M :
1ère question
Je souhaite trouver un moyen de rendre mon fond plus absorbant.... à
l'huile.
M'inspirant de la technique de la fresque, je suis donc en train de
faire des essais de peinture à l'huile sur de la chaux,
Voici mon procédé :
Sur une toile enduite lin universel (gesso blanc) j'applique un
mélange de Caparol + eau +
chaux hydraulique, j'obtiens
une pâte que j'étale au pinceau pour avoir un aspect plus texturé que
le grain de la toile... Je laisse sécher puis, je commence à peindre à
l'huile diluée avec de l'essence de pétrole.
Ma question, y-a-t-il incompatibilité entre les deux ? (huile et
chaux) Si oui que puis-je utiliser d'autre ?
Si non, quelle est la durée de vie d'une oeuvre réalisée ainsi?
(petite précision, je peins au couteau de façon très lissée)
Dtp :
C'est une méthode intéressante, un peu
un cas d'école.
Le premier point est que votre chaux
doit être carbonatée avant
d'appliquer un corps gras, sinon comme elle
est alcaline c'est la
saponification garantie.
Faites des tests en comptant au strict
minimum un ou deux mois de carbonatation avant de commencer à peindre,
voire beaucoup plus si vous travaillez en épaisseur.
Soit dit sans parler des risques
mécaniques et chimiques qui sont fonction du rapport entre les trois
ingrédients. En effet si vous placez trop de Caparol, la chaux ne
respirera pas beaucoup donc ne carbonatera pas beaucoup. De plus on ne sait pas comment
les deux interagiront dans ce type de conditions. Si vous n'en placez
pas assez, cette couche sera cassante et inadapté à un support souple
comme la toile.
Dans tous les cas, à partir du moment où
vous aurez apposé de la peinture sur votre apprêt, la chaux ne pourra
pratiquement plus respirer.
De plus, la chaux hydraulique une fois
carbonatée n'est pas très différente d'un ciment
ou d'un marbre. Elle redevient pierre. C'est
un support plutôt sain, mais très dur et peut-être pas poreux dans le
sens où vous l'entendez. C'est d'ailleurs pour cette raison que les
peintures à la chaux sont travaillées a fresco (dans le frais
du mortier) et plus rarement couvertes - et dans ce cas, après pose
d'un apprêt. L'association au Caparol modifie cependant le contexte
classique, c'est une idée intéressante.
Votre méthode est un pari qui repose sur
les dosages, donc surtout, faites des tests sur
de longues durées, au moins deux ou trois ans (normalement il
faudrait tester sur cinquante ans au moins mais une période courte
permet déjà d'apprécier les tendances), en essayant différentes
proportions dont vous aurez bien pris note.
Tout lecteur ayant déjà pratiqué ce type
de préparations est chaleureusement invité à nous
écrire pour en témoigner.