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Courrier des Lecteurs

2010 - saison 2/3

 

 

6/4/2010 - L.M.

Vernir l'aquarelle

 
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LM : Supportant de plus en plus difficilement l'obligation de protéger les aquarelles par une vitre en raison des problèmes de reflets, mais aussi du poids du verre qui limite la dimension des oeuvres et cantonne ce médium dans des petits et moyens formats, j'ai cherché à substituer la vitre habituelle par un vernis (.../ et) je m'interroge par honnêteté vis-à-vis d'éventuels acquéreurs de poursuivre (...).


C'est la raison pour laquelle je me permets de vous consulter (...) sur la formule employée (...) :

1) Première couche :

a) vernis aquarelle mat X. Appliqué au pinceau (composition : résines synthétiques, essence de pétrole, agents de matité : silicate)
Ou :

b) fixatif mat Y. Spray (composition : résines d'acrylates incolores non jaunissantes.)

 

 

 

[note : l'eau est également un solvant et son action
 sur la
gomme arabique, l'ensemble de la couche picturale et le papier n'est pas anodine.
Un solvant stable à temps de séchage plus rapide ne serait
pas à dédaigner.]

 

 

 

2) Deuxième couche : vernis Z mat, à base de résines polyuréthanes sous forme aqueuse, sans solvant, ne s'écaille pas, ne jaunit pas.
(Fabricant : X).

 

Merci de bien vouloir (...) me faire connaître le cas échéant les frais inhérents à cette étude.

 

 

 

 

 

Dtp : C'est une question cruciale car elle implique pour ainsi dire l'avenir de l'aquarelle. En effet, les dimensions et la vitre protectrice fixent directement les limites de l'utilisation de cette peinture dans la production artistique contemporaine. Limites plutôt étroites à ce jour, et pourtant déjà connues depuis l'époque vénérable des premières peintures égyptiennes (nous y reviendrons). Les excellents peintres britanniques des XVIII et XIXème siècles venus sur les sites pharaoniques s'y sont d'ailleurs heurtés eux aussi.

 

Ce questionnement vient par ailleurs littéralement en écho au précédent courrier, d'autant plus qu'il s'agit pour moitié du même fabricant.
 

 

L'avenir de l'aquarelle

 

 

Il y a en effet, là aussi, de quoi être perplexe au sujet de descriptions aussi floues que "résines synthétiques, (...) silicates", ce qui n'a pratiquement aucune valeur informative.

 

     
 

C'est un peu comme si votre boulanger vendait ses baguettes sous l'intitulé de "matière farineuse avec un peu de sel". Avec un tel argument, vous voilà bien avancé.

 

De toute façon, avec ce type de produits "ultra-customisés" (des chimies polymériques précisément ajustées aux cahiers des charges), le problème ne réside pas entièrement dans la composition car celle-ci peut être tout aussi peu informative pour l'utilisateur final. Par excès.

 

Mais alors, à quoi sert le travail réalisé en amont par l'industriel lui-même pour définir son concept de produit ? Ne peut-il parler clairement à l'acheteur potentiel de ses objectifs et des limites qu'il a fixées à la substance qu'il envisage de lui vendre ? Faut-il que Dotapea crée son laboratoire d'analyse pour tenter laborieusement de répondre à une légitime question d'artiste alors que les industriels ont tous les éléments et toutes les bonnes raisons pour ce faire ?

 

 

Matière farineuse
avec un peu de sel

 
 

A fortiori dans le cas d'un produit aussi peu académique qu'un vernis à l'aquarelle, qui fait naturellement naître de sérieux questionnements tels que le vôtre, c'est aux fabricants de rassembler leurs souvenirs et de prendre la plume pour rassurer les utilisateurs, la presse, les enseignants, les historiens de l'art et les archéologues (que l'on imagine incrédules sur un sujet pareil), en nous en disant plus sur la rupture dans l'histoire de l'art qu'ils nous proposent.

 

Ceci n'est pas ironique : l'avenir de l'aquarelle est un sujet éminemment sérieux. Et il se trouve bien en prise directe avec les questionnements concrets que vous soulevez à juste titre. Comment se débarrasser de la vitre et comment passer à l'échelle supérieure ?

 

Evidemment, la solution réside dans le vernis et ce n'est vraiment pas un "scoop". Le vernis a malheureusement manqué dès les premières peintures égyptiennes, celles-là mêmes qui se sont abîmées au premier coup de soleil après les désensablements opérés par les Britanniques. Tant abîmées qu'il a fallu convoquer d'excellents peintres du royaume (l'un des plus connus est Howard Carter mais on peut citer également sur un plan beaucoup plus artistique l'extraordinaire travail de David Roberts, auteur d'un oeuvre aussi fascinant qu'intemporel) pour fixer non sur la pellicule mais sur le papier ces oeuvres en perdition, avec... de l'aquarelle.

 

 

Un rappel :
en principe,
on ne vernit pas l'aquarelle.
Lire passage in
La gomme arabique, l'aquarelle

 
 

 

"Ruins of temple of Kom Ombo", 1838,

David Roberts

 

     
 

C'est donc là un très, très vieux et très, très récurrent problème qui n'a jamais cessé de préoccuper les peintres.

 

 

 

     
 

Le premier conseil de Dotapea sera donc de questionner ces fabricants. S'ils ne savent pas vous répondre, c'est à désespérer de tout. Refaisons un détour par le pétrin : un boulanger qui a fabriqué de A à Z un pain révolutionnaire espéré au long de millénaires de recherches boulangères devrait tout naturellement savoir en parler. S'il vous marmonne timidement trois mots confus (matière... farine... sel, comme résine... synthétique... silicate), c'est qu'il y a un problème : est-il un grand timide ou ignore-t-il radicalement de quoi il parle ? C'est de l'incommunication que part le soupçon.

 

 

Notre second conseil est de suivre de très près une invention toute fraîche dite « verre liquide » que nous avons récemment évoquée dans un article de la section « hi-tech ». Lien.

Il y a peut-être là de quoi révolutionner vraiment l'univers des vernis et par-delà, l'avenir de certains procédés de peinture de premier plan tels que l'aquarelle.

 

 

Sincèrement merci beaucoup, Mr. L.M., de votre intervention qui permet de mettre en perspective des enjeux apparemment très mal compris à ce jour.

 

 

La timidité peut avoir un charme mais

on ne peut qu'encourager les fabricants à parler de leurs recherches, de leurs travaux, de leurs produits, afin - si c'est possible - de combler un hiatus qui ne fait que nourrir légitimement les angoisses et les suspicions.

 

 

 

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