Courrier des Lecteurs
2010 - saison 3/3
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9/10/2010 - M-L.P.
Gesso : conflit avec les
corps gras,
utilisation du relief de
la toile
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MLP :
Bonjour, j'ai besoin de quelques
lumières concernant un essai d'enduit sur toile.
Ne voulant pas passer par les produits tout faits du commerce, j'ai
voulu expérimenter la fabrication d'un enduit (colle
de peau de lapin +plâtre de paris) ne trouvant pas de
blanc de Meudon, ou à prix
excessif... il s'avère qu'une fois de la peinture à l'huile dessus
(pigment+huile de lin rectifiée) et gel vénitien (silice
colloïdale+huile d'oeillette), j'ai des taches brunâtres,le plâtre
ayant saponifié, je connaissais ce
risque avec la chaux,mais pas avec le plâtre.
Croyez-vous que les taches resteront ou pourront s'éclaircir en
séchant ?
Aurais-je le même problème si je fabrique un gesso (blanc de
Meudon+colle de peau).
Je souhaite que mon enduit rentre dans le grain de la toile mais que
je puisse laisser apparaître le grain par un ponçage.
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Dtp :
Une parenthèse : un
médium vénitien contient normalement de la cire et bien sûr Titien
et ses contemporains ne connaissaient pas la
silice colloïdale.
Cette cire permettait de stopper la simple chute, le glissement
d'éléments lourds tel le plomb (céruse,
litharge) fort utilisés à l'époque pour
siccativer l'huile.
Bien sûr n'ayons pas l'esprit étroit :
il est normal qu'une formulation évolue en profitant du progrès. C'est
amusant que la raison d'être initiale du produit ait disparu et qu'au
fil des siècles, les peintres lui aient trouvé un autre intérêt.
Fin de la parenthèse.
Avec le plâtre - qui donne effectivement
un pH basique, lire Le plâtre
(substrat, support) - ou le blanc de Meudon nous voilà dans un
univers alcalin. Donc oui, assez
vraisemblablement, les tâches brunes que vous évoquez pourraient bien
être les stigmates d'une saponification
de votre peinture. Cependant pour être sûre que cela est dû à la
présence de ces éléments il vous faudrait aussi tester le
pH de votre colle de peau, sait-on jamais.
Une solution consiste à isoler votre
gesso en ajoutant une ou deux couches de colle de peau pure ou
accompagnée d'un pigment neutre.
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Vous écrivez "je souhaite que mon
enduit rentre dans le grain" mais c'est là le rôle de la colle
d'encollage, non celui du gesso.
La structuration normale en couches est
typiquement la suivante :
peinture
(éventuelle couche de
colle pure)
gesso et/ou
imprimature
colle pure
toile ou autre support
Où la "couche" basse de colle pure doit
être considérée comme à la limite de l'imprégnation.
Venons-en au ponçage. Un ponçage aura
tendance à faire apparaître les fibres et à aplanir le grain, pas à le
révéler, au contraire.
Bien que cette opération soit souvent
nécessaire pour éliminer les accidents de la surface, il faut avoir la
main leste et éventuellement ré-enduire par-dessus car jamais la fibre
ne doit être en contact avec la peinture. C'est le but même de
l'enduction.
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Répartition des couches |
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Pour révéler le relief de la toile par
ponçage ou disons par retrait, il faudrait plutôt alterner
préalablement de fines couches de couleurs différentes afin de
réaliser telle ou telle technique de dépouillé.
Une section de Dotapea est consacrée aux
techniques d'application (cliquer ici)
qui tente d'évoquer des pratiques trop souvent considérées comme
décoratives alors qu'elles sont universelles, à la disposition de tous
les peintres.
MLP :
Je vous remercie de votre réponse,
désormais je ferais mon gesso au blanc de Meudon pour éviter les
problèmes technique,ou si vous connaissez d'autres matériaux, je
serais ravie d'en être informée.
Vous me rectifiiez sur le médium vénitien qui est effectivement à base
de cire, mais je parlais de gel vénitien, dont j'ai trouvé la recette
sur Dotapea, et merci infiniment, parce que cette chimie me convient à
merveille.
Dtp :
Merci à vous !
Le blanc de Meudon est vraiment terne.
Vous pouvez l'éclaircir à l'aide de
blanc de titane.
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techniques d'application |
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