Dtp :
Le procédé de
Vibert n'est pas public semble-t-il.
Il s'agit d'extraire la partie grasse du
jaune qui est une émulsion. Selon François
Perego, ce sont des esters gras triglycériques tout à fait
classiques, à base d'acides oléique, linoléique et linolénique (du
moins saturé au plus saturé). Voir
Acides linoléique et
linolénique. Les jaunes de Gallinacés seraient un tout petit peu
moins saturés que ceux d'autres espèces quoique la teneur de ces
éléments puisse dit-on varier d'un facteur deux en fonction de
l'alimentation de l'animal. Mais grosso modo, vous obtenez dans
le gras du jaune au mieux un tiers d'huiles insaturées dont une partie
n'est même pas exploitable.
Ainsi, comme
Xavier de Langlais, François Perego
reste dubitatif quant aux capacités siccatives de l'huile d'oeuf.
Mais le jaune d'oeuf pris comme un tout
est lui-même un liant. Comme le souligne Jean-Louis dans un passage du
chapitre I des Dialogues de Dotapea (lien),
vous y trouvez comme dans de nombreux liants des agglutinants de deux
natures (aqueuse polaire
et grasse apolaire) et un
amphiphile jouant le
rôle d'interface. L'amphiphile du jaune (9% environ) est constitué de
phospholipides assez banals.
Mais l'ensemble donne de superbes
temperas et de bons médiums à l'oeuf pour la peinture à l'huile, dont
celui de Xavier de Langlais/Lefranc-Bourgeois, dont la composition
n'est pas publique non
plus.
Il n'est pas certain que la reproduction
du procédé de Vibert soit un bon objectif.
Par contre, un axe de recherche
intéressant serait peut-être de rendre compte d'emplois utiles du
jaune dans les peintures à base aqueuse. En particulier, permet-il de
réaliser une sorte d'encre de Chine...
Une autre gageure serait d'extraire le
colorant.