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Courrier des Lecteurs

2009 - saison 1/3

 

 

30/1/2009 - J.C.

Protection de la feuille d'argent

 
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JC : Je suis à la recherche d'une solution efficace pour vernir un mur en feuilles d'argent. J'ai terminé ce mur (environ 8m2), je l'ai verni, sur les conseils du vendeur, avec un vernis acrylique, voilà 1 mois..... Hélas, je constate aujourd'hui une oxydation de la feuille d'argent, et, encore plus grave, le vernis se décolle par plaque ! Je dois tout recommencer.

Pouvez-vous me dire si un vernis polyuréthane serait plus efficace.... Je ne veux surtout pas d'un vernis qui donnerait un reflet jaune. Quels conseils pouvez-vous me donner ?

 

 

 

Dtp : Les questions simples peuvent faire faire de lointains détours. Il nous a fallu prendre du temps, consulter, et in fine l'on n'a toujours pas de solution simple à vous proposer.

 

Tout d'abord, de quoi la feuille d'argent doit-elle être protégée ? De l'oxydation et de la sulfuration (sur la sulfuration de l'argent, à ne pas négliger, lire passage in Les dialogues de Dotapea, chap. XIX).

Autre élément du "cahier des charges" : le produit employé comme vernis doit tout simplement adhérer.

 

Votre échec avec l'acrylique peut être dû à une oxydation (solution aqueuse, microporosité et/ou hygroscopie éventuelles pouvant aussi impliquer une sulfuration) ou à un problème d'adhérence car toutes les acryliques ne sont pas faites pour coller au métal.

 

La base aqueuse semble en fait une assez mauvaise idée avec tous les métaux, à ceci près qu'un séchage dans des conditions normales est assez rapide. Mais on peut imaginer des rétentions d'eau.

 

 

Bien sûr nous avons pensé à un vernis gras. Mais avant d'y venir, ouvrons une parenthèse.

Cela commence par l'appellation "métal précieux" ou aussi bien "métal noble". L'argent en est-il un ? Personne ne semble pouvoir se prononcer parce que ce ne sont pas des appellations strictement définies [1].

Et pourtant, on emploie communément ces termes pour désigner des métaux peu oxydables, à tort ou à raison.

 

C'est sur ces points que l'affaire bascule : en y regardant de près, on s'aperçoit que l'or peut perdre jusqu'à 7 électrons là où l'argent n'en perd au plus que 3 !

A priori un pied-de-nez à la réputation de l'or, censé très peu oxydable, et même quasiment inoxydable. Cela dit, la capacité d'un métal à s'oxyder facilement et son degré maximal d'oxydation ne coïncident peut-être pas forcément. A tout le moins, cela semble poser question.

 

Je laisse Jean-Louis, qui a interrogé des collègues physico-chimistes, développer le sujet :

* (...) On ne sait pas pourquoi l'or et l'argent n'ont pas les mêmes réactivités chimiques, bien qu'ayant des structures électroniques très similaires. (...)

 

* L'oxyde d'argent le plus courant (et même commercial) est Ag2O, il est insoluble et brun-noir. Utilisé entre autres dans les piles à l'oxyde d'argent.


* Je n'ai pas réussi à trouver si cet oxyde est facile à former ou non.
Divergences chez mes collègues, les uns disent oui, à l'air et à température ambiante, d'autres disent non.
Un site web dit que c'est spontané à l'air ambiant : lien.
Celui ci dit le contraire : lien (en bas à droite du texte encadré). (...)

 

* Pour expliquer les différences de réactivité entre Au et Ag ils parlent même d'effets relativistes....

Vous voyez ce que je voulais dire au sujet des questions simples qui peuvent emmener loin.

 

 

Revenons aux vernis gras.

S'il est relativement facile d'oxyder l'argent, ils sont à déconseiller car ils pourraient devenir agents d'oxydation lors de la polymérisation.

 

Certaines solutions relevées par ailleurs semblent assez discutables, comme le nitrate de cellulose (qui serait explosif, pas forcément efficace, très hygroscopique et de toute façon pas adapté au cas que vous soulevez) ou d'autres qui ont plus de chances d'aboutir mais nécessitent le vide (couche d'oxyde d'aluminium ou de titane).

 

Jean-Louis indique un brevet (US 4,407,875 consultable ici). Une solution en deux parties dont une hors-sujet puisqu'elle est destinée à être retirée, l'autre pourrait être plus intéressante. C'est un vernis relativement classique de type émulsion vinylique et glycérophtaliquel'éthanol est assez présent, de même qu'un produit toxique encore très répandu, le xylène.

 

 

Alors, un produit à dominante vinylique dans une solution non-aqueuse serait la solution ?

Selon nos constatations, certains produits vinyliques semblent poser quelques problèmes de brunissement. La question de la coloration éventuelle du polyuréthane que vous évoquiez ne semble pas tout à fait réglée non plus.

 

 

 

En ce qui concerne la feuille d'or utilisée à l'extérieur on ne vernit pas, on remplace tous les dix ou vingt ans. On peut ajouter que sans être un grand toxique au-delà du fait que c'est un métal lourd, l'argent n'est pas un métal aussi parfaitement sain que l'or.

Comparer les articles du Reptox québécois : ici, l'or, là l'argent. La différence dans les incompatibilités et en toxicologie est substantielle.

A vous de déterminer donc en fonction de ce que vous voulez faire s'il est absolument nécessaire de vernir. Vous pouvez également prendre conseil auprès de doreurs professionnels.

 

 

La dernière indication que nous pouvons vous donner est que des tests sont indispensables. Jean-Louis est partisan d'un vernis gras, je ne prends pas parti mais nous sommes d'accord sur ceci : "Les essais préalables seront impératifs... Et éventuellement simuler un vieillissement en trempant la chose deux ou trois fois dans un peu d'eau chaude une fois que c'est sec." (JL)

 

Emmanuel Luc

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[1] Une définition stricte existerait, mais nous la donnons sous réserve de confirmation : les métaux nobles seraient, parmi les métaux de transition (cf. ci-dessous), ceux dont l'énergie de première ionisation est inférieure à celle de l'hydrogène.

Certaines listes de métaux nobles incluent , l'iridium, l'osmium, le rhénium, le palladium et l'argent. Il s'agit d'éléments ayant dans l'ensemble une assez forte électronégativité, qui tiennent donc théoriquement assez bien leurs électrons et ainsi s'oxydent moins facilement que les autres.

 

Les métaux de transition, qui occupent le centre de la table de Mendeleïev, sont les éléments situés de la colonne 3 à la colonne 12 pour les lignes centrales (couches 4 à 6).

 

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