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Courrier des Lecteurs

2009 - saison 2/3

 

 

20/6/2009 - T.E.

Longévité des peintures

 
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TE : Je suis illustrateur et travaille a l'acrylique. Depuis quelques années, j'utilise exclusivement la marque X, réputée très fiable. Je viens de découvrir la marque Y qui semble à première vue très bonne également. Pourriez-vous me dire si ces deux marques sont de qualité équivalente et sinon, laquelle est la meilleure et la plus résistante dans le temps (ce qui reste ma principale interrogation quant a l'acrylique) ?

 

 

 

Dtp : La question de la longévité des peintures nécessite un recul que nous n'avons pas encore concernant les produits acryliques. Entre autres, d'ailleurs.


En fait, malheureusement personne n'a véritablement la réponse à votre question. Pire : certains fabricants, au lieu de s'en tenir à une formulation, annoncent au contraire périodiquement des améliorations comme s'ils vendaient des logiciels pourvus de numéros de versions. Et ce ne sont pas les moins respectables car cela part d'une bonne intention et eux au moins communiquent. Mais le résultat est que l'on ne dispose que de trois éléments pour faire un choix :

* la confiance
* le coût
* l'évolution sur juste quelques années.

Les deux marques que vous citez jouissent effectivement d'une solide réputation chez les professionnels. Cependant il ne peut être de notre ressort de trancher en faveur de l'une ou de l'autre. Cela nécessiterait des tests approfondis en laboratoire (de toute façon insuffisants, le recul étant irremplaçable) et poserait également des problèmes juridiques.

Dans le domaine de la peinture à l'huile où l'on pourrait s'attendre a une plus grande stabilité, certains fabricants jouissant d'une bonne réputation se permettent quand même, parfois, de modifier les formulations volontairement ou par erreur. C'est heureusement rare mais on a déjà vu ça et les résultats peuvent être effroyables. Le doute est donc raisonnablement permis.
 

Enfin pour la petite histoire on peut citer une mésaventure du peintre Balthus. Il peignait alors à la colle. La marque était bien connue. Un jour il appelle son galeriste. Le dialogue ressemble à ceci :

 - Tu sais, pour ce grand tableau que je viens de terminer, il se passe quelque chose.

 - Quoi ?

 - Ils ont dû changer la formule. Il y a des écaillements partout. Mais c'est très beau, très intéressant.

Le galeriste paniqué fonça à la rescousse. L'histoire ne dit pas si ce travail a pu être sauvé ou refait mais il s'agissait bien d'un changement de formulation.


Espérons qu'un jour la stabilité deviendra un argument de vente, comme l'aurait certainement souhaité Xavier de Langlais. Ce sera peut-être grâce à des questions telles que la vôtre.

 

 

 

 

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