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Courrier des Lecteurs

2009 - saison 1/3

 

 

26/4/2009 - N.B.

Peinture naturelle

 
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Article recomposé en 2011

 

 

 

NB : Voilà, je n'ai jamais fait de peinture artistique et là je souhaite peindre un mandala.
Je suis allée m'acheter de la peinture à l'huile, mais, après réflexion je ne veux pas utiliser celle-ci car elle contient du dioxyde de titane et de la résine d'alkyde je préfère les produits naturels.
Donc quelle peinture puis-je utiliser sur du papier épais, une peinture facile à travailler, et qui me permette de réaliser toutes les nuances et les formes que demande le mandala qui est une figure géométrique demandant beaucoup de travail sur les détails et la précision et des petites surfaces à l'intérieur du mandala.

 

 

 

Dtp : La frontière entre le naturel et l'artificiel est plus que floue.

L'Académie française donne au mot artifice l'étymologie suivante : "Emprunté du latin artificium, « art, métier » et, par extension, « habileté, ruse »."

Les arts plastiques permettent de relativiser à bon escient et de manière équilibrée un a priori très ancré dans nos cultures, a priori selon lequel il existerait une ruse dans ce qui n'est pas naturel.

 

En effet, par opposition le mot nature nous ramène - naïvement - à l'innocence de l'être nouveau-né. En voici l'étymologie (Acad.) :

Emprunté du latin natura, de même sens, lui-même dérivé de nasci, « naître ».

 

Il n'est pas sans pertinence d'affirmer que tout matériau est naturel, y compris les pires poisons. Ne nous leurrons pas : la nature est souvent dangereuse et de toute façon en termes de matériaux, il n'existe rien d'autre que la nature. Les assemblages peuvent être naturels ou de main humaine, cela ne change rien à leurs propriétés physiques ni à leur toxicité éventuelle.

 

Lire l'article consacré au pigment naturel
opposé au synthétique :
lien

 

 

Prenons l'exemple que vous évoquez, le dioxyde de titane. Il est très intéressant.

 

 

En effet, le minerai de TiO2 (le rutile) est en réalité on ne peut plus "naturel".

Tout comme les Anciens déjà lévigeaient les ocres, on applique au rutile des traitements de purification (en particulier on le débarrasse de son oxyde de fer), puis on le broie et on l'enrobe d'une très fine couche d'alumine ou autre produit (naturel, élémentaire) et le résultat est exactement ce que vous avez dans votre tube. Il n'y a aucune synthèse. Et quand bien même. Par ailleurs il serait bien dommage de se priver d'un tel pigment car il est particulièrement anodin et de bonne qualité. Voir Le blanc de titane et passage in Blanc de zinc, blanc de titane : toxicité.

 

 

Il ne faut surtout pas se fier aux intitulés, aux mots. Prenons la terre d'ombre naturelle par exemple. Un très beau nom pour un très beau pigment.

 

 

1) on utilise le terme "naturel" par opposition à la terre d'ombre brûlée mais cela entretient une ambiguïté, 2) ce pigment est lévigé lui aussi donc traité de main d'homme, 3) le nom scientifique de la terre d'ombre naturelle est "sesquioxyde de fer hydraté plus dioxyde de manganèse". C'est un peu amusant, n'est-ce pas ? 4) ce pigment est moins anodin que le dioxyde de titane malgré son nom rassurant.

 

La nature n'est rien d'autre que des atomes et des rayonnements. Il n'est pas souvent pertinent d'opposer le naturel au synthétique, comme le faisaient d'ailleurs remarquer les Joliot-Curie, déjà, au sujet de la radioactivité (lire passage in La transmutation). Il n'y a qu'une seule radioactivité, il n'y a qu'une seule physique, et enfin, un matériau peut être à la fois naturel et synthétique.

 

Il est par contre pertinent de s'intéresser à la toxicité des matériaux et à leurs propriétés concrètes. C'est du moins le point de vue soutenu par Dotapea/ArtRéalité.

 

 

 

La présence de résine alkyde dans votre peinture est une autre question. Les alkydes sont des constructions chimiques particulières puisque ce sont des émulsions. Les alkydes sont à cheval entre peinture à l'huile et peinture à l'eau.

 

Une véritable peinture à l'huile est absolument grasse. Elle est constituée d'huiles à peindre végétales (lin, oeillette, noix, etc.). Notons au passage que l'on peut synthétiser de toutes pièces des liants tout aussi entièrement gras, ce qui ne présente cependant guère d'intérêt.

 

Huiles de lin

 

Les alkydes, par rapport aux liants totalement gras, sont juste des émulsions, à l'instar de substances dites naturelles comme le jaune d'oeuf par exemple. La caséine est également une émulsion, mais faut-il la considérer comme naturelle ? Rien n'est moins sûr.

 

 

Pour travailler sur du papier, si vous choisissez une huile il faut effectuer une enduction.

 

Mais vous pouvez obtenir de très bons résultats par application directe de gouaches extra-fines (visez tout de suite le haut de gamme si vous souhaitez conserver votre travail durablement), d'acrylique ou d'alkydes, ou encore - cela vous intéressera peut-être davantage - avec des temperas à l'oeuf, mais dans ce dernier cas, pour obtenir une bonne peinture on doit effectuer soi-même le mélange oeuf-pigments.

L'aquarelle semble moins indiquée pour ce type de travaux. Sous toutes réserves cependant car certains emplois de cette peinture surprennent.

 

Il est également important bien sûr de bien choisir vos pinceaux et de veiller à certains points comme la neutralité de l'eau ou la pureté de l'essence et la bonne adéquation de l'ensemble des produits.

 

 

Bien sûr on ne peut en rester à une position de principe sur la non-opposition entre naturel et synthétique ou artificiel puisque la question de fond, totalement légitime, est : est-ce que je sais vraiment ce que je mets sur ma palette ? Cela vaut pour ce qu'il y a dans l'assiette, dans l'air que nous respirons, etc. C'est un questionnement contemporain.

 

 

 

 

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