Appellation impropre (voir corps
du texte)
Se dit d'un "éclairage" invisible à
l'oeil humain capable de susciter des réactions de
fluorescence sur certains
matériaux.
Il est important de spécifier en premier lieu que cet éclairage, qui
est ultraviolet, n'est pas le seul à engendrer de telles réactions sans
être visible à nos yeux. En effet, certains matériaux réagissent aux
infrarouges (notamment aux lasers infrarouges). Ainsi peut-on affirmer qu'il existe des lumières
"noires" et non une seule. L'usage veut cependant que cette appellation
concerne un type d'éclairages bien spécifique à la région uv.
La raison est liée aux origines. Robert William Wood
(1868-1955) inventa une lampe pourvue d'un filtre ne laissant passer que
des uv ainsi qu'une frange du spectre visible, un peu au-delà des 400
nanomètres, dans les bleu-violets encore bien perceptibles par les
cônes S. Si l'objet "éclairé" est réactif
aux uvs, il émet une lumière visible fluorescente. C'est sensiblement la même
installation (lampe et peinture ou objets réactifs) que l'on retrouve très couramment dans les lieux festifs
comme dans des contextes variés, dont par exemple la reconnaissance des
faux billets.
En aucun cas Wood ne fut découvreur des ultraviolets et son
invention a "seulement" été celle d'une technologie uv parmi d'autres nées à
la même époque (cf.
passage in Courrier des Lecteurs).
On recommandera pour les lumières ultraviolettes liées à la lampe de
R.W. Wood l'appellation précise "lumière de Wood" - autant que possible -
ou à la rigueur "lumière uv" -, afin de lever toute ambiguïté. A fortiori
parce que le noir, absence de couleur (aucune lumière n'émet en noir,
c'est un contresens), implique une absorption hors de propos ici. "Lumière
noire" est une appellation jolie (un oxymore) mais impropre - sinon à
cultiver des confusions dans un domaine favorable.
Contrairement à une opinion répandue, cet éclairage ultraviolet ne
permet pas de distinguer les matériaux naturels des substances
synthétiques. Ainsi, certaines fibres comme les papiers et textiles
synthétiques peuvent en effet être distingués grâce à ce rayonnement, mais
les dents et les coraux sont également réactifs.
[Avec le concours de
Jean-Louis :]
Il est vrai que la question aurait pu se poser, par exemple, sous
l'angle de la chiralité. Mais
précisément, les dents ne sont pas chirales. Plus généralement, il faut
que le matériau puisse absorber les uvs et transférer un électron sur un
niveau énergétique plus bas d'où il retombe en émettant une belle lumière.
C'est plus fréquent dans les matériaux organiques à cause de leurs
propriétés électroniques.
Il y a aussi des inorganiques comme les sels d'uranium, le sulfure de zinc
dopé, les fameuses terres rares, etc...
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