Dtp :
Disons d'abord que les tubes de peinture à l'huile se conservent en
général plutôt bien. Mais il n'existe guère de réponse univoque pour
les raisons suivantes :
* pour un
seul et même pigment, les procédés et les produits de mouillage et
de liage ne sont pas les mêmes d'une marque ou même d'une gamme à
l'autre. Certaines marques n'utilisent qu'une seule huile (de lin ou
d'oeillette en général), d'autres font des mélanges destinés à une
adaptation optimale à chaque pigment et à chaque rapport
qualité/prix souhaité.
Or, si le fait d'être fermé et confiné à l'abri de la lumière est
une sécurité assez efficace pour retarder très notablement la
siccativation, la permanence de la pâte dépend de ce qui peut se
passer entre le liant et le pigment. Entre chaque liant et chaque
pigment, plus précisément.
* la qualité du tube lui-même n'est pas
négligeable car sa surface intérieure subit également un
traitement adapté au pigment afin d'éviter des réactions chimiques
indésirables. Du moins si le fabricant fait bien son travail, mais
ces problèmes sont normalement bien connus des industriels.
Quant à la surface extérieure, il peut effectivement arriver qu'elle
s'oxyde. Le métal devient rigide, se troue dès qu'il y a pliure,
c'est un classique. C'est le point sur lequel vous pouvez agir.
* les tubes ne sont pas des oeufs, on
ne connaît pas leur date de fabrication. Par conséquent ils peuvent
être restés dans un entrepôt, une arrière-boutique ou sur un
présentoir pendant un nombre inconnu d'années, dans des conditions
de conservation imprévisibles.
Concernant les tubes ouverts, il vaut mieux éviter de garder trop
d'air vers l'ouverture donc s'il y a un espace, on peut verser une
petite larme d'huile à peindre avant de refermer. On peut aussi les
laver au cas où une substance acide ou pouvant s'acidifier se serait
déposée en surface. De l'essence et un chiffon devraient suffire.
Pour le reste, comme dit il faut surtout éviter l'oxydation par
l'extérieur, donc en premier lieu l'humidité. On peut placer les tubes
dans une boîte garnie d'un matelas de coton hydrophile et
éventuellement de quelques bouchons de tubes de médicaments pourvus de
dessicatifs.
Il faut fermer la boîte hermétiquement, avec du gros scotch par
exemple. Si elle est constituée d'un matériau poreux (du sapin ou du
carton par exemple), il peut être utile de la couvrir intégralement de
plastique ou de la placer elle-même dans un autre contenant
imperméable.
Il vaut mieux également tenir cette boîte à l'écart de sources de
chaleur. La cave plutôt que le grenier. La chaleur a tendance à
faciliter les liaisons, or ici il s'agit de les éviter.
On pourrait multiplier les précautions mais tout cela ne garantit
absolument pas la conservation de la pâte car celle-ci dépend très
essentiellement de ses propres composants.
