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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 2/3

 

 

5/7/2011 - Fl.

Carton détourné comme support

 
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CB : Bonjour et merci pour la richesse de votre site !
J'ai parcouru les développements de votre site sur les supports grand format (bois, carton) et les techniques de marouflage sans parvenir à trouver une réponse univoque à ma question.
J'envisage de réaliser un triptyque : 120X80 + 120X120 + 120X80.
Je travaille à la gouache, l'acrylique et l'encre - avec peu d'eau.
J'ai déjà acheté deux panneaux de Museum 120X80, un carton dit "neutre" et de bonne qualité et suis en recherche du 120X120.
J'envisage d'appliquer mes couleurs et encre directement sur le carton, puis, le travail fini, de fixer en le collant un cadre en bois au dos avec une traverse au milieu.
Mon projet tient-il la route, sachant que ce travail est destiné à être vendu, voire à voyager ?
Mille merci pour votre réponse !

 

 

 

 

Dtp : Merci à vous !

C'est - nominalement - un très bon carton légèrement alcalin, un "carton bois" effectivement assez tentant, mais plutôt pour les techniques sèches. S'agissant d'une technique humide, sans feuilles contrecollées ni enduction ni marouflage, vous allez le mettre mécaniquement à très rude épreuve. L'eau à elle seule peut l'endommager en provoquant des torsions et des décollements en strates ou déchirements divers. Fait constaté.

 

 

 

 

 

Ce type de cartons est destiné au montage et à l'encadrement. Ce ne sont pas des supports pour la peinture.

 

Si vous pensez couvrir peu de surface et la mouiller peu, cela peut peut-être convenir à condition que la plaque soit épaisse. Mais alors comment protéger le carton laissé nu ? Un vernissage sur du carton non encollé donnerait le même genre de résultats. Cela semble sans solution.

 

Il serait plus prudent d'employer un carton épais contrecollé sur les deux faces avec un papier solide compatible avec cet usage sur au moins l'une des deux faces. Cela existe, c'est un contrecollé lavis-bristol typiquement. Il en existe de format grand monde ou grand univers. On emploie le côté papier lavis (un petit peu jaune) qui est lui-même très bien encollé et ne nécessite donc pas d'enduction préalable.

 

 

 

L'article consacré aux cartons aborde les thèmes des contrecollés et de l'enduction

-> lien

 
 

A partir du moment où vous souhaitez détourner un carton nu de son usage pour en faire un support pour la peinture sans le contrecoller, il n'y a pas d'autre solution que de l'encoller lui-même. Dit autrement, l'enduire comme on enduit le papier ou la toile avant de peindre ou de poser un gesso, exception faite de l'aquarelle et des lavis qui ne requièrent qu'une simple tension mais nécessitent des papiers spéciaux. Avec l'acrylique et le carton muséum, il vaut mieux oublier cela et tenter d'enduire le support.

 

Or sur une telle surface et une telle épaisseur, comment procéder sans démolir le carton dans sa structure même ?

C'est le problème auquel il faudrait trouver une solution. Avec de telles dimensions, c'est de l'ordre de l'impossible. Au mieux vous pouvez découper ces plaques en rectangles plus petits, puis tenter de trouver une méthode pour les encoller correctement - ce qui n'est pas simple mais peut-être pas impossible - et enfin trouver une méthode d'assemblage.

 

 

Une bien laborieuse enduction

 

 
 

Une autre possibilité serait de contrecoller vous même ces plaques de carton.

C'est tout une aventure difficile à envisager hors contexte industriel. Il faut des ingénieurs effectuant des essais et établissant un procédé à l'aide d'outils et de matériaux variés et coûteux, notamment des colles spécifiquement adaptées.

In fine, même si vous y parveniez, vous auriez perdu l'aspect initial du carton.

 

 

 

Contrecoller ?

Un travail industriel,

un métier.

 
 

Pas de solution simple, donc ?

Pas pour le projet tel quel, à moins qu'un lecteur trouve une idée géniale (amis lecteurs n'hésitez pas à nous écrire). Bien sûr, avec beaucoup de chance et si vous couvrez peu la surface, vous pouvez peindre sans enduction, mais si vous comptiez vendre, ce serait vraiment sans garantie de longévité malgré la qualité du carton.

 

En effet, les conservateurs et autres professionnels font très attention aussi à la qualité de l'air et à tous les paramètres de la conservation. Imaginez une simple tache un peu grasse ou acide, comme une empreinte de doigts sur le carton nu : comment l'éliminer sans altérer la fibre ? Vous y parviendrez peut-être une fois ou deux, mais sur une période plus longue cela ne peut pas fonctionner. Même sous verre, l'air pénètre or vous dites qu'il est possible que cette oeuvre voyage. Dès lors comment gérer la qualité de l'air et les interventions humaines, animales, microbiennes ?

 

Un bon carton ne peut suffire à lui seul.

Il faut un bon encollage et éventuellement un vernis.

 

 

  Tout carton nu est vulnérable  
 

Une ressource est de changer de "philosophie" : utiliser l'éventualité de déformations induites par un encollage comme faisant partie intégrante de l'oeuvre, mais cela n'est peut-être pas compatible avec votre propos artistique.

 

 

N'hésitez pas à nous tenir informés, c'est un questionnement intéressant car ce support est en effet assez attirant à certains points de vue.

 

     
 

Cependant, redisons que pour les grandes surfaces, à moins de souhaiter délibérément faire intervenir l'aléatoire et/ou l'éphémère, le support le plus adapté et le plus simple d'emploi demeure la toile de lin sur châssis.

Exception faite, bien sûr, de peintures particulières (fresque, résines synthétiques diverses, ...).

 

 

 

Sa majesté la toile

 
 

D'autres supports sont envisageables pour la peinture à l'huile ou acrylique (on pense par exemple à l'aluminium qui peut être employé pour ce genre de dimensions), mais nécessitent parfois de gros efforts de préparation après une réflexion approfondie sur la méthode.

 

Ne nous berçons pas d'illusions cependant : le but de toute préparation est d'obtenir certains types de surfaces d'un nombre limité quel que soit le support car les peintures et les supports imposent chacun des contraintes et le rôle des interfaces (encollages, enductions et autres apprêts) est de respecter ce double cahier des charges.

 

Cependant, partant de là, on peut penser le travail préparatoire, et le support, et l'interface, comme parties intégrantes de l'oeuvre.

Attention, ce n'est pas une fantaisie purement théorique.

 

 

Le support peut faire partie de l'oeuvre

 
 

Pour reprendre l'exemple de l'aluminium qui est presque emblématique, outre la forme bidimensionnelle ou tridimensionnelle qu'il est possible de lui donner - ce qui n'est pas rien et pourtant cela semble quasiment oublié -, on peut concevoir son enduction pour la peinture de sorte à le laisser nu localement, ce que d'autres supports rendraient plus délicat. De plus, il est possible de le colorer par anodisation - entendre le colorer vraiment - et même d'imprimer des couleurs (impression sur Dibond) dans la couche d'alumine créée. Déjà très résistant à la corrosion par son "anodisation" naturelle (une fine couche d'alumine se forme toute seule et protège la masse purement métallique), c'est l'un des supports/surfaces les plus intéressants qui soient, mais combien d'artistes s'en servent ?

 

Il y en a mais très peu, notamment en France où pourtant l'éphémère groupe Support/surface est né. Maladroitement sans doute, et sûrement trop radicalement pour être apprécié du grand public, ce mouvement lança à la fin des années 1960 une réflexion qui attirait l'attention sur la réalité matérielle de l'oeuvre picturale. Il s'agirait peut-être d'en faire la relecture aujourd'hui posément car il y a là un point de vue précieux et utile qui a été quelque peu perdu de vue dans la tourmente des idées tandis que les possibilités techniques se multipliaient.

 

C'est un autre débat. Cependant, votre recherche d'un support différent est une vraie démarche contemporaine, une approche artistiquement intéressante. Même si elle implique en l'occurrence des difficultés assez lourdes, il faut saluer cette tentative de détournement de support !

 

 

Nous sous-employons vraiment certains matériaux modernes ou contemporains

 

 

 

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