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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 2/3

 

 

18/5/2011 - D.A.

Carnations

 
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DA : Pourriez-vous me dire quelles sont les couleurs de base à utiliser, en aquarelle, pour imiter la couleur de la peau (un peu bronzée, pas vraiment de type Nord Africain, mais presque) ?

 

   

Cet article a été référencé parmi les Dialogues de Dotapea (chapitre XXXII)

 

Dtp : Cela dépend entièrement de l'éclairage. Les couleurs des êtres et des matériaux n'existent que par la lumière qui les touche et nous parvient transformée.

 

On ne voit jamais un corps. Non ! On perçoit de la lumière renvoyée par un corps et l'on reconstitue mentalement 1) le corps, 2) les lumières qui le touchent, "l'atmosphère lumineuse" tout autour. Nous faisons naturellement la part des choses grâce à des processus cognitifs inconscients. Sans quoi la vie quotidienne deviendrait plutôt confuse.

 

 

Peindre un corps, une carnation, c'est essentiellement peindre l'environnement lumineux qui l'entoure

 

 

Pourpre.com expose un excellent exemple concret en nous prouvant que la tomate est noire. Oui, noire, la tomate est noire, c'est comme ça. Et elle est rouge aussi, tantôt rouge, tantôt noire en fonction de l'éclairage, bien que ce soit toujours la même tomate. Si l'on n'avait pas conscience de l'éclairage, reconnaîtrions-nous notre tomate ?

 

Pour se limiter à une intention artistique tendant vers une forme de réalisme - sans oublier que les maîtres modernes, fin XIXème siècle / début XXème, ont transformé les couleurs très radicalement sans pour autant rendre la réalité méconnaissable -, on peut difficilement concevoir en peinture une "carnation" indépendamment de son contexte à moins d'en venir à des représentations strictement symboliques ou au service d'une narration.

 

Bref, une peau bronzée, d'accord, mais où, éclairée par quoi et comment ? C'est une forêt de possibilités ne serait-ce que, avant même de parler de transpositions irréelles, parce qu'aucune personne ne reste tout le temps éclairée de la même manière. La question de la couleur des ombres, à elle seule, rend difficile un traitement univoque. Pourtant elle est cruciale car c'est dans l'ombre que vous pouvez suggérer le mieux l'atmosphère environnante.

 

Ensuite il faut observer ou imaginer toutes les nuances que renvoie la peau éclairée. En peinture à l'huile, en travaillant alla prima on peut facilement employer une quinzaine de pigments différents sur la surface d'une carnation. On s'en rend bien compte chez certains artistes qui rendent cela sensible. Lucian Freud par exemple, outrait un peu ce propos pictural pour obtenir un superbe effet de "cru".

 

 

C'est souvent la touche qui rend ce propos pictural plus ou moins lisible. En regardant bien un tableau de Rembrandt, c'est la même évidence : beaucoup de pigments différents. Pour ces deux peintres et beaucoup d'autres, il n'existe pas UNE couleur de la peau. C'est cette constatation qui pousse l'artiste à trouver les moyens d'exprimer avec puissance et subtilité sa perception d'un phénomène physique.

 

 

Rude tâche. Ces questions très difficiles se sont déjà posées aux artistes du Fayoum, il n'y a pas loin de 2 000 ans. Une chose est sûre : vous posez la bonne question !

 

Pourquoi ne pas essayer d'abord d'imaginer pour vos personnages différents contextes lumineux assez précis et faire des essais ? Beaucoup d'essais ! Parce que vous obtiendrez des résultats surprenants avec des couleurs inattendues. Certains vous suggéreront en retour des atmosphères. C'est un dialogue. Le tableau (ou la pochade, le croquis, l'esquisse) parle à l'artiste.

Vous indiquer une couleur "standard" serait vous priver de la joie de ces découvertes. Laissez-vous étonner.

 

 

Image extraite du site ami

Pourpre.com

 

 

 

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