CB : J'ai remarqué un fort jaunissement de certaines de mes toiles peintes en glacis, de couleurs très pâles, réalisés avec de l'essence de térébenthine, de l'huile de lin, du médium à peindre et du siccatif.
Le jaunissement est-il dû à la térébenthine, comme le suggère un ami peintre ?
L'essence de pétrole peut-elle remplacer la térébenthine et être moins sujette au jaunissement ?

Dtp : Cette térébenthine serait alors avariée. Cela peut arriver mais c'est quand même assez rare. Le seul moyen objectif de déterminer quel est l'élément coupable est tester chacun des ingrédients un par un. Puis, si cela ne donne pas de réponse, les tester ensemble deux à deux, puis - au pire - par trois.

A priori, le médium et le siccatif semblent les premiers candidats, mais une huile de lin qui aurait passé trop de temps dans la pénombre peut donner le même genre d'effets. Une exposition à la lumière est alors nécessaire.

Par ailleurs, à vous lire, une question se pose : effectuez-vous vous-même le liage ou employez-vous de l'huile de lin pure en plus d'une pâte déjà liée, des tubes de peinture par exemple ? Dans ce dernier cas c'est peut-être cette pâte qui pose problème, donc il faudrait également la tester : appliquée pure, jaunit-elle ?

Quoiqu'il en soit, il n'y a absolument pas lieu a priori, dans le cas qui vous préoccupe, d'échanger la térébenthine contre de l'essence de pétrole car de qualité normale, cette essence végétale ne provoque strictement aucun jaunissement, ce qui fait d'elle depuis des siècles l'amie des peintres. Elle est particulièrement anodine en ce domaine, ne contenant normalement ni soufre ni éléments benzéniques puisqu'elle n'est que le produit de la distillation de la sève du pin maritime. Son odeur végétale forte n'est due qu'aux terpènes qui s'évaporent assez vite.

La question est donc : celle que vous utilisez est-elle de bonne qualité ou bien est-elle coupée ? Pour connaître la réponse, il faudrait essayer et comparer avec une essence de pétrole choisie bien pure, mais ce n'est peut-être pas la première chose à tester a priori.

Enfin, il faut aussi tenir compte de l'environnement. A proximité d'un aéroport, d'une autoroute, de certaines usines ou encore d'un volcan, le dioxyde de soufre peut interagir avec la surface picturale, surtout si vous employez un siccatif au plomb ou si votre médium en contient.