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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 1/3

 

 

14/4/2011 - A.G.

Peinture "à la résine"

 
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AG : Beaucoup d'artistes contemporains peignent à la résine (par exemple, dans les livres sur Bernard Frize, peintre allemand reconnu, on trouve souvent dans la légende, en bas des images de ses tableaux : "peinture nacre et résine") ce qui apporte un aspect très brillant... Savez vous comment on s'y prend, faut-il appliquer la résine après la couche de peinture acrylique ou bien mélange t-on de la peinture acrylique avec de la résine ? Ou bien s'achète-t-elle toute prête ?

D'avance merci pour vos précieux conseils !

 

 

 

 

 

Dtp : Concernant l'aspect nacré, il est normalement conféré à une peinture par un pigment interférentiel (lire le chap. VIII des Dialogues). Mais ce terme est parfois dérivé de son sens, donc restons prudents et jouons un joker.

 

 

 

 

 

Le terme résine est de fait utilisé dans de multiples sens. Quasiment toutes les peintures, naturelles ou synthétiques, sont des résines et de très nombreux matériaux de sculpture également.

La confusion est grande. Parlez de résine à certains, on vous répondra copal. Dans les ateliers d'art contemporain cependant, "une résine" est le plus souvent une sculpture ou un matériau de moulage ou de coulage et éventuellement mais plus rarement, un vernis très solide.

 

Sur le site de la galerie Emmanuel Perrotin, on trouve de nombreuses reproductions de tableaux de Bernard Frize. Prenons au hasard celui-ci : lien. En anglais, on lit "Laque, alkyde and urethan on canvas". En français, on lit "Laque alkyd-uréthane sur toile", ce qui ne veut pas du tout dire la même chose. La confusion est la règle lorsqu'il s'agit de décrire des techniques picturales, surtout contemporaines.

 

  Le grand carrefour des résines  
 

L'artiste a peut-être collé et amalgamé des fonds de pots de peinture alkyde sur la toile à l'aide d'une résine, puis il a couvert le tout d'un vernis (la "laque"). Autre possibilité plus vraisemblable, il aurait collé les fonds de pots avec une colle ou un gel acrylique puis fixé le tout avec un vernis alkyde modifié uréthane, la "laque" derechef.

 

Autre exemple : celui-là qui semble plus proche du cas courant chez B. Frize. Nous avons "Acrylic and resin on canvas / Acrylique et résine sur toile". Comme aucun collage ou sculpture n'apparaît, on ne sait ni la nature ni la fonction de la résine. Un vernis polyuréthane acrylique ? Possible.

 

 

Effectivement quelques peintres et plasticiens utilisent des vernis synthétiques plus ou moins industriels. Dans le cas de Bernard Frize, cela rejoint sans doute son intention, l'esprit de son travail. Ce n'est sûrement pas un choix anodin.

 

 

A lire pour information :

Les liants polyuréthanes

 

Le polyuréthane est protéiforme. Ses formulations autorisent toutes sortes d'applications, du coulage au vernissage en passant par la fixation de substances pigmentaires.

Cela implique une certaine confusion.

 
  Au passage, l'expression "peindre à la résine" n'est pas forcément correcte car cela impliquerait normalement d'appliquer une "peinture-poudre" (ou autre produit destiné à cet emploi) dans un premier temps, puis de la fixer par une projection de vernis polyuréthane, comme le font les garagistes, les carrossiers et quelques industriels (assez rares au demeurant car depuis longtemps, ceux-ci mettent plutôt en oeuvre des fixations thermiques). Or ici, il semble que - sauf erreur - Bernard Frize peint à l'acrylique puis applique au-dessus une laque ou un vernis dit "résine". C'est plutôt - sous toute réserve - une sorte de méthode composite assimilable à un vernissage, utilisée d'ailleurs par d'autres peintres contemporains.  

"Peindre à la résine" : vraiment ?

 
 

Il ne s'agirait donc pas véritablement de "peindre à la résine" comme le font à leurs heures certains garagistes poètes dans les règles de l'art du polyuréthane (information confirmée).

 

 

 

Le petit art discret mais authentique du polyuréthane

 
 

De toute façon, il est important d'attirer l'attention des lecteurs sur le fait que les "résines" dont il s'agit sont le plus souvent de dangereux produits qui nécessitent absolument un lieu de travail adapté ainsi que des protections et une formation ou un encadrement sérieux.

 

Mais c'est un secteur dynamique, comme le rappelait le plasticien Yves Bodiou à l'occasion d'un autre Courrier de Lecteur (lien). De nouveaux produits apparaissent souvent donc il faudrait questionner un vendeur spécialisé pour se faire une idée de l'éventail des possibilités actuellement disponibles. Vous trouverez quelques adresses en tapant "distribution sculpture" dans la zone de recherche située en haut de page.

 

 

   
 

Last but not least, disons que sauf si cela entre dans le "discours artistique" de votre travail ou si cela répond à une contrainte mécanique ou chimique associée à des lieux d'exposition particuliers, il n'est absolument pas nécessaire d'employer une "résine" pour rendre une peinture acrylique brillante, satinée ou mate. Ou encore épaisse. Il existe en effet d'excellents gels et vernis acryliques qui n'imposent pratiquement aucune contrainte de sécurité ou de compatibilité chimique, pour un résultat au moins équivalent voire supérieur dans la mesure où l'on peut jouer sur d'autres caractéristiques propres à l'acryle.

On les utilise soit en mélange avec la peinture (médiums, médiums-gels), soit par-dessus (vernis).

 

 

La question du "sens" : pourquoi une "résine" ?

 
 

Quant aux mélanges éventuels entre polyuréthane et acrylique, cela se fait, mais dans le champ industriel où l'on conçoit les molécules de sorte qu'elles soient compatibles entre elles, mais aussi avec le cahier des charges (par exemple, le support carrosserie n'est pas le support toile). C'est le résultat de recherches totalement hors de portée pour l'artiste.

 

 

 

Ajuster les molécules

 
 

L'emploi de "résines" n'est pas sans risques et pour l'oeuvre et pour l'artiste, voire pour l'environnement. Plus encore, même si un produit sain et facile d'emploi apparaissait, la question de sa longévité se poserait. Certains produits synthétiques en lesquels on a cru au point de penser que le verre lui-même deviendrait un archaïsme, se sont avérées jaunir lamentablement. D'autres ont craquelé, fariné, etc.

 

Autrement dit, sans déconseiller cette pratique qui est un axe de travail intéressant, il faut avertir qu'elle nécessite d'interroger des spécialistes connaissant parfaitement le sujet et son actualité, mais aussi de se former et de s'équiper si nécessaire et enfin de tester les résultats ou d'enquêter sur une période suffisamment longue pour être représentative. En aucun cas l'usage combiné de "résines" avec l'acrylique ou d'autres procédés picturaux n'est quelque chose de simple comparativement aux puissantes possibilités et à la facilité d'emploi du "tout acrylique" d'aujourd'hui. Qui demeure certes encore un peu cher.

 

Pas impossible mais pas simple

 

 

 

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