Dtp :
Merci à vous. Nous sommes absolument désolés de la gestion aléatoire
des délais de réaction. Dans le cas présent, la réponse était dans le
texte existant de Dotapea, mais nous aurions pu (et dû) vous le
signaler plus tôt. Cette gestion très imparfaite et injuste nous
désole et nous nous en excusons. Nous ne sommes malheureusement pas en
mesure de faire mieux pour quelque temps encore.
EL :
Ma question concerne les préparations sur toiles. Jusqu'à présent
j'encollais et préparais mes toiles à la
colle de peau de lapin. Ce qui est la méthode incomparable pour
obtenir une bonne tension.
J'aime effectivement peindre sur une
toile bien tendue, car je ponce beaucoup et une petite détention fait
apparaître les marques du châssis en surface.
Dtp :
Il s'agit alors de baisses de tension très anormales.
EL :
Cette technique convenait bien pour des gessos relativement fins. Je
précise que ma couche picturale, à l'huile, était volontairement mate
(peu de glacis). Cependant j'ai besoin aujourd'hui de préparer des
toiles qui ont une préparation à la surface très lisse, très
lustrée (comme un laque) pour des monochromes
qui seront ensuite effectués par glacis successifs.
Je sais que je peux obtenir un lustré
impeccable avec des gessos à la peau de lapin (j'en réalise souvent
sur du bois) mais je ne souhaite pas la faire sur des toiles (même un
bon lin épais) car ça reste des préparations très cassantes. J'en ai
déjà fait l'expérience. Je sais aussi qu'au Caparol, avec une
application bien maîtrisée, je peux avoir le lustré et le lisse
escompté. Mais le problème c'est la tension. Ce type de préparation ne
tend pas aussi bien la toile.
Dtp :
Ce n'est peut-être pas tout à fait cela. La colle de peau tend la
toile, les liants synthétiques vous obligent à assurer cette tension
vous-même.
Ma question est donc celle-ci : est-ce
inconcevable de réaliser un encollage à la colle de peau et une
préparation vinylique ? Quelqu'un a -t- il déjà essayé d'accommoder
ces deux techniques, traditionnelle pour l'une et contemporaine pour
l'autre ? Que se passe -t- il sur du long terme ?
Si vous pouviez m'aiguiller...
Merci par avance pour vos conseils éclairés.
Dtp :
Sur le long terme il est difficile de répondre dans la mesure où aucun
cas n'est recensé à notre connaissance.
Mais la question n'est pas là.
Comme indiqué dans la page consacrée à
l'enduction des toiles, on attend
de la colle de peau qu'elle tende la toile.
Par contre, lorsque vous utilisez un
liant synthétique, la tension est à votre charge et sous votre
surveillance. Il faut très souvent retendre après la première
application. Lire à ce sujet l'article consacré à
la tension sur châssis.
Comme cela est également précisé sur
cette page, une possibilité est d'appliquer
d'abord une ou plusieurs couches de colle de peau (d'abord non
pigmentées, puis éventuellement pigmentées si vous réalisez votre gesso à la colle de peau) qui
vont assurer la tension, puis, une "surcouche"
de liant synthétique qui "peut être appréciée des peintres
souhaitant commencer leur travail sur une surface très lisse".
C'est ce double encollage que l'on peut
vous conseiller dans la limite où si la colle de peau a bel et bien
des avantages en matière de tension, elle est quand même moins stable,
notamment beaucoup plus thermosensible, que les produits synthétiques
tels que le Caparol ou des liants acryliques.
Un encollage mixte unique - entendre un
mélange de colle de peau et de Caparol par exemple - est un pari.
Les liants synthétiques polymérisent et
se traitent à température ambiante, la colle de peau, elle, réticule
(lire Chap. I, Les liants) et
s'applique à chaud. Ce n'est pas forcément incompatible mais c'est
très expérimental et guère utile dans la mesure où vous pouvez décomposer
cela en deux opérations distinctes.