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AB :
Est il possible d'ajouter une gomme
dammar en cours d'exécution ou peut-être pour les dernières couches ?
On dit qu'elle est cassante. Peut-être
en la mélangeant à de l'huile de lin ?
Est il nécessaire d'ajouter de l'huile de lin sachant que la peinture
du tube est déjà très grasse ?
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Dtp :
Il existe plusieurs types de gommes
(en fait résines) dammar. En particulier, certaines sont plus cireuses que d'autres.
Bien qu'il existe plusieurs raisons pour considérer un médium ou un
vernis comme
"cassant" (notamment la concentration en résine par rapport
à d'autres produits plus souples), la présence de trop
de cire dans le médium est la première dont il faut se préoccuper, les
cires étant des produits notoirement cassables.
Pensons à la cire d'abeille : une seule
« larme » dans un litre d'huile de lin suffit à modifier le
comportement plastique de celle-ci.
Certes, la cire de dammar n'est pas la
cire d'abeille, mais il n'est pas inutile, plutôt que
d'ajouter de l'huile, de d'abord bien
décirer par décantation le
médium (si nécessaire, vous le saurez si vous observez un dépôt de cire
au fond du flacon après quelques jours ou semaines) car vous avez tout à
fait raison de souligner que la peinture en tube est déjà bien grasse.
Et ajouter de l'huile n'enlèvera pas de cire.
Au-delà resituons les éléments dont nous
parlons : avec cette gomme comme avec n'importe quelle autre gomme, huile
ou produit semblable y compris synthétique, les
polymères sont fatalement altérés (voir par exemple
ce lien) et des défauts
mécaniques et chromatiques (craquelures et jaunissement dans le cas du
dammar selon François Perego)
finissent par apparaître naturellement bien sûr. On ne peut pas
demander à des tableaux d'avoir la longévité de mosaïques. En peinture
on se trouve dans une logique du « moins pire ».
Il s'agit ici d'un produit dont la durée
de vie est réputée et qui présente d'importants avantages par rapport
à d'autres résines.
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AB :
Peut-on commencer par un
jus avec de la térébenthine puis employer une
pâte plus riche avec du médium du commerce type [xyz] et ajout de
térébenthine (50/50 par exemple) et finir par un ou des glacis à
l'aide de ce même médium du commerce avec de la gomme dammar.
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Quel processus suivre ? |
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Dtp :
Il est impossible de connaître les
propriétés précises de tous les médiums du commerce, surtout quand le
fabricant ne donne pas les éléments nécessaires concernant leur composition
et leur comportement. C'est précisément le cas pour le produit que
vous évoquez, mais il n'y a là rien d'étonnant venant de cette
entreprise que l'on ne citera pas mais que chacun reconnaîtra aux
caractéristiques
carences d'affichage d'informations sur ses produits.
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On ne peut donc pas donner d'indications
de proportions ici. A l'inverse, si un fabricant met à disposition
suffisamment d'informations soit sur son site web, soit sous forme de
documentations imprimées consultables gratuitement en magasin (ce qui
devient rarissime), on commence à entrer en terrain meuble et il
devient possible de réfléchir à des questionnements tels que le vôtre.
Si l'on vous propose d'acheter un
livre pour savoir comment utiliser un produit commercial précis,
c'est anormal, voire possiblement délictueux. Et pourtant cela existe.
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Fabricants, détaillants,
lisez Dotapea ! |
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Lorsqu'un produit du commerce même
documenté contient une résine synthétique (on pourrait aussi
parler des solvants et additifs), l'utilisateur ne dispose pas
forcément des informations permettant d'évaluer les interactions avec
d'autres produits, synthétiques ou faits maison car il s'agit de
chimies réellement compliquées qui méritent les explications les plus
claires possibles quant aux compatibilités et incompatibilités, et pas
seulement des notices techniques industrielles ou des indications vagues
(on lira à ce sujet le courrier suivant).
Des informations exploitables par
l'acheteur sont bien entendu nécessaires.
Ce point étant encore assez mal compris
par certains fabricants, il est prudent de
limiter autant que possible les mélanges. Tout au plus, à la
rigueur, d'une couche à l'autre on peut par exemple prendre le risque
de passer d'un médium dammar maison à un flamand ou un vénitien du
commerce à condition de respecter les temps de séchage et si les
produits sont sûrs.
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Interactions et mélanges
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Enfin il est sage de ne pas acheter un
produit de ce type en aveugle. Il vaut mieux noter ses références en
magasin et rechercher des renseignements, sur le site du fabricant en
particulier mais pas exclusivement, comme vous venez de le faire.
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D'une manière générale, la sagesse
recommanderait de n'acheter de tels produits du commerce que lorsqu'ils
sont utiles et lorsque l'on ne peut pas les réaliser soi-même aisément
à partir de matériaux bruts ou bien identifiés.
Bien sûr ce n'est pas
un propos univoque : on n'a pas forcément le temps de préparer ce type
de produits.
Deuxième partie
cliquer ici
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Ai-je besoin de pâtes
surgelées si je sais
faire cuire des pâtes ? |
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