homogénéité des oxydes mais peut aussi en modifier radicalement les couleurs. Le carbone est souvent perdu lors de la cuisson.

 

Quelques produits naturels importants

Il ne s'agit pas de pigments, mais de terres aux couleurs réputées :

* le grès de Thiviers est principalement composé de silice (85%). Il est cependant légèrement ferreux, ce qui lui donne un aspect rose particulier (assez réputé) après cuisson. Voir grès.

* la Puisaye des potiers ou ocre de Puysaye, grés silicieux (50% de silice) chargé en oxydes de fer. Elle parvient à conserver une teinte tirant sur le jaune malgré la cuisson (qui devrait transformer les oxydes jaunes en oxydes rouges même à basse température).

Chers lecteurs, n'hésitez pas à nous faire connaître d'autres produits de ce type. Cliquer ici.

 

Opacifiants

La diminution de la transparence des pigments "oxydes" est opérée par des substances qui, employées seules, sont souvent blanches ou blanchâtres  :

* l'oxyde d'étain. C'est l'agent opaque le plus utilisé. Son efficacité est minorée par la présence de métaux alcalinoterreux et majorée par les métaux alcalins non alcalinoterreux

* le chlorure d'étain (utilisation pour le vitrail et la verrerie)

* le dioxyde de titane pur ou bien brut (rutile), c'est-à-dire mêlé d'oxyde de fer et rougeâtre

* le silicate de zirconium, se mariant bien à l'oxyde d'étain, est particulièrement résistant aux rayures et autres actions mécaniques.

 

Influence de l'atmosphère du four

Elle est déterminante.

Une atmosphère oxydante peut favoriser les tons chauds alors qu'une atmosphère "réductrice" accentuerait les couleurs froides. Cela suit une certaine logique : des éléments comme le fer ou le carbone, très courants, donnant un aspect chromatique plutôt chaud, sont éliminés lorsqu'ils ne s'oxydent pas, c'est à dire lorsque l'apport d'air est faible.

Noter qu'il est dangereux de modifier les paramètres d'aération sans tenir compte de leur influence sur d'autres phénomènes (lire passage in La terre, substrat, support).

 

Interaction avec l'émail, rôle de la glaçure

Le type d'émail employé est l'un des plus importants facteurs déterminant la couleur obtenue. Les oxydes sont généralement réactifs au plomb. Lire Deux types chimiques d'émaux principaux.

La glaçure est à peu près aux arts de la terre ce que le glacis est à la peinture : une épaisseur vitrifiée, certes, mais surtout un énorme gain de vivacité pour les couleurs. Cet émail donne une fraîcheur inouïe qui peut traverser sans encombre les siècles et même les millénaires.

 

Toxicité  : une parenthèse importante

Pigmentaires ou non, les oxydes peuvent s'avérer dangereux. On mentionne généralement le risque de silicose inhérent à l'emploi d'oxyde de silicium, très présent dans les produits, le saturnisme pouvant être entraîné par l'utilisation d'oxyde de plomb, les dangers plus immédiats de l'oxyde de baryum ou ceux, variés, impliqués par l'inhalation ou l'ingestion de cadmium, de manganèse, etc. Contrairement aux affirmations de certains auteurs, nous pensons qu'il serait très imprudent de croire que la plupart des autres oxydes sont anodins - tout particulièrement les autres métaux lourds qui constituent l'essentiel des oxydes pigmentaires !

Il est important d'éviter l'inhalation et le contact cutané, sans parler de l'ingestion (du sandwich à la cigarette, les vecteurs ne manquent pas dans un atelier).

 

 

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