Etant oxydée, votre surface sans embus
est d'une « nature » différente car elle n'est plus
insaturée,
c'est-à-dire qu'elle ne peut plus se lier aisément (chimiquement) avec
ce que vous placez au-dessus, ne disposant plus de liaisons
électroniques libres pour cela.
Et heureusement ! Si un liant ou une
résine pouvait se fondre facilement avec une couche sèche (siccativée)
du même type de produits, pratiquement aucun vernissage ne serait
possible. Du moins le concept de vernis devrait-il changer de sens.
C'est pour cette raison (entre autres
mais essentiellement) qu'un temps de séchage normal avant vernissage
doit être particulièrement long. On compte en général au moins deux
ans. Plus c'est long, moins vous aurez par la suite de liaisons
indésirables.
Certes, au fil du temps quelques
liaisons miraculeusement restées insaturées se satureront et quelques
pigments baladeurs passeront la barrière, mais c'est un autre problème.
La question des incidents au dévernissage se pose bien davantage -
c'est assez documenté - avec les cires qu'avec
les résines et les huiles, peut-être à cause de leur sensibilité
thermique qui leur donne une tendance à se liquéfier, donc à se
destructurer et peut-être se répandre, faisant du dévernissage un
"arrachement". Hypothèse.
Espérons que nous aurons l'occasion de
revenir bientôt sur ce dernier point avec un regard plus proprement
scientifique car si ces faits sont effectivement confirmés, il faut
reconnaître que Dotapea n'explique pas pour le moment pourquoi
les cires sont si "dangereuses" pour le dévernissage. Même
si la pratique du double vernissage permet de contourner ce problème.
En attendant, on peut au moins avancer
qu'un dammar utilisé comme vernis doit être bien déciré et que le
temps de séchage avant vernissage est une donnée capitale.