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Courrier des Lecteurs

2009 - saison 2/3

 

 

4/8/2009 - I.D.

Aspect poudreux du pigment - suite

 
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ID : J'ai pu voir qu'il était possible d'utiliser des pigments en conservant leur aspect poudreux en utilisant la technique de la projection. Vous expliquez qu'il faut au préalable mettre sur le support un liant mélangé à un diluant : pouvez-vous me dire quels liant et diluant utiliser ? Et dans quelle quantité doit on faire ce mélange ?

 

 

 

Dtp : C'est effectivement un sujet évoqué dans un autre article du courrier des lecteurs. Lien.

Il n'y a pas de magie : il s'agit plus d'une trace d'un état poudreux que de quelque chose qui semble encore poudreux. Le résultat est solide. On fait donc la différence visuellement. Pour autant, cette méthode d'application contemporaine est originale et inimitable. Elle n'est pas dépourvue par ailleurs d'un intérêt pédagogique et démontre au passage l'intérêt du procédé séparé liant+pigment.

 

Pour vous répondre, la plupart des liants conviennent. Les diluants doivent être adaptés : eau pour la peinture à l'eau (acrylique, tempera, gomme arabique, ...), essence pour la peinture à l'huile, éthanol pour la laque de Coromandel, etc. Les quantités varient considérablement selon le procédé et surtout selon le type de résultats que vous souhaitez obtenir. Elles correspondent aux proportions habituellement utilisées pour chaque procédé.

 

Une précision : il vaut mieux travailler sur un fond clair avec de faibles quantités de pigment sans quoi l'on va très vite vers les sombres. Bien sûr tout est possible mais a priori il vaut mieux pour démarrer, afin de bien estimer les possibilités de cette technique, raisonner comme si vous alliez réaliser un glacis : très peu de pigment par rapport au liant, et beaucoup de médium.

 

 

 

Au coeur du sujet


Un jardinier choisit une terre et des espèces végétales. Il sait à peu près ce qu'il obtiendra, notamment en termes de degré de contrôle, du bonzaï à une culture pour ainsi dire sauvage.
Pour les plasticiens, c'est à peu près la même histoire : l'un des tout premiers choix est le degré de contrôle.

 

Là nous sommes au coeur du sujet car différentes méthodes de projection - surtout celle-ci - permettent de partir de niveaux très élevés d'incertitude et d'évoluer comme bon vous semble (et si cela vous paraît nécessaire) vers plus de contrôle, notamment en mettant en place des réserves, un peu comme en peinture à l'aérographe.

Les réserves peuvent être exploitées de mille manières, du bout de carton placé à la main 20cm au-dessus de la surface au Frisket collé. Du bonzaï à la jungle.

 

On peut aussi mettre à profit les périodes de frais pour aller vers un travail plus gestuel (de grands traits à la brosse ou à l'éponge) ou plus fin à un moment où l'ensemble n'est pas trop liquide : pinceau, allumette... Enfin on peut, sans faire appel à ces possibilités, multiplier les couches jusqu'à obtenir un résultat satisfaisant, ou bien enchaîner vers des dépouillés, des veinés, des sgrafitti mais ce sont là d'autres techniques. L'artiste peut juger bon de passer de l'une à l'autre au moment voulu.


On peut aussi doser l'incertitude en faisant jouer les rapports entre liant, médium, diluant, pigments (chacun a son comportement, c'est très sensible avec cette technique), charges, support et environnement concret.

Donc rien moins que sept facteurs aussi essentiels les uns que les autres, combinables à l'infini. Sans parler de votre action à vous, votre action mécanique sur cet ensemble.

 

C'est l'opposé de l'application classique d'une peinture en pâte qui tend précisément à réduire ce nombre de facteurs d'incertitude. Avec selon le cas le défaut ou l'avantage de réduire le nombre de possibilités.

 

Le support, son choix et son traitement peuvent permettre de réaliser des effets picturaux qui ressembleront un peu à cet exemple naturel pris dans l'article consacré aux techniques de projection :

 

 

La poudre mate qui effleure le sol de glace brillante de cet astre révèle son relief. Pour obtenir des résultats sensiblement équivalents en peinture, il vaut mieux choisir un pigment n'aimant pas s'assembler en grumeaux et mettre à profit la pesanteur terrestre en travaillant à la verticale. Ou bien souffler en faisant très attention car faire voler la poudre pigmentaire n'est pas sans danger (voir fin de l'article).

 

 

Le liant est très important également : si vous souhaitez poursuivre le travail dans le frais il vaut mieux choisir l'huile.

 

Peut-être voudrez-vous travailler au repoussé, en mettant en oeuvre des corps non miscibles (liants polaires et apolaires typiquement), une technique très intéressante. Ou expérimenter les émulsions.

 



Que conseiller ? D'abord et toujours l'expérimentation afin de vous créer vos méthodes. C'est un conseil sérieux quelles que soient vos connaissances car vous avez affaire à une quantité importante de paramètres et de possibilités à partir du moment où vous dissociez l'application du liant de celle du pigment, car c'est ce dont il est question ici.

 

 

Tentez peut-être en priorité d'attacher tel facteur à tel degré de contrôle et à tel résultat. Par exemple avec l'acrylique, sans eau ni médium, vous obtenez un certain type de résultats fins, intacts, mais le pigment ne sera pas bien couvert, pas bien protégé si vous le projetez sur la masse de liant.

 

En projetant de l'eau par-dessus, le mouillage est en général meilleur mais les résultats deviennent plus diffus et aléatoires. Vous pouvez y perdre l'impression de poudre. Les pigments se répandent, et surtout le liant s'est-il vraiment lié au pigment par cet arrosage... Pas sûr. Au lieu d'ajouter de l'eau, peut-être aurait-il fallu projeter le liant un peu dilué par-dessus le pigment et non le contraire.

Avec l'acrylique c'est souvent le cas.

 

Avec l'huile, dans ce procédé, le mouillage semble plus aisé pour le cas général (il faut quand même se méfier des pigments polaires), mais de toute façon quel que soit le liant et le médium, il faudra quasiment toujours une projection au-dessus pour protéger le pigment efficacement.

 

Il existe trop de possibilités pour qu'il soit réaliste de donner une ou même plusieurs recettes.
Par contre on peut donner quelques recommandations objectives valables quelle que soit votre méthode : protégez le pigment (liants, médiums), respectez des temps de séchage raisonnables entre les couches et assurez-vous de la compatibilité physico-chimique de tous les éléments en présence. Au-delà, tout est absolument ouvert.

 

A ceci près : la projection de pigments est une technique puissante et instructive mais elle engendre un danger inhabituel. Le pigment vole. Protégez-vous et tenez compte s'il vous plaît des avertissements du précédent courrier des lecteurs consacré à ce sujet. Lien.

 

 

 

 

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