Dtp :
Eh bien sous réserve de confirmation, il
n'est pas très sûr que le bois soit un bon support pour la chaux parce
que... songez qu'elle va se transformer en
calcite alors que la planche va fatalement se déformer. Bien sûr
certaines moins que d'autres mais dans le passé, on a utilisé le bois
comme support pour des peintures un petit peu grasses, un petit peu
souples (sauf la caséine mais on peut
l'assouplir), guère pour de la chaux qui devient progressivement dure comme du marbre.
Mais sur une petite surface, avec de très bonnes conditions les
premiers mois cela ne semble pas impossible a priori.
Il vaudrait mieux cependant utiliser un
carreau de plâtre,
par exemple. Bien enduit, c'est un bon support. Encore mieux : du
béton cellulaire, qui est léger. Ou
une ardoise. Ou une autre pierre. Quelque
chose qui ne bouge pas. A moins que vous ne cherchiez pas une
longévité séculaire, ce qui est tout aussi respectable. Il peut aussi
être intéressant de provoquer des accidents en déformant le bois à
certains stades.
Sur le terme de fresque "à l'arrachée",
il s'agit probablement de
l'arriccio, une sorte d'enduit épais pour la fresque à
la chaux que l'on applique (en principe, pas toujours) au-dessus d'une
"primaire d'accrochage" (rinzaffo)
adaptée au support. Selon les sources, on le lisse ou pas. Ainsi
André
Béguin évoque un "crépi" et d'autres une surface lisse. L'intitulé
semble plaider pour quelque chose qui ressemblerait a priori assez
bien en effet à l'image que l'on se fait d'un crépi. Rien n'empêche de
toute façon d'ajouter par-dessus une couche que l'on va lisser et
éventuellement colorer (intonaco).
Peu importe : cette couche a une fonction d'enduction épaisse (un peu
comme dans la technique du tadelakt où l'on
travaille peut-être encore davantage en épaisseur) et le reste,
manière lisse ou "arrachée", relève pleinement de la liberté de choix
des artistes ou décorateurs, tant que c'est cohérent. On a déjà vu des
fresques appliquées à même la pierre. Évidemment c'est risqué, il faut
beaucoup d'expérience pour oser cela, et aussi un contexte qui le
permette mais pourquoi pas ?
Le progrès dans l'art contemporain réside souvent dans une application
nouvelle d'un ancien procédé.
NV :
Merci pour votre réponse, je me doutais
des problèmes liés au bois j'ai travaillé sur les supports type béton
cellulaire, c'est très bien mais encore lourd pour ce que je cherche à
obtenir. Je vais faire des essais sur plaques de liège de 3 cm
d'épaisseur en les enduisant peu à peu pour qu'elles acceptent la
chaux ; je vous tiendrai au courant des essais.
Dtp :
Vous allez peut-être avoir du mal avec
le liège. C'est élastique et un peu résineux. Une expérience
intéressante - c'est peut-être ce que vous cherchez à réaliser -
serait d'appliquer un arriccio très épais de sorte que le support ne
serve qu'au début et qu'ensuite la pièce tienne toute seule en tant
que morceau de calcite.
Cependant la calcification complète d'une couche épaisse est très
lente. Le type de chaux jouerait également un rôle déterminant. Une
expérience intéressante mais à bien préparer.
[Ajout le 21/10/2009]
Jean-Louis :
Le meilleur support en termes de légèreté qui soit compatible avec la
chaux et qui ne bouge pas : on vend des plaques de
polystyrène extrudé recouvertes
d'une couche de ciment fibré (fibre de
verre). Stable, léger et compatible. Trois à cinq centimètres
d'épaisseur.
Cela sert pour faire des cuisines et des
salles de bains (carrelages).
Castorama, Leroy-Merlin...
Dtp :
Est-ce vraiment solide ?
Jean-Louis :
Celles que j'avais vues l'étaient suffisamment pour qu'on monte
dessus. Ca sert à faire des cloisons et des meubles de salle de bain,
donc mécaniquement je pense que ça ne craint rien.