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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 2/3

 

 

13/7/2011 - C.A.

Photo-luminescence :
histoire et matériaux

 
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CA : J'effectue des recherches sur les couleurs fluorescentes. Votre site m'a été d'une grande aide concernant les différents phénomènes liés à la fluorescence (photoluminescence, phosphorescence etc...) merci, merci, et encore merci.
Cependant, certains points "historiques" sont encore, pour moi, un peu flous :

- savez-vous en quelle année (ou période) a été découverte la fluorescéine ?


- à quelle période exactement les pigments et colorants fluorescents on-t-ils été découverts ? par qui ?


- ces pigments sont-ils seulement synthétiques, savez vous s'il existe des pigments fluorescents naturel ? (peut être à partir de minéraux fluorescents tels que la fluorite ou l'aragonite...)

 

 

 

 

 

Dtp : Selon F. Perego, la fluorescéine (ou plutôt son sel sodique) a été synthétisée en 1871 par A. von Baeyer. D'autres ont suivi, comme la rhodamine B ou la rosamine pour les rouges, l'auramine O et la thioflamine T pour les jaunes. La recherche a continué longtemps car beaucoup de ces substances étaient beaucoup trop fugaces. Les tout premiers résultats encourageants dateraient des années 60 (jaunes de coumarine) mais on a cherché un bon jaune jusqu'en 1975 (Hoest).

 

 

 

 

 

D'ailleurs la popularisation, voire "la mode" des couleurs fluo (balles de tennis, feutres surligneurs, "badges" et "pins", puis vêtements, teintures pour cheveux et objets plus élaborés), cela commence seulement vers la fin des années 1970 avec une apogée durant les années 80 où la maîtrise industrielle est acquise.

 

Pour autant, les pigments destinés aux effets spéciaux en lumière ultraviolette (en particulier la "lumière noire") sont beaucoup plus anciens. Les brevets remontent au début des années 1930. L'intérêt de ces inventions est déjà évident pour la signalisation et différents secteurs.

 

 

La maîtrise artistique viendra plus tard. Quelques vignettes ponctuent cet article. Ce sont des extraits de la vidéo "Possibly maybe" des artistes Björk et Stéphane Sednaoui, réalisée en 1995.

Plusieurs phénomènes de photoluminescence y sont à l'oeuvre dans certaines séquences.

 

 

 

 

 

C'est seulement dans les années 1920 (voire 30) qu'un modèle réaliste des nuages électroniques et des niveaux d'énergie est apparu (lire l'article consacré aux rayons atomiques). Donc malgré les synthèses du XIXème siècle, notre capacité de comprendre ce qui se passe dans les phénomènes de photoluminescence n'a pas cent ans !

 

F. Perego date les premiers témoignages d'intérêt pour la fluorescence au XVIIème siècle.

Il est cependant fort possible que des recherches et des usages locaux aient eu lieu de par le monde de tout temps.

 

 

 

 

Observer, tâtonner puis comprendre

 

 

Prenons l'exemple d'un produit naturel bien connu des peintres, la résine dammar. Elle contient un matériau jaune fluorescent (information confirmée) bien visible à l'oeil nu lorsque l'on retire les sacs de déchet résineux à la fin de la décoction qui permet d'en faire un vernis ou un médium. Cet effet pourrait être accentué par un vieillissement par réchauffement doux hors lumière, en partant soit du produit brut, soit des résidus, plus difficilement du vernis qui est très peu coloré.

Nous ne disposons d'aucune information sur la permanence de cet effet. Tout cela est à tester mais on peut imaginer que d'autres cultures se sont déjà penchées sur la question en constatant ce curieux effet chromatique.

 

D'autres candidats végétaux existent, mais nous n'avons pas de confirmation concernant la nature réellement phospholuminescente des couleurs obtenues. Par exemple le curcuma quitte sa couleur jaune un peu orangée lorsqu'il est délayé dans une eau du robinet un peu alcaline. Il paraît alors d'un jaune-vert franchement fluorescent, mais l'est-il vraiment ? Ces informations ne sont pas très faciles à trouver. Elles mériteraient une enquête approfondie.

 

 

Produits végétaux fluorescents

 

 

 

 

Dès les premières synthèses occidentales, l'intérêt semble s'être porté sur les substances organiques. La fluorescence minérale semble en effet poser certains problèmes.

 

 

 

 

 

 

 

S'il existe des minéraux fluorescents naturels tels que ceux que vous citez, ils ne sont pas forcément employés pour créer du matériau pigmentaire. La fluorite ou fluorine (CaF2) est avant tout une très importante source naturelle de fluor existant sous une forme stable, ce qui n'est pas rien étant donné le caractère hyper réactif du fluor. On en fait essentiellement de l'acide fluorhydrique.

 

Ce qui expliquerait que selon F. Perego, le matériau pigmentaire fluorescent de type minéral soit plutôt un agencement à base de sulfures de zinc ou de cadmium mêlés de petites quantités de métaux dits "activateurs" ou "dopants" déjà en partie identifiées dans les années 1910 (information F. Perego). Ils provoquent déjà dans la nature des effets semblables, et de coloration.

 

Une première recherche parmi les grands détaillants et producteurs spécialistes du pigment ne donne aucun résultat pour l'aragonite ou la fluorine. Ce n'est pas très étonnant.

 

 

Produits minéraux fluorescents

 

 

Broyer de la fluorine, matériau un peu friable, paraît facile mais ne semble pas une opération sans danger concernant au moins une variété bien identifiée, l'antozonite ou fluorine fétide (elle sent quand on la brise) où demeureraient du fluor libre et des éléments radioactifs (radium, transuraniens, ...).

 

Donc tout dépend de la variété. Si vous trouvez une fluorine "saine", ce qui ne devrait pas être difficile, pourquoi pas la broyer et en faire un pigment fluorescent ?

On ne dispose cependant d'aucune information sur la longévité d'une telle fluorescence. Elle varie sans doute en fonction des éléments présents. C'est un sujet assez pointu.

 

Broyer de l'aragonite... c'est déjà un peu plus difficile mécaniquement parlant (c'est à peu près dur comme du marbre) et là aussi tout dépend de la présence d'activateurs. La calcite pure est complètement incolore ! L'aragonite est un minerai de calcite, ce sont ses impuretés qui peuvent lui donner certaines propriétés chromatiques, pas le CaCO3 nominal.

 

On trouverait aussi des gypses fluorescents et beaucoup d'autres minéraux naturels qui ont parfois besoin de métaux additionnels, des "impuretés" nécessaires pour devenir photoluminescents dans un sens général, dépassant la seule fluorescence.

 

 

 

Broyer le minéral nécessite des précautions

 

 

Pour conclure, c'est vraiment un gros travail que de trouver un matériau photoluminescent organique ou minéral sain et pas trop dur, de le broyer et de l'employer comme un pigment car là aussi il existe des contraintes, notamment avec les cristalloïdes sans parler des compatibilités chimiques.

C'est cependant un sujet fascinant qui demeure très ouvert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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