Chamarrer
et chamarré
De
l'espagnol zamarra, "vêtement de berger"
Note : cette page figure dans la
section des techniques d'application,
ce qui peut paraître abusif. Cependant, nous avons voulu souligner
par cette localisation la dimension technique et artistique des termes
concernés.
Chamarrer signifie rehausser une
surface colorée à l'aide de couleurs vives plus ou moins complémentaires à
celles qui l'entourent (un fond généralement), donc par accentuation d'un
contraste chromatique.
Il peut s'agir de rafraîchir une surface dont les couleurs ont vieilli
ou d'obtenir un effet sur un ouvrage en cours de réalisation.
Peut être à cause de sa beauté, ce terme a vu sa signification
s'étendre à tel point qu'elle a dans certains cas beaucoup
perdu de son sens (et, précisément, de sa couleur). En effet, "chamarré"
est souvent utilisé pour "bigarré", voire "contrasté", dans des domaines tels que la gastronomie ou la musique.
On en oublie qu'il s'agit avant tout d'un verbe qui réfère
à une action réfléchie, à une véritable mise en oeuvre de la
couleur qui concerne
différents métiers. L'acte de chamarrer a une portée importante dans le
travail de certains artistes, artisans, architectes d'intérieur, etc.
Et il s'agit, au-delà de l'application pratique, d'une
manière de concevoir les couleurs et leur emploi dont un peintre, par
exemple, doit être bien conscient. Poussée à l'extrême, elle a produit les
deux Carrés de Malevitch, des oeuvres qui soulève bruyamment la
question "à quoi me sert le contraste, qu'est-ce que j'exprime par lui ?".
Question qui sans doute se posait déjà pour les bergers espagnols.
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