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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 1/3

 

 

21/3/2011 - J.L.

Auteurs et ouvrages

 
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JL : J'ai consulté votre bibliographie et il manque un livre qui est encore plus concis et intéressant sur la technique que celui de Xavier de Langlais ; La technique du tableau de Marc Havel, aux éditions Dessain et Tolra.
Malheureusement il est très difficile à trouver.

Je le consulte beaucoup plus que celui de Xavier de Langlais car ses recettes se tiennent plus et d'après mon expérience ses mélanges de matières sont plus exacts et éprouvés.

Merci !

 

 

 

Ce dialogue fait suite à celui du 18, avec le même M. J.L.

S'agissant ici de méthodes prestigieuses, nous avons pensé que la contribution de Jean-Pierre Brazs pourrait apporter un éclairage sur ce sujet difficile.

In fine, Jean-Pierre nous offre une remarquable bibliographie.

 

 

Emmanuel Luc : Ouvrons la discussion à Jean-Pierre Brazs.

 

C'est vrai Jean-Pierre, ce livre de Marc Havel, que tu aimes bien je crois, est assez peu cité.

Du même auteur, Phénomènes physiques et peinture artistique (lien) demeure par contre plus référencé, mais il concerne une approche extrêmement spécialisée. Marc Havel était ingénieur chez Lefranc & Bourgeois. A ton avis, pourquoi, l'ouvrage de Xavier de Langlais, La technique de la peinture à l'huile (qui aborde aussi l'acrylique, lien) reste-t-il, et cela depuis longtemps, mieux perçu par les peintres ? Par son esprit ? Enfin, que dirais-tu de La technique du tableau de Havel et d'autres ouvrages à conseiller ?

 

 

 

 

 

Jean-Pierre Brazs : Jacques Maroger, élève de Louis Anquetin, entreprend des recherches sur les vernis et médiums avec l'aide d'un chimiste : Marc Havel.

 

E.L. : Oui. Cela reste tellement étrange que Maroger ait été élève d'un peintre comme Anquetin (voir illustrations ci-contre), même si celui-ci connut une "seconde période" caractérisée par un retour aux sources classiques.

J'espère que nous aurons l'occasion de reparler de lui.

Pardon pour cette digression.

 

J-P.B. : A la suite de Jacques MAROGER, A la recherche des secrets des grands peintres, Dessain et Tolra, 1986 (édition française du texte de 1948) qui est en fait un recueil de ses textes, si l'on regarde la chronologie des parutions des ouvrages de référence depuis l'après-guerre destinés aux artistes, nous avons :

* Jean RUDEL, Technique de la peinture. Que sais-je ?, PUF, 1950.13e édition corrigée, 1999.

 

* Xavier de LANGLAIS, La technique de la peinture à l'huile. Flammarion, Paris, 1959. Réédité en 1973.

 

* Marc HAVEL, La technique du tableau. Dessain et Tolra, Paris, 1974, 2e édition, 1979.

* Nicolas WACKER, La peinture à partir du matériau brut. Librairie La Porte Etroite, 1980. Éditions Allia, Paris, 1993.

 

* Pierre GARCIA, Le métier du peintre. Dessain et Tolra, 1990 (version complète et version abrégée).

 

* Patrice de PRACONTAL, Lumière, matière et pigment. Gourcuff - Gradenigo, Paris, 2008. (fait le point sur les « principes et techniques des procédés picturaux », très bien selon moi)

Très mal distribué mais on le trouve à la librairie du Louvre et chez Sennelier.

On retrouve les recettes de Wacker et Garcia dans les bouquins d'Abraham PINCAS (ils se succèdent comme enseignants à l'école des Beaux arts de Paris, d'où le côté très pédagogique).

Elle sont largement enrichies par des fiches techniques très détaillées, et par l'introduction de produits nouveaux (dont certains sont plus utilisés par les restaurateurs que par les artistes). Le discours d'introduction mystique sur l'art est discutable mais il y a dans l'un de ses livres (Le lustre et la main, Ensba, Paris, Erec, Puteaux, 1991. p. 299-352) un chapitre très complet sur le marouflage rédigé par Olivier NOUAILLE.

 

Evidemment il est difficile de comparer de Langlais (artiste et prof) et Havel (ingénieur proche des artistes).

Xavier de Langlais construit son livre sur une approche historique (de Van Eyck à nos jours) suivi de recettes qui ont l'inconvénient d'être essentiellement basées sur les produits Lefranc & Bourgeois, et sont parfois dépassées.

 

E.L. : C'est vrai. Cependant le style de XdL est toujours là. C'est chaleureux et incitatif à l'expérimentation. Je connais personnellement des peintres dont sa Technique de la peinture à l'huile a suscité la vocation. C'est ce que je trouve admirable dans cette oeuvre certes imparfaite.

J-P.B. :
Le bouquin de Marc Havel aborde plus les principes avec une grande rigueur. Son approche reste très pertinente sur les médiums, les émulsions, les vernis, etc.
Je pense que le livre de Xavier de Langlais est beaucoup moins intéressant que celui de Marc Havel mais il a été réédité et est donc simplement plus accessible.

 

E.L. : Comment est-ce écrit ? Est-ce "convivial" ?
C'est un point important. Par exemple François PEREGO (lien) est référentiel mais je ne pense pas qu'il ait suscité autant de vocations que d'autres auteurs. Ce n'est pas le profil de son Dictionnaire des matériaux du peintre, qui n'est autre qu'un excellent... dictionnaire.

 

J-P.B. : Quand j'ai entrepris de peindre (il y a plus de quarante cinq ans !) le seul bouquin utilisé comme manuel pratique était celui de Xavier de Langlais.

J'ai longtemps pratiqué ses recettes, jusqu'à me trouver limité par l'usage exclusif pour la préparation des médiums, des produits Lefranc-Bourgeois. Je n'ai découvert que plus tard le bouquin de Nicolas Wacker qui répondait mieux à mes préoccupations : partir le plus possible de matériaux bruts, comprendre les principes des formulations et préparer soit même ses médiums et ses émulsions. Je ne suis pas certain qu'un manuel technique crée des vocations. Je pense par contre qu'il peut les encourager parce qu'il donne les moyens techniques de s'approcher des résultats recherchés.

 

Marc Havel écrit en ingénieur ayant collaboré avec des artistes pour transmettre des connaissances acquises dans le domaine de l'étude des techniques historiques et faire comprendre les impératifs d'une construction rigoureuse du tableau. On peut en effet parler dans la mise en ouvre d'une construction visuelle, destinée à produire un effet visuel et d'une construction physico-chimique, destinée à assurer la stabilité de l'oeuvre : venustas et firmitas (auquel Vitruve ajoutait utilitas pour l'architecture).


De Langlais publie des « carnets d'atelier » réunissant (à la suite de l'approche historique) des recettes qu'il a expérimentées. Il est effectivement plus « convivial » parce qu'il partage avec ses lecteurs le même statut de praticien.


J'espère que je réponds à ta question.

 

E.L. : Mais oui ! Merci Jean-Pierre.

 

Je dirai aussi un mot pour l'ouvrage d'Anne VARICHON, Couleurs, pigments et teintures dans les mains des peuples (lien), qui n'a rien à voir avec un ouvrage pédagogique sur la peinture, mais qui a beaucoup à voir avec une approche décalée, susceptible elle aussi de faire naître des questionnements autour des techniques de la couleur, sur un champ très vaste.


Quant à Dotapea, ce travail est conçu aussi bien en direction de l'oeuvre qu'en direction du matériau en soi. Ce qui veut dire que si ce site parvient à faire naître un intérêt vers les domaines scientifiques, son objectif est atteint "aussi". C'est l'une des raisons pour lesquelles, comme dit en réponse au récent courrier d'un lecteur (lien), il y a fort peu de recettes sur Dotapea.

En effet, d'une part Dotapea n'a pas vocation à se substituer aux travaux d'auteurs que tu as cités ou qui sont déjà dans la bibliographie, d'autre part ce qui nous intéresse, à l'instar de certains cuisiniers contemporains comme Hervé This pour ne citer que lui, c'est pourquoi les choses fonctionnent de telle ou telle manière.

Au-delà, nous aimerions beaucoup susciter des expérimentations sur des bases aussi solides que possible, dans un champ très large qui est celui de l'art contemporain.

 

J-P.B. : Je pense comme toi que le terme « expérimentation » est fondamental. Certains traditionalistes sont les défenseurs dans le domaine artistique de techniques (et de formes) figées. Il est important aujourd'hui de comprendre des principes éprouvés à partir desquels peuvent être conduites des expérimentations. Cette compréhension passe comme tu le soulignes par une connaissance des mécanismes physico-chimiques à l'oeuvre et donc par des rapprochements entre scientifiques et artistes (comme le fait Dotapea).
L'autre versant du débat est le rapport que les artistes entretiennent avec l'industrie des « peintures et vernis » :

les artistes

* cherchent-ils une dépendance, en se dirigeant vers des produits « prêtsà l'emploi », relativement chers, dont l'industriel modifie parfois la formulation à l'insu du client, et qu'il est difficile de modifier pour les adapter à une pratique personnelle puisque les dosages et une partie des composants sont inconnus du client.

 

* cherchent-ils à maîtriser la formulation des produits en les préparant eux-mêmes et à moindre coût ?

E.L. : Oui, c'est au coeur du débat, ce Courrier des Lecteurs en est témoin.

Merci Jean-Pierre !

 

 

Juliette, Louis Anquetin, 1890

Un rarissime et harmonieux emploi du flou et du net en peinture.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

 

 

 

 

 

Jambon et légume, Jacques Maroger

 

 

 

 

Sans titre,

Nicolas Wacker, 1970

 

 

 

 

Couverture du livre La source et le nuage, Abraham Pincas, 2002

 

 

 

 

La théière,

Xavier de Langlais, 1969

 

 

 

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