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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 1/3

 

 

21/4/2011 - N.H.

Bauge : quelle enduction ?

 
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[Ce courrier a fait l'objet d'une intervention de Clothilde Bernair, spécialiste des techniques à la chaux, qui ouvre depuis peu une page Facebook consacrée à son entreprise, Sable rouge.

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Ce courrier n'est pas un texte anodin. Clothilde Bernair, répond brillamment sur un sujet peu courant : la bauge (voir note ci-contre) et son enduction.]

 

 

 

NH : J'essaie de faire un enduit à la chaux (de 1 à 3mm, plus quelques trous à reboucher) sur des murs de bauge plus ou moins dégradés par endroits.
Parfois l'enduit est parfait, tient et ne pulvérule pas. Ailleurs, il se fissure, se faïence. J'utilise de la fleur de chaux (donc aérienne) et comme liant, j'ai essayé un peu de ciment blanc (c'est déconseillé paraît-il), du sel d'alun, mais dans les deux cas, à certains endroits, fissures et faïençage apparaissent.

   

La bauge un mélange d'argile crue et de paille, synonyme selon l'Académie française de torchis. Le Robert fait référence au pisé, une substance un peu différente, caillouteuse et compressée.

Il s'agit de matériaux de construction relativement fragiles mais très efficients en termes d'isolation.

Leur emploi est ancien et largement répandu sur la planète.

 

 

 

 

 

 

 

Clothilde Bernair : La chaux étant elle-même un liant, il faut de la charge pour que ça ne fissure pas, soit du sable, soit de la poudre de marbre, soit du blanc de Meudon (ou du talc), ou alors travailler en couche très très fine. Le ciment blanc ne doit être mis qu'en petite quantité, pour éventuellement accélérer la prise, mais le ciment "bloque" l'enduit, ne lui permet pas de respirer, de plus il est beaucoup plus dur que la bauge, donc à éviter car risque de destruction de la bauge elle-même.

 

NH : Dernièrement, j'ai essayé la caséine (environ 8, 10% du volume de la chaux), mais cela rend la chaux très liquide (même en diminuant fortement la quantité d'eau) et provoque des coulures.

 

CB : C'est bien pour un "badigeon d'accrochage".

 

NH : Je suis un peu désespérée de faire et refaire, depuis près de 6 mois, certaines parties du mur.

 

CB : On peut toujours utiliser un fixateur pour fonds pulvérulents.

 

NH : 

1. Peut-on faire un enduit fin à la chaux sans sable qui tienne et ne se fissure pas ?

CB : Cela ne peut être fait qu'en passe de finition, très très fine. Moins les agrégats sont épais, moins doit être épaisse la couche de l'enduit

2. Je comprends mal à quel moment il faut "serrer" la chaux, peut-être est-ce la raison de mes malheurs.

CB : Le ferrage se fait quand la chaux commence à "prendre", donc quand elle ne colle plus à l'outil.

3. J'ai l'impression que certaines parties de la bauge ont été recouvertes de chaux à la caséine - elles sont très lisses et semblent indestructibles !

CB : La chaux, une fois carbonatée et l'enduit exécuté dans les règles, devient très solide.

Est-ce cela que vous voulez dire par "irréversible" à propos de la caséine ?

Emmanuel : La caséine est effectivement irréversible après quelques jours, en mélange ou non avec de la chaux. Mais cela n'explique pas la dureté que vous évoquez.

La chaux peut travailler très longtemps. Des siècles, des millénaires. Peut-être cette enduction est-elle simplement plus ancienne ou plus épaisse. A l'échelle géologique cela donne des falaises de marbre. Auriez-vous un photo à nous montrer ?

 

Clothilde, vous donnez par la suite des indications sur une préparation. Elle est à base 1) de chaux aérienne, 2) de sable en volume nettement plus important et 3) d'argile séchée en petite quantité, adjointe éventuellement de foin.

 

Elle est appliquée en deux couches avec un temps intermédiaire de quelques semaines. L'épaisseur compte pour définir cette durée. Sous toute réserve, un millimètre pourrait représenter très approximativement une semaine.

 

CB : L'étape du gobetis (projection initiale de l'enduit sur le mur) me paraît primordiale pour que cela tienne. Cela peut se faire à la main, avec une truelle, dans un mouvement comme au tennis, pour créer une accroche. Sinon, on peut toujours faire un crépi avec un rouleau à crépi à gros trous, pour le remplacer, mais l'idéal est de reboucher les trous, puis refaire une passe complète sur tout le mur avant son enduit de finition, et bien sûr, enlever ce qui doit l'être avant.

 

E : Merci Clothilde, merci NH.

 

 

Une question de contexte :

 

Pour les liants tels que la chaux, le ciment ou le plâtre et pour les enduits dont il est question ici, une charge joue un rôle solidifiant (voir Pâtes, charges et agrégat).

 

A l'inverse, pour une peinture, une application fine, une charge non liante aura tendance à appauvrir la couche picturale et à la faire fissurer.

 

 

 

 

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