Courrier des Lecteurs
2010 - saison 3/3
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20/10/2010 - Abc.
Amidon : un encollage
discutable des supports
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[Notre lecteur répond
ici spontanément à une demande d'informations figurant dans le texte
"Préparation du bois ou du plâtre avec de l'amidon" que l'on peut
consulter préalablement
ici]
ABC :
C'est une technique économique mais non
viable à moyenne échéance (quelques décennies), à tel point que
l'amidon, utilisé pour empeser le linge - et les coiffes bretonnes (en
dentelle) - est à l'origine de la destruction d'une très grande partie
des fibres des vêtements anciens ainsi traités.
Je ne peut que vous envoyer au Laboratoire de Conservation et
Restauration du Musée National des Arts et Traditions populaires
[MNATP].
La première des opérations, effectuée lors de la réception de
vêtements ou coiffes, consiste à enlever cet amidon...
Comme le Docteur de Mayerne, "j'ai vu" !
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Emmanuel :
Merci beaucoup pour cette information précieuse.
On comprend mieux pourquoi l'amidon est
utilisé pour des techniques telles que les
"glacis à l'eau" et
autres applications qui ne sont pas destinées à donner des résultats
durables. Grâce à vous, nous savons qu'il peut même être destructeur.
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Une parenthèse sur le MNATP que vous
mentionnez : né en 1937 à Paris (au Trocadéro) puis transféré, il a
été fermé au public en 2005, faute de visiteurs dit-on (information
non recoupée) ou pour une autre raison exposée ci-dessous. Les
collections devraient être de nouveau visibles à Marseille au MuCEM
(Musée des Civilisations Europe-Méditerranée, musée national -
lien externe) lorsqu'il ouvrira entièrement, c'est-à-dire en 2013
si tout va bien. Une éclipse de huit ans si le projet survit -
souhaitons-le - à l'abandon de facto du très éphémère projet
politique d'Union pour la Méditerranée de M. Sarkozy.
On pourrait aussi s'étonner d'une
mention située en page d'accueil du site internet du MuCEM : "La
fermeture du MNATP [en 2005] est décidée
pour faciliter le travail de conception et de préparation du MuCEM."
L'exposition publique serait donc un obstacle à la conception (!) et
la préparation d'un projet qui de plus n'aboutira au mieux que huit
ans plus tard ?
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MNATP et MuCEM :
zoom sur le planning |
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Pour information on ajoutera que le
projet même du MNATP a pu représenter dans l'après-guerre un symbole
de la persistance d'une conception scientifique datant de
l'entre-deux-guerres (folklorisme, muséographie), pouvant avoir été
récupérée sous l'occupation et s'opposant de toute façon plus tard à
l'approche anthropologique emmenée par Claude Lévi-Strauss.
Ce n'est pas, semble-t-il, un détail de
l'histoire des sciences. Sous toute réserve, les déclarations du
fondateur du MNATP Georges-Henri Rivière sous l'occupation auraient
soulevé de brûlants questionnements. L'équipe aurait éclaté. On peut
notamment lire sur ces sujets un document de l'INRA (lien
externe).
Sans entrer dans la polémique car il
faudrait pour cela un travail approfondi d'historien que nous ne
saurions effectuer, on ne peut en ignorer le principal effet : une
histoire pouvant aujourd'hui sembler chaotique.
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Georges-Henri Rivière et
Claude Lévi-Strauss |
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Quoi qu'il en soit, aujourd'hui le
patrimoine ethno-anthropologique national, que l'on croyait pourtant
sous les feux de la rampe, attendra 2013 au mieux pour se voir enfin
mis en valeur. C'est un fait.
Politique et querelles scientifiques
mises à part, n'est-ce pas vraiment très dommage alors que des
connaissances concrètes telles que celle que vous dévoilez soulignent
l'intérêt intrinsèque d'une tel patrimoine et du savoir-faire des
équipes scientifiques chargées aujourd'hui plus que jamais dans
l'ombre, de le gérer ?
Emmanuel LUC,
éditeur
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Les feux de la rampe
et le grand sommeil |
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