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Courrier des Lecteurs
2011 - saison 1/3
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19/1/2011 - F.A.
Droits de reproduction des
oeuvres
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Dtp :
La loi demeure basée sur une durée de cinquante ans au Québec et
soixante-dix ans en France avant qu'une oeuvre plastique passe dans le
« domaine public ». Il n'est pas dit qu'il n'existe pas d'exceptions pour
des cas très particuliers, mais nous pouvons confirmer qu'il y a peu,
les choses fonctionnaient réellement comme cela.
Ce qui ne vous met pas à l'abri d'être
amené au prétoire (les ayant droits ayant parfois tendance à
s'imaginer trop de droits), mais a priori vous y gagneriez un bon
moment de rigolade si les oeuvres
concernées respectent le délai. En cas de doute, il faut absolument
consulter un juriste spécialisé.
Certes, les publicistes abusent
peut-être, quoiqu'ils soient épaulés par des juristes compétents et
qu'ils disposent de budgets appropriés (rachat de droits, de
permissions) et restent donc en principe dans les limites prévues par
la loi. Mais ceux qui abusent le plus pourraient être ceux que
l'on attendait le moins : les musées.
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En effet, essayez de poser un pied photo
au Louvre pour photographier un tableau ou un haut-relief assyrien,
vous vous ferez immédiatement siffler par un gardien (information
confirmée). Et pourtant, le Louvre n'est ni auteur ni
intellectuellement propriétaire. Il
joue, comme peut le faire n'importe quel musée malheureusement, sur la
base d'un règlement
intérieur qui interdit péremptoirement ce type de prises de vue -
pourtant moins offensives que le flash - ou qui l'autorise
moyennant finances, ce qui peut sembler pour ainsi dire choquant car
cela pourrait être considéré comme un commerce basé sur la captation
de facto d'un patrimoine public.
Les photographes connaissent bien le
sujet. Pour contourner l'interdit, ils attachent un bout de ficelle à l'objectif et tiennent
l'autre bout sous le pied, de sorte à bouger le moins possible et réaliser
ainsi de bons clichés sans
pied photographique. Un exercice difficile cependant. Nous en sommes
là et ce n'est pas nouveau. Les
lois sur la propriété intellectuelle doivent-elles continuer à être
contournées par des institutions pourtant publiques, obligeant les
photographes désargentés - et pourtant citoyens comme les autres - à
des exercices acrobatiques ?
On aimerait savoir ce que diraient
Vinci ou les Assyriens, Mona Lisa ou Nabuchodonosor de cette
mal-édiction.
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Un photographe "malin"
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Le fait que les oeuvres ne
deviennent publiques qu'après un certain temps assez long nous semble
aujourd'hui admissible comme s'il s'agissait d'une règle universelle
et éternelle.
Et pourtant c'est en soi sujet à réflexion et à
discussion sur le principe même car comment mesurer le mérite réel des
ayant droits tant dans la création que dans la conservation de
l'oeuvre, et par ailleurs, comment évaluer le préjudice consécutif aux
différents blocages que peut impliquer cette règle, aussi bien pour d'autres
artistes que pour la diffusion de la culture (incluant l'enseignement
car il faut des livres) ?
On n'entrera pas ici dans ces polémiques, mais il faut les signaler.
Ces règles ne sont pas des évidences. Elles font débat dans les
assemblées et les tribunaux sur toute la planète.
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Au-delà, concernant la question des
durées, en passant de cinquante ans initialement à soixante-dix ans aujourd'hui, ne
serait-on pas en train de monnayer le passé sur une base très
spéculative alors que le plus souvent il ne
s'agit, lors d'emprunts et de reproductions, que de simples citations le
plus souvent bénéficiables à la mémoire des auteurs, donc à leurs
descendants aussi ?
Ces questions, bien que tout à fait
concrètes, sont d'une complexité qui dépasse nos compétences mais sous
toute réserve nous pouvons faire le constat 1) d'une lourdeur
croissante avec l'allongement de la durée des droits, 2) de la
persistance d'archaïsmes pouvant parfois s'opposer à l'évolution de
l'art comme à la diffusion de la culture.
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50 ans, 70 ans : pour quelle raison au fond ? |
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