Concernant l'origine historique et
géographique de l'appellation Coromandel pour cette jolie laque, on
commencera par dire qu'il y a certainement eu quelques erreurs dans le
passé.
La légende veut que cette gomme soit
chinoise et qu'elle ait transité par les grands ports indiens de la
côte de Coromandel (Madras, Pondichéry, etc.).
La réalité semble moins tranchée.
En se référant à F. Perego (réf.,
p. 630, rubrique « Sur les traces de l'insecte rouge ») qui se réfère
lui-même à une thèse parue en 1996 (X. Cachet, Paris V), on découvre
que les premières traces d'utilisation de la gomme remonteraient en
Inde à plus de 2000 ans. En Chine, il faudrait attendre le IIIème
AC pour que de simples commentaires soient écrits sur elle.
Au XVIIème, alors que
l'Europe découvre le procédé qu'elle a notamment nommé "vernis
indien", la Compagnie des Indes Orientales (française) organise
l'importation vers l'Europe. Il est vraisemblable, les grands
comptoirs français étant situés sur la "côte de Coromandel", que
l'appellation que nous utilisons en français provienne bien de ce
commerce, comme le suggère la légende.
Par contre l'origine chinoise du produit
n'est absolument pas confirmée. Il existe bien une laque indienne.
Coromandel est en fait non une côte mais
une ville située en plein centre du Deccan et il n'est pas à exclure
que le terme un peu étrange de "côte de Coromandel" - imagine-t-on une
"côte de Paris" - soit purement occidentale et provienne du fait que
l'on venait chercher dans les comptoirs français des denrées -
notamment la gomme laque peut-être - produites dans la ville située au
coeur du sous-continent.
On ne peut pas exclure cependant qu'une
gomme laque chinoise ait transité par cette côte, mais contrairement à
ce que dit la légende, ce n'est absolument pas une certitude ni une
nécessité pour expliquer cette appellation.
Tout cela mériterait confirmation.
N'hésitez pas à nous écrire.