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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 1/3

 

 

12/1/2011 - F.B.

Huile d'olive retardatrice

 
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FB : Bonjour c'est la première fois que je vous écris.

Je suis Italien et mon français n'est pas très bon, je m'excuse.

Ma question c'est la suivante : c'est possible ajouter un peu d'huile d'olive pour ralentir le séchage.

De la peinture a l'huile de lin. J'ai déjà prouvé et il me semble que a la fin il sèche également bien



Avec beaucoup de merci pour votre réponse.

 

 

 

 

 

Dtp : Merci à vous pour cette information.

 

Tout cela est avant tout une affaire d'indices d'iode qui est une mesure de l'insaturation d'un corps gras. Plus l'indice est élevé, plus on est en présence de liaisons multiples permettant la siccativation (lire La saturation). Plus il est bas, plus on se rapproche d'un corps "sans affinités", chimiquement presque inerte, incapable de changer avec le temps, comme par exemple la paraffine ou la vaseline qui sont totalement saturées.

 

L'indice de l'huile d'olive est d'environ 80-90. L'huile de lin, 175-200. Pour référence, l'huile de tournesol (variété utilisable en peinture) affiche dans les 110-143.

 

L'huile d'olive se situe donc fort bas sur l'échelle, mais pas tant qu'elle soit absolument inutilisable comme adjuvant, même si elle demande par nature beaucoup de patience et de précautions. On pense par exemple - à tort ou à raison - au risque d'accidents "mécaniques" liés à des écarts de siccativation très importants entre les différents niveaux de la couche picturale.

 

 

 

 

 

Vos essais sont très encourageants, cependant quand même, pour s'assurer totalement du bon comportement du procédé sur le long ou le très long terme, il serait utile d'effectuer des tests sur plusieurs décennies ou de fouiller l'histoire de l'art afin de trouver des précédents probants.

François Perego (pp.376-377) est assez pessimiste sur ce point. Il évoque un emploi mentionné en 1773 par Watin comme ingrédient de l'assiette à dorer et deux autres, hors sujet, au XIXème siècle (peinture au caoutchouc et procédé douteux de peinture à la cire). C'est à peu près tout ce que l'on peut trouver dans les grands textes de référence à ce sujet.

 

Pour autant, ce point de vue n'est pas représentatif car F. Perego recherche dans le passé un usage massif de l'huile d'olive comme liant, non comme retardateur de séchage et il conclut de manière peut-être un peu rapide que « Excepté dans les recettes traditionnelles, il n'y a plus de raison de l'employer. On peut considérer son utilisation pour la protection temporaire des pinceaux. » (p. 377)

A aucun moment dans l'article il n'évoque la possibilité d'utiliser cette huile comme retardateur, d'où sans doute cette conclusion.

 

Donc il reste, semble-t-il, un travail d'enquête plus fin à effectuer sur les différentes utilisations picturales passées de cette huile et leur bonne ou mauvaise fortune.

 

 

 

Le passé de l'huile d'olive en peinture

 
 

Une autre question se pose : la qualité. Dans le cas de l'huile de tournesol, c'est au départ le même problème. On peut utiliser - à ses risques et périls - une version alimentaire pour de petits travaux que l'on ne souhaite pas conserver très durablement car on n'a pas idée de la proportion d'acide oléique (insaturé). Mais pour un véritable travail artistique, on peut se procurer chez certains fournisseurs une version convenant à la peinture.

 

Or en ce qui concerne l'huile d'olive, aucune préparation équivalente ne semble exister à ce jour.

 

Les compositions varieraient d'abord en fonction de la géographie. Selon F. Perego, la variété "Grèce-Tunisie" serait plus linolénique (moins saturée), mais cela semble un détail par rapport à la chaîne de traitement, de l'olivier au flacon d'huile.

Tout y est possible. Huile vierge, surfine, fine, de ressence, tournantes, d'infect ou d'enfer, après trituration (extraction) par pressage par deux ou trois phases ou par super-presse, centrifugeuse à n phases, ... on n'a que l'embarras du choix et l'industrie agro-alimentaire ne donne jamais ce genre d'informations. Aussi une variété spécifiquement étudiée pour les Beaux-arts, comme pour l'huile de tournesol, ne serait-elle pas malvenue.

 

Finalement, c'est une démarche de pionnier que la vôtre. Peut-être dans un certain temps trouvera-t-on des retardateurs de séchage à l'huile d'olive entre les flacons d'huile d'oeillette et d'huile de lin.

 

Quoi qu'il en soit merci beaucoup d'avoir suscité ce questionnement cher monsieur.

 

A lire aussi : la standolie

(autre retardateur de séchage)

 

 

Qualité de l'huile d'olive

 

 

 

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