Dtp :
Merci beaucoup, nous avons besoin de ce
type d'informations.
Malheureusement, dans le cas présent
celles qui sont
données dans ce document semblent... disons très discutables.
En espérant que vous ne nous en voudrez
pas, nous allons chercher à faire la part du vrai et
du faux, ce qui va prendre du temps car c'est une forme d'enquête. In
fine nous espérons que cela donnera lieu à la publication d'un addendum à
l'article consacré à l'ambre où force
est de constater qu'il manque des informations. En attendant nous
pouvons nous livrer à une première lecture en soulignant le fait que
nous vous sommes reconnaissant de relancer le travail sur ce thème.
Dans le texte que vous mentionnez, on
lit ceci sur la fin du processus de formation de l'ambre : "Quelques millions d'années
plus tard, on obtiendra un "verre" amorphe, polymérisé avec une dureté
Mohs de 2-3 appelée Ambre ou Succinita, dont la formule chimique
correspond à C10H16O".
Erreur : il s'agit là de la
formule du camphre (terpène
oxydé).
Alors veut-on dire que le camphre serait
une sorte de monomère de l'ambre ? Si c'est le cas, il faudrait
absolument que ce soit précisé.
On notera que
François Perego ne reprend aucunement
cette information et que Delcroix et
Havel ne classent pas l'ambre parmi les matières résineuses
terpéniques.
Les sèves des végétaux étant bien,
elles, terpéniques, on peut supposer qu'avant sa très lente
transformation, l'ambre l'était. Mais pas "quelques millions d'années
plus tard" ("plusieurs milliers d'années" selon
Xavier de Langlais).
On lit également ceci : "Les
composants volatiles (terpènes) s'évaporent et les chaînes
moléculaires commencent à s'allonger en
formant des liens plus solides." Ce n'est pas une erreur de
traduction car voici la version espagnole : "Los
compuestos volátiles (terpenes) van evaporándose y las cadenas
molecualres comienzan a alargarse, formando enlaces más sólidos."
Comment les terpènes pourraient-ils à la
fois s'évaporer et s'assembler ?
"Cette nouvelle structure est appelée la résine d'ambre. Cette résine
solide poursuit le processus de polymérisation en s'incorporant aux
sédiments et les[plutôt : aux]
terpènes, en s'évaporant en conditions de manque d'oxygène (ou
anaérobiques). C'est le procédé de transformation de l'ambre."
Cette fois-ci, les
terpènes s'évaporeraient en conditions de manque d'oxygène (esp. : "(...)
evaporarse los terpenes en condiciones de ausencia de oxígeno (o
anaeróbicas)").
Toute personne ayant eu l'occasion de
contempler des "cailloux d'ambre" bruts sait que cette résine est
enrobée d'une couche dure de sédiments (lien).
Donc en effet une partie au moins du processus a pu avoir lieu en
l'absence d'oxygène. Mais quelle importance ?
Au moins peut-on conclure temporairement
qu'il faut garder la plus extrême prudence concernant ce type de
produits légendaires et coûteux. Une formule chimique même fausse et
quelques mots savants peuvent n'être là que pour faire croire en une
compétence.
Pour plus d'informations, lire le
chapitre XXVII des Dialogues de Dotapea.
Cliquer ici.