Dtp : On
peut répondre en trois... points :
* La théorie
voudrait que pour être rigoureux indépendamment des critères
artistiques, tant qu'à évaluer une oeuvre selon sa surface, l'on se
serve de mesures en cm2.
Lien
Cependant, d'emblée on doit poser la
question de la pertinence de la surface comme critère d'évaluation
de la valeur d'une oeuvre parmi d'autres sur le parcours d'un même
artiste. A tous les points de vue ce n'est pas une évidence.
Historiquement parlant, au Moyen-âge
d'autres critères ont été utilisés pour évaluer la valeur d'une oeuvre, tels que la quantité de matières
précieuses (lapis-lazuli,
or, etc.) dans la surface picturale. Cela a progressivement changé
mais l'histoire de l'évaluation d'une oeuvre n'a pas fini de s'écrire.
* L'usage
"classique" voire même "moderne" consiste à ne tenir compte
que des points et non du format du rectangle. Le caractère
approximatif de cet usage a peut-être traversé intact 2 ou 3 siècles
pour signaler qu'il s'agit d'un simple point de repère et non d'un
critère financier éclipsant les autres paramètres.
Mais concrètement si vous comptez 100€ le point, un 40P vaut 4 000€,
un 100M vaut 10 000€, etc. C'est indépendant du format P, F ou M. En
principe. Chacun décide.
* L'usage contemporain réel.
Tout d'abord on ne vend pas un dessin
au même prix qu'une photo, une statue, une vidéo ou un tableau, or
beaucoup d'artistes pratiquent plusieurs techniques et surtout, ils
les mélangent.
Ensuite, souvent - de plus en plus souvent - la question se pose de
ce qui doit se vendre. Pour l'art éphémère en particulier c'est un
casse-tête.
Même l'estimation de la valeur d'une
simple vidéo est terriblement difficile. D'un artiste à l'autre,
l'on passe de 400€ à l'arrachée dans une vente aux enchères à 300 000€ sans douleur avec entre
les deux presque pas de valeur intermédiaire. C'est le circuit qui
fait la différence.
Parlant de circuit, beaucoup d'artistes - vraiment beaucoup -
échappent à toute cotation car ils empruntent des voies non
traditionnelles pour vendre leurs oeuvres.
On peut saisir une évolution générale
sur laquelle on pourrait gloser longuement.
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui le
calcul de la valeur d'une oeuvre (même de sa valeur potentielle) est
compliqué et ne peut certainement pas être réduit à des dimensions,
même si ce calcul demeure un point de repère dans certains cas.
Pour généraliser votre question, estimer
la valeur financière d'une oeuvre, cela passe souvent par le recours à
une expertise. Un commissaire priseur est évidemment particulièrement
qualifié pour estimer la valeur financière d'une oeuvre à un instant t
dans la mesure où il est le mieux placé pour constater - avec le recul
nécessaire - le niveaux des échanges concrets. Mais un bon galeriste
connaît aussi en partie ces données, de même que certains directeurs
de centres d'art.
Sachant que beaucoup parmi ces métiers prennent des
risques - y compris à très haut niveau - et se cassent les dents, ce
qui est tout à leur honneur.
JMH :
Merci pour la promptitude avec laquelle
vous avez donné suite à
ma demande.
Cependant je n'ai toujours pas trouvé combien vaut un point ;
peut-être
qu'à force d'opiniâtreté je finirais par trouver ?
Pour finir, bravo pour votre site très largement renseigné.
Dtp :
Merci beaucoup.
Un point n'a pas une valeur fixe dans la
durée. Chaque artiste coté voit cette valeur varier en fonction des
ventes de ses oeuvres dans les salles de ventes.
C'est ce mécanisme qui fait que tout
artiste doit se préparer à l'éventualité un peu amère de voir une de
ses oeuvres prendre une valeur bien supérieure à son bénéfice initial.
C'est cependant quand même une bonne nouvelle pour lui car cela
signifie que, sa cote augmentant, il peut en théorie réaliser de
meilleures ventes. Bien sûr, tout cela est sujet à polémiques.
Au-delà, cette mécanique financière
prend un nouveau relief dans la crise actuelle car les plus-values sur
les oeuvres d'art deviennent aussi intéressantes pour les
investisseurs, sinon plus, que par exemple l'immobilier maintenant en
stagnation.
Actuellement, selon nos informations, le
marché de l'art va plutôt bien à cause de ce phénomène de report des
investissements.
Plus techniquement, tout dépend de ce que vous voulez faire (vendre
des oeuvres cotées ou non, revendre, spéculer) mais pour connaître la
cote d'un artiste il existe des sites en ligne (payants pour la
consultation des cotes) et sur papier, où la référence demeure le
célèbre Bénézit.
Pour en savoir plus, Dotapea/ArtRéalité
n'étant pas compétent, il vaut mieux s'adresser à nos confrères de
L'estampille objet d'art ou bien consulter un commissaire priseur
(ou société de).