Courrier des Lecteurs
2010 - saison 3/3
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16/11/2010 - W.P.
Sécurité : alerter plus ?
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WP :
Je voulais juste dire un grand merci et
surtout bravo à Dotapea et son contenu.
Je suis depuis quinze ans à l'essai des recettes anciennes liées à mon
métier.
Vos articles sur les vernis, les gommes, matières anciennes me sont
particulièrement familiers.
Pour la fabrication de mes vernis et de mes laques, j'utilise
plusieurs gomme laques.
Un bémol pour les profanes qui ne sont pas assez prévenu des dangers
des matières inflammable et sur les règles de sécurités des ateliers
chimistes de l'art.
Et que comme dirai une de mes tante dans son recueil de cuisine :
<suivre les proportions, suivre les étapes, mais toute la noblesse de
la réussite demeure dans l'assaisonnement, dans la qualité des
produits et la finesse de celui qui les utilise.
tous réside dans la main du cuisinier>
En tous cas bravo.
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Emmanuel Luc (éditeur) :
Merci beaucoup.
Ce bémol est intéressant. Il pose de
bonnes questions d'ordre éditorial.
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Il y a en fait assez peu de "recettes",
pour reprendre votre sympathique métaphore culinaire, sur le site.
On a du mal à se représenter la
répartition de tout cela. A ce jour, en français nous avons 1 037
pages en ligne, et seulement une trentaine de recettes tout au plus.
Cela peut surprendre pour un site
consacré aux techniques.
Mais c'est inhérent à la ligne
éditoriale. Depuis le début, ce site est surtout fait de descriptions
de substances et de phénomènes. Plus rarement de procédés, de métiers.
Un apprentissage, un "encadrement" est
absolument nécessaire dans de nombreux cas. Mais il n'est pas
de notre ressort. Nous faisons un travail informatif différent.
Venons-en maintenant au thème de la
sécurité, que j'aurais tendance à relier à ces premiers éléments.
J'aimerais d'abord vous faire part ainsi qu'à nos amis lecteurs, d'un
questionnement sur de véritables mystères.
Voici.
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Peu de recettes,
beaucoup de faits physiques |
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Dans les écoles d'arts plastiques
(universités, grandes écoles, prépas diverses), le concept, le terme
et la réalité "d'ateliers chimistes d'art" n'existent pas sinon dans
les ateliers de gravure à l'eau-forte quand il y en a, ce qui est
devenu rare.
Les seuls avertissements de sécurité
sont peu ou prou ceux des pompiers (ce qui n'est pas rien), la
formation en chimie est par ailleurs réduite au nécessaire et c'est
bien normal car on ne demande pas à un futur artiste d'être
scientifique.
Bref, dans ce type de lieux, on est bien
loin des sigles, recommandations et autres alertes dont le présent
site est garni.
Et pourtant, et c'est là que je veux en
venir........ il y a dans ces écoles peu
d'accidents. C'est un premier fait étrange.
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La sécurité dans les
établissement d'enseignement Beaux-art |
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De même, dans la littérature de type
"techniques des Beaux-arts", il y a peu, très peu de conseils sur la
sécurité. Beaucoup moins qu'ici et cela y compris chez les grands
auteurs. C'est mon second fait étrange.
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La sécurité chez les
grands auteurs |
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Je n'ai pas d'explication à ces
mystères. Peut-être n'en existe-t-il pas qu'une. Il me semble
seulement qu'il faut tenir compte - et c'est ce que vous faites à bon
escient - des métiers. Un maître laqueur, un graveur à l'eau-forte, un
patineur de bronzes, sont dès l'apprentissage sensibilisés aux dangers
d'un travail qu'ils vont exercer durablement. « Ça fait partie du
métier », pour faire un raccourci. Dit autrement, cela appartient à
une culture professionnelle.
Or le plasticien contemporain,
l'étudiant, l'amateur, ne vont pas forcément faire métier d'un procédé
donné. Dès lors, il est possible qu'ils prêtent une attention plus
soutenue que d'ordinaire à quelque chose qu'ils connaissent mal.
J'entends par là que les contextes sont
très différents, et conséquemment, les mécanismes accidentels aussi.
De même en termes de prévention il nous
est difficile à nous, sans entrer dans l'enseignement proprement dit
d'un métier, dans ses usages, de faire plus que donner avertissement
"par produits" et lorsque c'est utile, quelques recettes tout de même
accompagnées d'avertissements.
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La question des métiers |
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Par ailleurs, deux amis me suggèrent
séparément qu'il est possible qu'il existe une tendance générale
concernant ces questions. Une sorte d'inquiétude sociétale de fond. Je
suis perplexe. Devenons-nous inquiets ou seulement plus responsables ?
Effectivement les questionnements liés à
la sécurité sur la période 2008-2010 sont fortement présents ne
serait-ce que dans le Courrier des Lecteurs.
Sur les forums liés aux Beaux-arts
ailleurs sur internet, cette orientation est encore plus prononcée,
effectivement il y a beaucoup d'anxiété.
Reste à faire la part des choses, ce
n'est pas facile.
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La possible résonance
des faits de société |
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Donc le point de vue de l'éditeur que je
suis restera du côté concret autant que possible. Il y a beaucoup
d'avertissements sur Dotapea, mais parfois (heureusement rarement),
des insuffisances car personne n'est parfait et tout est perfectible.
Par exemple récemment nous avons
identifié une possible lacune du côté des articles consacrés au laser.
Nous allons la combler.
Il s'agit de points précis sur lesquels
nous réfléchissons, mais aussi sur lesquels les lecteurs, surtout
lorsqu'ils sont des professionnels tels que vous, peuvent donner des
indications précieuses. Ils y sont bienvenus !
En vous remerciant cher Monsieur. C'est
un questionnement utile et fort élégamment posé.
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Personne n'est parfait
mais tout est perfectible |
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(suite)
WP :
Suite à la lecture de votre réponse
J'ai de plus en plus de personnes venant en quête de renseignements
sur le métier de restaurateur. Hors ceux qui prennent l'atelier pour
une quincaillerie, certains me demandent la commercialisation de
produits. Généralement demandés pour un travail à la maison
À l'ère du "faites le vous même" et du loisir créatifs, à
l'envahissement commercial de qualités diverses de produits même dans
les grandes surfaces, je suis confronté souvent à la prévention.
Dans les livres sur la restauration ou sur les sites, on propose de
restaurer un meuble, une toile, un vase.
Deux exemples
Un vase : collez avec colle forte, généralement la colle époxy est
proposé, sans mentionner les composants et surtout la pollution de
celui ci à l'oxydation.
Pour les meubles, décolorez avec eau oxygéné 110° et ammoniaque 10% ;
j'ai un client qui à été brûlé au 3ème degré avec ces deux
produits, car il est allergique et sa peau est très fragile.
Le benjoin va être retiré de la
vente en France classé trop dangereux pour la santé. Je l'utilise
constamment pour mes vernis, grâce à internet je vais le commander à
l'étranger. Mais on laisse en libre consommation, tous les produits
dit "artistiques" où l'art devient loisir, où le résultat compte plus
que l'apprentissage.
J'ai un ami qui travail le vitrail, deux rencontres avec une personne
ayant le saturnisme suite au façonnage de vitraux à la maison.
Vu aussi femme enceinte peignent son appartement, pour s'occuper à la
Glycéro bon marché. Après lui avoir expliqué la composition de
celle-ci elle m'a répondu qu'elle avait demandé conseil au vendeur.
On ne pourra pas éviter les accidents car comme vous le précisez très
bien, nous, artistes formés et artisans, avons eu la prévention par
nos pères, et les Us de nos métiers, et que le profane pense plus à
l'économie de son travail et non aux risques encourues ni aux effets
secondaires à l'utilisation de produits corrosifs.
Mais il faut être sur que nous allons arriver au système américain :
les futurs accidenté porteront plainte contre ceux ayant donné le
support d'exécution.
Surtout en France, c'est toujours la faute de celui qui en parle,
jamais de celui qui n'a pas compris.
Je travail avec des collègues sur une page pour nos sites, je vous
transmettrai notre réflexion.
EL : Merci
derechef pour cet intéressant témoignage. Donner des exemples concrets
est utile.
Effectivement, l'amateur n'a pas
forcément eu la chance de bénéficier de l'encadrement dont a joui un
artiste, un artisan ou un étudiant bien sûr. Tous sont, d'une certaine
manière, des ouvriers. Le rôle de la formation et des enseignants est
capital.
Comme dit en page d'accueil, Dotapea
n'entend pas se substituer à eux et c'est la raison pour laquelle nous
nous contentons d'évoquer des phénomènes et des produits, n'indiquant
de procédés qu'au compte-gouttes, lorsque c'est nécessaire.
Ne soyons pas injustes, rendons quand
même hommage à certains autodidactes qui prennent la peine de
considérer ces travaux avec sérieux, s'informent vraiment et prennent
des précautions, il y en a. De même il existe des amateurs prudents.
Cependant,
l'isolement crée le danger. Il vaut mieux prendre des cours,
dans tous les cas. A fortiori lorsque l'on manipule de tels produits.
Merci de bien vouloir nous tenir au
courant de votre réflexion qui est utile. A bientôt. |
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