Dtp :
Le papier est en Occident un support
relativement récent (lien)
par rapport au bois, à la peau animale, à l'os, ou à la pierre bien
sûr. Cependant, des oeuvres chinoises sur papier, bien plus anciennes que les nôtres,
montrent une qualité de conservation exceptionnelle. Le
papyrus - qui, bien que végétal, n'est pas
un papier mais une sorte de tissage - a démontré une longévité
considérable, mais dans des conditions de conservation tout à fait
exceptionnelles dans le cas de l'Égypte. Dans le même type de
conditions, le bois de tilleul des oeuvres du
Fayoum s'est également avéré un
excellent support, mais l'encaustique
qui le couvrait n'y était peut-être pas pour rien.
En tan que supports, certaines pierres légèrement poreuses en
surface quoique résistantes à l'humidité (l'ardoise
par exemple) pourraient s'avérer pour ainsi dire parfaites pourvu que
l'accrochage du film pictural soit suffisamment intime.
En résumé, la conservation d'une oeuvre
en fonction de son support est un sujet inépuisable dans la mesure où
les facteurs déterminants sont nombreux. En France, le
C2RMF effectue des
recherches sur ce type de sujets à l'aide d'instruments parfois
"hi-tech".
Revenons à votre question.
L'acrylique
est peu ou prou le pire des cas.
Ce n'est pas une boutade : les
formulations de ces liants sont innombrables.
Une acrylique est adaptée à un type de
supports donné, du moins en principe. Autrement dit, la question du
meilleur support devrait en théorie être posée au fabricant.
L'offre "Beaux-arts" est normalement
adaptée à des supports variés, rigides ou souples, légèrement poreux
ou très poreux. Mais gare aux surprises : la mesure entre théorie et
pratique est vite faite dans certains cas. Si la longévité est une de
vos priorités, il vaut mieux se restreindre aux peintures acryliques
haut de gamme - qui se comptent au mieux sur les doigts d'une seule main.
Au-delà, n'importe quel papier enduit
(par vous ou par le fabricant) fait a priori l'affaire. L'enduction
fait beaucoup. Bien sûr
lorsque vous réalisez vous-même cette opération, vous savez à peu près à
quoi vous attendre puisque vous connaissez l'enduit. Vous pouvez par
exemple utiliser un bon liant acrylique. Une enduction recto-verso met
à l'abri de la plupart des dangers. Un papier Beaux-arts de qualité
standard et de bon grammage peut suffire pourvu qu'il soit bien tendu
lors de l'enduction.
Mais si votre choix pictural va plutôt
du côté des papiers poreux, c'est-à-dire non-enduits mais gardant "la
gélatine à coeur", un papier pour aquarelles et lavis de bonne qualité
peut convenir, de même que d'autres, parfois artisanaux, pourvu que la
colle et le substrat (la pâte à papier) soient neutres ou un peu
alcalins et à la condition de bien tendre le papier lorsque vous
peignez.
D'autres possibilités avec les papiers
non-préenduits : laisser le papier se déformer puis le retendre, ou
bien le maroufler, ou encore le laisser à l'état déformé.