Il n'est pas inutile dans un premier
temps d'oublier presque complètement les couleurs, soit en quelque
sorte de "penser" le tableau en monochrome.
Un bonne méthode est de commencer par
observer le modèle dans la pénombre. afin de faire travailler les
bâtonnets de votre
rétine plus que les
cônes (perception des couleurs). Une
reproduction en noir et blanc peut remplir le même rôle, à savoir vous
permettre de vous concentrer en premier lieu sur la
valeur.
Partant de cette observation, il est
possible d'utiliser pour peindre une palette de gris (ou autre base
très rompue) auxquels vous
ajouterez juste un peu de couleur.
Mieux encore : ne colorer qu'en glacis
par-dessus une base monochrome (verdaccio, intonaco ou autre, voir
Les imprimatures, mais on peut se
contenter d'un beau gris).
Un beau gris peut être créé par exemple
à partir d'un brun foncé et d'un bleu également foncé. Vous obtenez
une couleur sombre, presque noire (compenser avec une troisième
couleur si nécessaire). Pour la griser,
* soit
vous travaillez en pâte et vous éclaircirez en ajoutant du blanc,
* soit vous préférez d'ores et déjà
les glacis et vous jouerez alors sur la proportion de médium ou sur
le nombre de couches.
Le Jardin des délices est un travail
très précis. Il sera peut-être plus facile d'effectuer l'imprimature en pâte.
Pour un travail déjà terminé, rien
n'empêche d'ajouter un ou plusieurs glacis uniformément. Il est
possible de réserver ou de tamponner des zones que vous souhaitez
conserver plus vives. Mais attention : l'acrylique sèche vite, il faut
donc effectuer des essais sur des échantillons témoins car les
modifications deviennent vite irréversibles.